Épisode 12

"Allez, mec, ça va être amusant, c'est une fête pour tout le monde", insista Diego pour me convaincre d'aller à la fête au lac. Tout au long de la semaine, j'avais oublié qu'il y avait une fête à laquelle participaient des étudiants de toutes les années. Il était courant que d'anciens étudiants y participent jusqu'à la trentaine, se vantant et se retrouvant avec d'anciens amis. Pour les nouveaux venus et les étudiants actuels, cela servait plutôt de guide pour idéaliser leurs modèles.

"J'ai entendu dire que les Beauchamp seront à cette fête", déclara-t-il, attirant brièvement mon regard. Ces dernières années, toute la famille Beauchamp avait disparu des fêtes, la plupart étant organisées par les loups, et il semblait qu'ils étaient la sensation actuelle. Je soupirai en réalisant que j'allais à cette fête, non pas pour m'amuser, mais pour voir comment Louise se comportait en dehors de son environnement familier.

J'étais habillé comme le parfait mauvais garçon lorsque j'aperçus ma sœur aînée passer devant moi, montant les escaliers de la maison où la fête avait lieu. En chemin, je ne pouvais voir que la silhouette de Louise se faisant entraîner par son amie, ses cheveux étaient lâchés et c'était la première fois que je la voyais en robe d'été. Comme prévu, ses cousins étaient présents, Luke agissant comme un chien de garde auprès de sa sœur et de sa petite cousine. Crystal était déjà sur la piste de danse, attirant l'attention des humains fraîchement diplômés et suscitant l'envie parmi les filles. À vrai dire, si elles n'étaient pas rejetées, tous les loups seraient à ses pieds. Et un peu plus loin, dans le coin, j'aperçus Juan, assis avec une bière dans les mains. Intéressant, le mouton noir aux côtés du parfait gentleman et du nouveau venu.

"Viens danser, Phil", la voix de Thalia me sortit de mes pensées, cette fille ne me laissait pas tranquille. Je pris un verre dans ma main, lui faisant savoir que je me contenterais de bière et que je ne danserais pas. La maison était grande, tout était à aire ouverte, alors je me dirigeai simplement vers un endroit où je pourrais être tranquille et profiter de la fête.

Il était impossible de ne pas avoir les yeux rivés sur Louise, qui, après deux bières, était déjà joyeuse. Avec son amie à ses côtés, elles dansaient et s'amusaient. Elle tira même Juan par la main vers le centre de la pièce pour danser, quelque chose à quoi son cousin n'opposa ni ne refusa. Cette fille était curieusement particulière.

"Il ne peut pas arrêter de te regarder", entendis-je Rose dire à l'oreille de Louise, et bientôt ses yeux se fixèrent sur les miens. Dans des moments comme ceux-ci, l'ouïe d'un loup était à la fois une bénédiction et une malédiction, car tout comme j'avais entendu ses cousins, ils pouvaient aussi m'entendre, et bientôt j'eus trois paires d'yeux furieux sur moi.

"Ne sois pas ridicule, Rose, il doit chercher sa petite amie... Thalia", mordis-je ma mâchoire à cette supposition et bus un peu plus, cette cheerleader répandait déjà des rumeurs selon lesquelles nous sortions ensemble, quelle audace.

Ma concentration fut éclipsée par la musique et les lumières, et aussi le goût de la bière. Les sens aiguisés d'un loup ne se mariaient pas du tout avec l'alcool. Le temps que je passai les yeux fermés, juste en ressentant mon corps être engourdi par l'alcool puis revenir à la réalité, j'ouvris les yeux pour constater que Louise Beauchamp n'était plus au centre de la pièce. Luke semblait la chercher du regard, mais il était trop calme, alors je décidai de découvrir par moi-même ce que cette fille avait fait en une seule fête pour réunir ses cousins turbulents et attirer mon attention.

À l'arrière de la maison, il y avait une terrasse qui donnait directement sur le lac. Lorsque j'eus enfin réussi à traverser la maison et à sortir, je remarquai immédiatement sa silhouette, debout, regardant le ciel étoilé, c'était Louise. La lumière de la lune se reflétait sur sa peau claire, et je n'avais pas remarqué jusqu'à présent que ses cheveux étaient sombres à la racine et devenaient plus clairs, éclairés aux extrémités. Lorsque j'ai pensé m'approcher, j'ai été bloqué par la figure furieuse de Thalia, qui s'approchait d'elle. Je me suis approché un peu plus pour écouter, heureusement, l'ombre de la maison était de mon côté.

"Regardez ce que nous avons là, la bizarre Beauchamp", provoqua Thalia.

Le cœur de Louise était si calme, comme si ses sens étaient engourdis.

"Thalia, pourquoi perds-tu ton temps à me provoquer au lieu de te lancer à la poursuite de ton homme ?" Louise était complètement perdue dans l'euphorie de l'alcool, ou bien jugeait-elle mal sa personnalité à l'école ?

"Ton arrivée dans cette ville a tout gâché. Crois-tu que je ne vois pas comment il te regarde ? Pourquoi ne retournerais-tu pas à Chicago, salope ?" Thalia semblait hors d'elle, je pouvais à peine la reconnaître avec ces mots. Je regardais tout depuis les ombres, mais quand Thalia s'apprêtait à lui sauter dessus, j'ai été forcé de grogner, lui indiquant qu'elle devrait s'arrêter.