chapitre 20

...CAMILLA...

J’entre dans la villa et trouve Benet, l’une des employées, en train de passer l’aspirateur.

Benet : Bonne après-midi, mademoiselle Camilla.

Elle arrête l’aspirateur pour mieux me parler.

Camilla : Bonne après-midi, Benet.

Je monte les escaliers, mais m’arrête au milieu et me tourne vers elle.

Camilla : Benet… hum… tu sais où se trouve Lorenzo ?

Benet : Oui, mademoiselle Camilla. Il est dans le bureau de votre père, accompagné d’un autre homme.

Je hoche la tête et continue mon chemin vers ma chambre.

Je suppose que l’autre homme pourrait être Max, son cousin, alors je préfère ne pas les déranger. Pourtant, une envie irrésistible me pousse à vouloir voir mon cher colocataire. Oui, j’avais vraiment envie de voir Lorenzo. Je ne sais pas si c’est réciproque, mais j’ai l’impression qu’il y a quelque chose entre nous… une sorte d’alchimie, une attraction.

Je sais que certains diront que c’est mal, que je viens à peine de sortir d’une relation, mais comme je l’ai déjà dit, il n'y avait plus cette connexion avec Matt, ou il n'y en a jamais eu, enfaite. Cette complicité, ce sentiment de protection avaient disparu. Je ne dis pas que je ressens déjà tout ça pour Lorenzo, car en vérité, je ne sais même pas ce que je ressens exactement, mais ce que je sais, c’est qu’il y a une tension forte entre nous. Une tension qui m’excite autant qu’elle me fait peur.

Arrivée dans ma chambre, je dépose mon sac sur le bureau et m’assois sur le lit, retire mes chaussures, puis m’affale sur le dos.

J’attrape mon téléphone posé près de ma tête. J’ouvre le groupe avec les filles et découvre une avalanche de messages. Je décide de les appeler.

Elles décrochent une après l'autre.

Samira & Alison : Salut ! ,disent-elles en chœur.

Je laisse planer un silence pour faire durer le suspense.

Samira : Allez, Camilla, parle !, s'impatiente-t-elle.

Camilla : Oui, il a accepté, dis je avec sourire aux lèvres

Samira jubile tellement qu’elle pourrait nous casser les oreilles avec ses cris. Instinctivement, je souris en entendant son enthousiasme

Alison : C’est génial !

Hier, après ma conversation avec Lorenzo, j’ai longuement discuté avec les filles. Elles se sont excusées, et bien sûr, je leur ai pardonné. Je leur ai fait promettre de ne plus rien me cacher et surtout, de ne plus me traiter comme une personne fragile à cause de ma maladie.

On continue de discuter jusqu’à ce qu’un bruit d’embrouille nous parvienne à travers le téléphone.

Samira : Dis, Alison… ces bruits, ça vient de chez toi ?

Un silence s’installe, puis Alison murmure tout bas :

Alison : Oui… Je suis désolée, les filles…

Sa voix est pleine de tristesse.

Camilla : Oh ma belle… t’as pas à t’excuser. Tes parents se disputent encore ? Je croyais qu’ils avaient arrangé les choses pourtant ?

Alison : Moi aussi… mais visiblement non et C’est moins la dixième fois que ça arrive aujourd’hui.

Samira : Oh Alison… sois pas triste ma chérie. Nous, on t’aime fort et on est là pour toi. Si tu n’en peux plus, viens chez moi. De toute façon, je suis toute seule… comme d’hab.

Ça me brise le cœur. Les parents d’Alison se disputent souvent. Son père, un grand juge, a toujours rêvé d’avoir un fils, mais sa femme, la mère d'Alison a eu quelques complications après la naissance d'Alison, comme ma mère avec moi, ne peut plus avoir d’enfants. Il en veut à Alison, comme si c’était de sa faute. En plus, il ne supporte pas qu’elle ait refusé de suivre des études de droit. Sa mère, de son côté, est persuadée que son mari la trompe. Tout ça, ça alimente leurs disputes incessantes…

Quant à Samira, ses parents sont souvent absents, pratiquement jamais à la maison. Contrairement aux nôtres, eux n’ont voulu que deux enfants à cause de leurs nombreux voyages professionnels. Ce manque de présence a laissé un vide immense dans la vie et le cœur de Samira. Ce vide s’est amplifié depuis que son frère est parti finir ses études en Italie et a décidé d’y rester. Samira et son frère ont été pratiquement élevés par leur nounou, Bertha. Les parents de Samira font aussi partie du cercle d’amis de nos parents, et son père est même l’un des associés de mon père.

On continue de discuter jusqu’à l’heure du dîner. Je dîne dans ma chambre avant de m’endormir rapidement.

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....Quelques jours plus tard....

Nous sommes jeudi, jour du départ pour la maison de Lorenzo à Newport Beach.

Lorenzo est en train de charger nos valises dans sa voiture pendant que je suis déjà installée sur le siège passager. C’est une Peugeot 3008 GT dernier modèle, blanche avec des touches de noir.

C’est bien la première fois que je la vois. D’habitude, il utilise toujours sa Lamborghini grise.

Il referme le coffre et vient s’installer au volant et démarre.

Le trajet se déroule dans un silence presque pesant, alors je décide de briser la glace.

Camilla : Dis, Lorenzo… t’as quel âge ?

Lorenzo :Lorenzo : 26 ans. Et toi ? ,répond-il sans détourner les yeux de la route

Camilla : 21… Et… hmm…

Lorenzo : Et quoi ? Pose ta question, allez, vas-y.

Camilla : Est-ce que t'es en couple ?

Il détourne les yeux de la route pour me regarder, complètement surpris, et je reprends aussitôt, gênée.

Camilla : En fait, non, ne réponds pas, désolée. Je suppose que c'est personnel, dis-je précipitamment.

Lorenzo : Non, t’inquiète. Et pour répondre à ta question, non, non, je ne suis pas en couple.

Je hoche la tête avant d’essayer de m’asseoir confortablement sur le siège.

Lorenzo : Pourquoi cette question ? dit-il avec un sourire niais aux lèvres.

Camilla : Juste comme ça, je me disais seulement que tu avais peut-être laissé ta copine au Royaume-Uni.

Lorenzo : Et t’es jalouse ?

Camilla : Non, non, me précipité-je de dire.

Lorenzo : Comme je viens de te le dire, je ne suis pas casé.

Je détourne le regard vers la vitre et laisse le reste du trajet se passer en silence.

Je vous jure, mon cœur est en joie absolue à l’entente de sa réponse. Une part de moi se sent gênée d’avoir posé cette question, mais une autre se sent soulagée et joyeuse de savoir qu’il n’est pas casé.

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