Pour ma première réunion en tant que PDG, je devais avouer que c'était plus compliqué que je ne l'aurais pensé. Chris n'avait pas fait l'effort de m'aider, trop occupé à reluquer les photos des mannequins qu'on avait présentées pour promouvoir la nouvelle collection d'été. J'étais donc contrainte de tout gérer toute seule, comme je m'en étais doutée.
Plus tard dans la journée, ayant fini mon travail plus tôt que prévus, je décidai de rentrée pour un repos bien mérité. Je pris mon sac et me dirigeai vers la porte quand celle-ci s'ouvrit. C'était Brittany en compagnie de Marilyn ; la mère de Chris.
— Bonsoir. Comment vas-tu Isabella ? me demanda-t-elle en souriant.
— Salut je... je vais bien et vous ?
Une fois mon assistante repartie, j'invitai Marilyn à prendre place sur l'une des chaises en face de mon bureau. J'avouerais ne pas m'attendre à une visite de sa part.
— Je vais bien aussi, mais j'irais encore mieux si tu me disais comment s'est passée ta première journée avec mon fils ?
Je déglutis.
— C'était bien, mentis-je.
— J'en suis sûre que c'est faux, secoua-t-elle la tête, amusée.
Je me mordis nerveusement l'intérieur de la joue. Comme dire à une mère que son fils était une épave ?
— Écoutez, j'essaye de faire de mon mieux avec lui mais il est... comment vous dire...
— Irresponsable ? Vulgaire ? Satyriasique ?
J'entrouvris la bouche mais ne trouvais rien à ajouter à cela. Elle venait de parfaitement bien décrire son fils en quelques mots brefs et précis.
— Je sais aussi que c'est un beau parler et un manipulateur. Tu ne vas sans doute pas croire ce que je m'apprête à te dire mais Christopher n'a pas toujours été comme ça. C'était un gentil garçon respectueux qui ne nous décevait jamais son père et moi, et qui avait une grande joie de vivre. Je l'ai élevé comme ça et j'étais fière de mon petit garçon qui devenait un homme merveilleux, mais à ses dix-neuf ans, tout a basculé. Il a rencontré une fille, Alice, il est tombé fou amoureux d'elle et il parlait même de finir sa vie avec elle. Son père et moi n'étions pas d'accord, estimons qu'il était trop jeune pour envisager une relation aussi sérieuse mais nous l'avions quand même laissé vivre sa vie comme tous les jeunes de son âge... mais un jour, Alice est partie, elle lui a seulement laissé une lettre expliquant qu'elle avait rencontré quelqu'un d'autre et qu'elle était partie avec lui. Mon fils était totalement anéanti, il l'avait cherché pendant des mois, il aurait été prêt à tout donné pour pouvoir comprendre pourquoi elle lui avait fait ça, mais il ne l'a jamais retrouvé.... Depuis, il a changé, il s'est mis en tête que toutes les femmes sont les mêmes, qu'aucune ne méritait d'être aimée, et il est devenu l'homme qu'il est aujourd'hui. Je suis soulagé qu'il ne soit pas devenu misogyne, mais ça n'excuse en rien son comportement avec les jeunes filles naïves et innocentes ; il couche avec elles puis les abandonne.
Je clignai des yeux en essayant de digérer ces révélations. Chris était amoureux ? Et avait eu le cœur brisé ? J'étais totalement tombée des nus. Ce genre d'histoire était un cliché pour donner une excuse aux hommes infâmes comme lui, et je ne compatirais pas.
— Je suis sincèrement désolée pour lui, ne trouvai-je rien de mieux à dire.
— Je sais que tu veux garder tes distances pour ne pas devenir une victime de plus dans sa liste, en tant que femme je te comprends et je te soutiens, mais en tant que mère je te demande de veiller sur lui et d'essayer de le changer si c'est possible. Je sais qu'il y a toujours un bout de mon petit garçon en lui et qu'il le dissimule derrière une carapace que seule toi pourrait percer
— Pourquoi moi ? fis-je confuse.
— Parce que tu es la seule qui a eu une éducation particulière pour ne pas tomber sous le charme des mâles dominants comme lui. Je connais mon fils, je sais qu'il a sûrement déjà flirté avec toi, c'est dans sa nature.
J'avalai difficilement ma salive. Je n'étais pas aussi forte qu'elle le croyait. J'étais quasiment sûre que je l'aurais laissé faire s'il m'avait embrassé la dernière fois.
— J'essayerai de faire de mon mieux, acceptai-je à contrecœur.
Il m'était impossible de refuser sa demande, ça aurait été impoli, surtout dans son état actuel. Toute cette histoire avec l'ex de Chris avait l'air de profondément la bouleverser.
— Merci ma chérie, tu ne sais pas à quel point ça compte pour moi que tu veuilles faire ça pour lui !
Je me contentai de lui sourire et elle se leva pour me prendre carrément dans ses bras. Je la raccompagnai ensuite jusqu'à la porte, et elle me remercia une dernière fois avant de s'en aller.
Je restai seule pendant quelques minutes à faire les cent pas dans la pièce. Alice, à quoi ressemblait-elle ? Était-elle blonde ou brune ? Ou peut-être rousse, métisse ou noire ? Avait-elle un corps parfait ou banal ? Était-elle belle, intelligente et surprenante à ce point pour que Chris soit tombé raide dingue d'elle ? Était-elle une fille facile ou une femme de caractère ? Riche ou modeste ? Était-elle...
Je fus coupée dans mes pensées par Roméo en personne qui déboula dans mon bureau alors que j'étais en train de psychoter à propos de sa Juliette. Je le regardai s'avancer vers moi en traînant les pieds. Je restai de marbre, le cœur palpitant.
— Euh... pourquoi tu fais cette tête ? Tu as vu un fantôme ou quoi ?
— Tu préfères les blondes ou les brunes ? lui demandai-je soudainement.
Bordel Isabella, tu es complètement parano !
Le brun inclina sa tête sur le côté et me regarda bizarrement. Je n'avais pas fait très attention mais la chemise de mon père lui allait bien ; un peu large peut-être, mais il l'avait rentré dans son pantalon et retroussé ses manches. Il était beau.
— Je ne sais pas... je dirais les brunes ? Parce que les blondes sont généralement stupides.
J'écarquillai les yeux.
— Excuse-moi ? me vexai-je.
— Oh ça va, ne le prends pas pour toi ! J'ai dit généralement, fit-il amusé.
Je secouai la tête, exaspérée.
— Tu n'as qu'à te teindre en brune, ajouta-t-il, ça réglera la majeure partie de tes soucis.
Je décidai de ne pas répondre à ses absurdités. Son cas était irréversible, je ne pouvais rien pour lui. Sa mère devra trouver une autre personne pour l'aider à récupérer son petit garçon. Je le regardai se diriger vers la porte avant de finalement se retourner vers moi.
— Pourquoi tu m'as demandé ça ?
— Pour rien, juste par curiosité.
— Pour être honnête, la couleur de cheveux ou la couleur de peau n'ont aucune importance pour moi tant que la fille a un cul bien rebondi et une belle poitrine.
Mon visage se décomposa.
— Ma question n'a rien de sexuelle. Je te demandais quel est ton genre de fille, c'est tout ! Ne joue pas au plus malin, on a tous une préférence.
— Si ta question est plutôt : est-ce que tu es mon genre et est-ce que je veux coucher avec toi ? alors la réponse est non. En plus, j'en suis sûr que tu es encore vierge.
J'entrouvris la bouche, offensée. Alors là il est allé beaucoup trop loin ! Plus effrontée que jamais, je m'avançai vers lui, le regard méprisant, mais il ne bougea pas d'un pouce, un grand sourire condescendant plaqué sur les lèvres.
— Je t'interdis de me parler comme ça ! Si ça t'amuse tant que ça de rabaisser les femmes va trouver une pute à insulter, ou mieux va consulter un psy ! haussai-je le ton.
— Dis-donc, tu peux être une vraie tigresse quand tu veux ! se moqua-t-il.
— Va te faire foutre !
Je le contournai, bien furieuse et m'apprêtai à m'en aller mais il bloqua la porte en s'adossant contre celle-ci. Ses yeux se plantèrent dans les miens, et il semblait avoir repris son sérieux, à en juger par son sourire qui avait complètement disparu. Je croisai mes bras sous ma poitrine et tapai du pied. Que me voulait-il encore ?
— Si ça te gêne tant que ça d'être encore vierge à vingt-quatre-an, va te trouver un mec pour te dépuceler. Tu es canon alors profites-en.
— Je ne suis pas comme toutes ces pouffiasses que tu tripotes. Moi, je me respecte, et je n'ai pas honte d'être vierge. Par contre, à ta place j'aurais honte d'être un homme facile avec si peu d'estime de soi.
Son visage blêmit instantanément, alors je souris, fière de l'avoir remis à sa place. Je n'étais pourtant pas rancunière, mais Chris était allé beaucoup trop loin. On ne se connaissait pas et il me jugeait en se permettant de critiquer mes convictions.
Soudain, alors que je pensais avoir gagné cette manche, le brun m'agrippa par la taille et échangea nos places pour me plaquer contre la porte. Je grimaçai aussitôt de douleur et mon cœur rata un battement quand je sentis l'une de ses mains sur ma cuisse.
Cet enfoiré avait osé faufiler sa main sous ma robe, sans demander mon accord ! Mais le pire c'était que je ne considérais pas son geste déplacé comme une agression, autrement je me serais mise à crier. Voyant que j'étais choquée mais docile, il colla son corps au mien.
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Comments
~🅼@𝚃¡𝘣'𝓼✨🏀
J'vous jure, ça me rappelle mes camarades de classe qui foutent jamais rien dans les travaux de groupe 😤Je fais tjrs tout moi-même et pire encore si je fais une erreur, ils se plaignent ! Chance, je fais ça juste pour les points car si je le fais personne ne le fera et je peux pas mettre ma moyenne en jeu pour des bons à flemmarder 😤😤😤💀
2023-08-03
5
~🅼@𝚃¡𝘣'𝓼✨🏀
Je suis pas blonde mais je sais que c'est pas gentil 💀😅
2023-08-03
6
~🅼@𝚃¡𝘣'𝓼✨🏀
Ça a dû le faire super mal💔Mais quand-même, je ne peux pas dire que ça justifie ces actions 💀
2023-08-03
2