03

La lumière du matin s’infiltrait à travers les rideaux légers de l’appartement d’Étienne, baignant la pièce d’une lueur dorée. L’air était frais, mais l’atmosphère restait chaude, imprégnée de l’arôme du vin, du parfum et des souvenirs d’une nuit récente.

Soudain, un cri retentit dans la chambre.

"QU’EST-CE QUE J’AI FAIT ?!"

Louis se redressa brusquement dans le lit, ses cheveux en bataille et son visage marqué par la panique. Son corps, à peine couvert par un drap, était en proie à une chaleur qu’il ne comprenait pas totalement. Il regarda autour de lui, cherchant à reconstituer les événements de la veille. Ses yeux tombèrent sur Étienne, debout près de la fenêtre, vêtu d’un t-shirt ample et d’un short, une tasse de café à la main.

"Bonjour, Louis," dit Étienne, d’un ton calme, presque taquin. Il ne se retourna pas tout de suite, mais il sentait bien le regard paniqué de Louis posé sur lui.

"Étienne ! Qu’est-ce que... qu’est-ce qui s’est passé cette nuit ?!" La voix de Louis était encore aiguë, teintée de gêne et d’incrédulité.

Étienne soupira doucement, puis se retourna. Son expression était détendue, mais un sourire subtil dansait sur ses lèvres. "Cette nuit ? Tu ne te souviens pas ?"

Louis resta figé, tentant de remettre de l’ordre dans ses pensées. Il se souvenait du baiser, de la proximité de leurs corps, de cette sensation que tout était à la fois une erreur et une évidence. La chaleur monta à ses joues.

"Je... on n’a pas pu... je veux dire..." balbutia-t-il.

"Reste tranquille." Étienne s’approcha, haussant légèrement les épaules. "On s’est juste un peu laissé emporter. C’est tout."

Louis le fixa, partagé entre soulagement et embarras. "Juste ‘ça’ ? Tu dis ‘juste ça’, mais..."

Avant que Louis ne puisse finir sa phrase, un bruit soudain provenant de la cuisine les interrompit. Ils tournèrent la tête en même temps pour découvrir le gros chat blanc d’Étienne bondissant d’une table à une pile d’assiettes, les faisant toutes tomber au sol dans un fracas retentissant.

Louis sauta hors du lit, entraînant le drap avec lui. Mais il réalisa rapidement qu’il était totalement nu et tenta maladroitement de se couvrir, provoquant un nouveau désordre.

"Étienne ! Dis-moi que ce n’est pas une chose normale chez toi !"

Étienne, incapable de contenir son rire, observa Louis se débattre pour éviter les éclats tout en tentant de s’enrouler dans un coussin du canapé. "D’habitude, il dort. Peut-être qu’il est jaloux qu’on l’ait ignoré."

"Sérieusement ?! On vient à peine de se lever, et voilà ce qui se passe ?!" grommela Louis, qui finit par attraper un rideau et l’utiliser comme couverture.

En voyant cela, Étienne éclata de rire, son rire résonnant dans tout l’appartement. "On dirait un héros de vieux films maintenant."

"Je vais te tuer dès que j’aurai des vêtements !"

Toujours amusé, Étienne alla chercher des habits dans son placard et les lança à Louis. "Tiens, mets ça avant de devenir complètement fou."

Louis les enfila rapidement, sans cesser de marmonner, "Je ne sais même pas pourquoi je suis encore ici."

Étienne, souriant toujours, s’approcha doucement. "Parce que tu veux être ici, Louis."

Louis ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun mot ne sortit. Il savait que ce qu’Étienne disait était vrai.

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Ils passèrent finalement la matinée à prendre un petit-déjeuner simple—même si Louis ne cessa de râler à propos du chat, et qu’Étienne continua à le taquiner sur son apparence paniquée.

Mais l’atmosphère devint plus sérieuse lorsque Étienne décida enfin d’aborder un sujet plus profond.

"Louis," dit-il doucement, fixant Louis qui tenait une tasse de café entre ses mains. "Je sais que ce qui s’est passé cette nuit t’a surpris. Mais je ne veux pas qu’on fasse semblant que ça n’a jamais eu lieu."

Louis baissa les yeux sur sa tasse, évitant le regard d’Étienne. Mais il savait qu’il ne pouvait pas fuir cette conversation.

"Je ne sais pas quoi dire," finit-il par murmurer. "Je n’ai jamais imaginé... toi et moi..."

"Louis, je ne te demande pas de répondre tout de suite. Je veux juste que tu saches que ce que je ressens est réel."

Louis hocha lentement la tête, mais avant qu’il ne puisse répondre, le chat blanc sauta soudainement sur ses genoux, le faisant sursauter et renverser sa tasse de café.

"ARGH ! Sérieusement ?! Qu’est-ce qui ne va pas avec ton chat ?!" s’écria Louis, tandis qu’Étienne riait et attrapait un chiffon pour essuyer le désordre.

"Je crois qu’il est juste jaloux," répondit Étienne avec un sourire. "Il n’a pas l’habitude de voir quelqu’un d’autre ici, à part moi."

Louis le regarda avec frustration, mais finit par éclater de rire lui aussi. Dans ce moment de légèreté, une partie de la tension entre eux sembla disparaître.

---

Ce soir-là, ils firent une promenade le long de la Seine. L’air frais de Paris était apaisant, et bien qu’aucun mot important ne soit échangé, leur proximité parlait d’elle-même.

De retour à l’appartement, l’atmosphère devint à nouveau calme. Assis ensemble sur le canapé, ils partageaient une tasse de thé chaud, évoquant des souvenirs d’autrefois.

Mais Étienne décida finalement de rompre le silence.

"Louis, je sais que ce n’est pas facile pour toi. Mais je sais aussi que je ne veux plus te perdre. Que ce soit comme ami, ou comme quelque chose de plus."

Louis le fixa, ses yeux brillant d’une émotion qu’il peinait à cacher. "Je ne veux pas te perdre non plus, Étienne."

Ces mots firent battre le cœur d’Étienne plus vite. Il sourit, se rapprochant un peu plus de Louis. Mais avant qu’ils ne puissent aller plus loin, un bruit sourd provenant de la cuisine les interrompit à nouveau.

Ils se tournèrent pour voir le chat d’Étienne, qui avait réussi à ouvrir un placard et fait tomber une boîte de céréales par terre.

Louis soupira profondément. "Je n’y crois pas. Même ton chat sait comment ruiner un moment."

Étienne rit, se levant pour nettoyer le désordre. "Il veut juste nous rappeler que c’est ma vie. Pleine de surprises."

Une fois tout remis en ordre, Étienne revint s’asseoir sur le canapé, cette fois-ci encore plus près de Louis.

"Alors, où en étions-nous ?" demanda-t-il, un sourire taquin sur les lèvres, faisant rougir légèrement Louis.

Mais avant que Louis ne puisse répondre, Étienne ajouta : "Ah, je me souviens. On parlait du fait que je ne te laisserai plus jamais partir."

Cette nuit-là se termina dans un silence confortable entre eux. Mais dans leurs cœurs, ils savaient que ce n’était que le début—le début de quelque chose de plus grand, plus complexe, et plus audacieux.

Et le chat ? Il sauta sur les genoux de Louis, comme pour s’assurer qu’il faisait partie de cette histoire aussi.

Fin de l’épisode 3

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