Une semaine s’était écoulée depuis leur retour d’Australie. Après cette escapade riche en découvertes, les jeunes photographes étaient de retour chez eux.
— Cette semaine de relaxation m’a fait le plus grand bien, confia Sofía en s’étirant sur le canapé du bureau.
— Tu as raison, on en avait vraiment besoin, acquiesça Rosalía.
Mais Camilla, qui observait Yūri du coin de l’œil, fronça légèrement les sourcils. La jeune fille semblait ailleurs.
— Tout va bien, Yūri ? demanda-t-elle, inquiète.
— Oh ! répondit-elle, surprise, comme si elle sortait d’un rêve.
— Tu as l’air dans la lune.
Yūri garda le silence un moment, avant que Célina ne l’encourage doucement.
— Si tu as un problème, tu peux nous en parler.
— Non, je n’ai pas de problème… répondit-elle lentement. Mais… je suis juste un peu inquiète pour Saydou.
— Hein ? s’étonna Célina.
— Depuis notre séjour en Australie, je trouve qu’il ne semble pas heureux.
— Tu t’inquiètes pour Saydou ? répéta Camilla, l’air amusé. Il n’y aurait pas un peu d’amour dans l’air ?
— J’étais juste inquiète pour lui, protesta Yūri, légèrement gênée.
— On dit toujours ça la première fois… Et puis, paf, c’est le grand amour, taquina Célina.
— Vous allez arrêter, soupira Yūri, les joues rosies.
— Désolée, dit Camilla en riant. On s’est un peu emportées.
— En effet, admit Célina. Mais tu as raison, il n’était pas lui-même pendant notre séjour.
— Peut-être a-t-il reçu de mauvaises nouvelles, ou bien… peut-être que cet endroit lui a rappelé quelque chose de douloureux, supposa Camilla.
Même après cette discussion, l’inquiétude restait suspendue dans le cœur de Yūri.
De retour au Japon, leur travail fut largement félicité. On leur accorda une journée de repos.
— On a vraiment assuré sur ce coup, lança Alex avec fierté.
— Et maintenant, vous comptez faire quoi ? demanda Rosalía.
— On ne travaille pas aujourd’hui, alors je vais aller voir mon cher petit ami, répondit Sofía, le sourire aux lèvres.
— Qui est son petit ami ? demanda Yūri, curieuse.
— C’est son petit ami, expliqua simplement Célina.
— Je vous le présenterai une prochaine fois, promit Sofía. Mais pour l’instant, je vous laisse.
Elle partit joyeusement.
— Eh bien, je m’en vais aussi, annonça Rosalía.
— Tu pars aussi ? s’étonna Célina.
— Oui, j’ai hâte de retrouver mon petit confort. Et je vais en profiter pour faire quelques courses.
— Attends-moi, dit Stéphane, je rentre avec toi.
Le groupe se dispersa progressivement. Bientôt, seuls restèrent Yūri et Saydou, marchant côte à côte dans le silence du soir. L’ambiance était lourde, presque pesante.
Finalement, Saydou rompit le silence.
— Si tu as quelque chose à me dire, n’hésite pas.
— Oh ! fit Yūri, surprise qu’il ait perçu son trouble.
— Je sens que tu as quelque chose sur le cœur… Parle-moi.
— Je… Je me demandais ce qui te préoccupe, avoua-t-elle enfin.
Il resta muet.
— Depuis l’Australie, tu sembles… différent. Est-ce qu’on a fait quelque chose de mal ?
Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Saydou.
— Ne t’en fais pas, ce n’est pas de ta faute. La plage m’a juste rappelé de vieux souvenirs… pas très agréables.
— Tu sais, quand je repense à mes mauvais souvenirs, je préfère les laisser passer doucement. On ne peut pas tout comprendre, mais peut-être qu’il vaut mieux ne pas trop s’en soucier, répondit Yūri.
— Tu crois que je réfléchis trop ? sourit-il.
— Concentre-toi sur la vie qui t’attend. Je suis sûre que tout finira par s’effacer… comme par magie.
Un large sourire éclaira le visage de Saydou.
— Yūri… Merci beaucoup.
Soulagé, il prit une grande inspiration, puis chacun reprit son chemin.
De son côté, Yūri se rendit dans un petit restaurant qu’elle affectionnait particulièrement. Elle y retrouva Monsieur Franck, le gérant, un vieil ami à elle.
— Bonsoir, lança-t-elle avec un sourire.
— Yūri ! Quelle surprise ! Cela faisait un bail, dit-il, ravi.
— Oui… J’étais à l’étranger ces derniers jours. J’ai oublié de vous prévenir.
— Ce n’est pas grave, l’essentiel c’est de te voir. On dirait que tu aimes vraiment ton travail.
— Oui… J’adore ça. Mes amis sont incroyables. Sofía est tellement chaleureuse. Et puis, ça me permet de bien gagner ma vie, de réorganiser mes projets.
Franck l’observa un instant, plissant les yeux.
— Pourtant, je sens beaucoup de tristesse dans ta voix.
— ...
— Je te connais. Tu es triste, n’est-ce pas ?
— Comme toujours… Ton intuition ne se trompe jamais.
Elle fit une pause.
— Tu te souviens de ce garçon ? Celui qui m’avait éclaboussée dans la rue ?
— Bien sûr.
— On travaille ensemble maintenant. Je ne sais pas pourquoi… Mais je n’arrête pas de penser à lui.
Monsieur Franck resta silencieux.
— Et le pire… C’est que ça m’affecte.
— Dis-moi, Yūri… Que représente ce garçon pour toi ?
— Hein ? Je… Je dirais que c’est un bon ami.
— Tu en es sûre ?
— Je crois, oui… Enfin je pense… Je… Je ne sais plus trop.
— Il faut laisser ton cœur décider. Ce que tu ressens ne changera pas en l’ignorant.
Après cette discussion pleine de bienveillance, Yūri rentra chez elle, prit une douche chaude, puis s’allongea. Allongée dans son lit, elle fixait le plafond, des questions plein la tête.
— Est-ce que je suis… vraiment amoureuse ?
Elle ferma les yeux, mais dans son esprit, le visage de Saydou restait bien présent.
Un an passa. Au travail, tout allait pour le mieux. Yūri progressait à grands pas dans la photographie.
— Je suis exténuée, soupira Célina. Vivement le week-end !
— Tout à fait d’accord, approuva Sofía.
Puis Rosalía se redressa, les yeux pétillants.
— Sofía ! C’est bien ton anniversaire samedi ?
— Oui.
— Ah mais oui ! s’écria Camilla. Samedi, c’est ton anniversaire !
— Tu vas organiser une fête ? demanda Yūri.
— Je ne suis pas sûre. Il a décidé de l’organiser cette année…
— Attends, il a tout organisé pour toi ? s’étonna Alex.
— C’est trop mignon, fondit Célina.
— Et romantique, ajouta Rosalía.
— J’imagine que ce sera un dîner en tête-à-tête, dit Yūri.
— Pas exactement. Il vous invite tous. Et il veut rencontrer Saydou et toi, Yūri.
Sofía était un peu surprise par cette attention… mais elle en était ravie.
Le soir venu, tous se retrouvèrent dans l’appartement de Sofía, décoré avec goût pour l’occasion. Miguel, son petit ami, les accueillit à la porte.
— Miguel, voici Yūri et Saydou, présenta Sofía. Et voici Miguel.
— Enchanté, dit Saydou en lui serrant la main.
— De même, ajouta Yūri.
— Je suis ravi de rencontrer enfin les amis de ma chère Sofía. Elle parle tout le temps de vous.
La soirée débuta dans une ambiance joyeuse. On mangea, on but, on rit, on dansa. Mais alors que Sofía s’apprêtait à couper le gâteau, Miguel arrêta soudain la musique. Tous se tournèrent vers lui, surpris.
Il s’approcha de Sofía… et mit un genou à terre.
— Miguel ? souffla-t-elle, la main sur la bouche.
— Sofía… Depuis notre rencontre, tu as apporté tant de bonheur et de lumière dans ma vie. Tu es la première femme à avoir réveillé en moi des sentiments que je croyais inexistants. Aujourd’hui, je veux construire ma vie à tes côtés.
Il sortit une petite boîte de sa poche, l’ouvrit… À l’intérieur, une splendide bague en diamant brillait.
— Sofía… veux-tu m’épouser ?
— Oui, répondit-elle sans hésiter, les larmes aux yeux.
Miguel glissa la bague à son doigt, se releva et l’embrassa avec tendresse. Leurs amis, émus, applaudirent. La soirée se termina sur cette image inoubliable, celle d’un amour sincère, scellé par une promesse d’éternité.
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