Chapitre 1.2

2015.

...Le passé avec Hidden 1....

...-...

..." ...

...« Les gens que nous aimons quittent nos yeux mais jamais notre cœur. »...

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...__________...

Aujourd'hui, nous allons voir mes parents. Hidden stresse depuis hier soir, car il pense qu'il n'avait pas fait bonne impression lors de la première rencontre. Ce qui expliquerait pourquoi mes géniteurs ne le supportent pas à chaque fois que nous allons leur rendre visite. Ce n'est pas de sa faute, je pense tout simplement que mes parents ne veulent pas l'accepter.

Hidden est le genre de mec à rester allongé sur son lit la nuit, à regretter son passé et à haïr sa vie d'avant. Son atroce enfance l'a poussé à prendre de mauvaises décisions et à faire quelques trucs illégaux. Heureusement, rien de bien grave. Il me rappelle un personnage d'anime ou du manga « Nanatsu no Taizai ». Il se nomme Ban. Comme lui, il a chouré du pain, des légumes, sacs à main et autres pour survivre.

Il n'a jamais connu ses parents. Ces derniers l'ont abandonné parce qu'ils n'avaient pas de quoi prendre soin de lui et mon Apollon détestait l'orphelinat, il a fugué tellement de fois et s'est fait prendre à plusieurs reprises la main dans le sac. Les gens qui ne comprenaient pas son attitude, allait même jusqu'à le torturer de coups. Certains savaient qu'il le faisait pour sa survie, mais prenaient un malin plaisir à le tabasser.

Vers ses treize ans, il a rejoint une bande de voleurs où il a commencé à fumer et à boire de l'alcool. Un jour, il s'est décidé à tout me raconter et à ce moment-là, je me suis rendue compte que mes problèmes face aux siens n'étaient rien du tout.

C'est aussi le genre de garçon à se libérer dès qu'il connait bien la personne, c'est sa façon à lui de montrer qu'il te fait confiance. Il m'a avoué détester la Sœur de l'orphelinat qui lui rendait la vie dure. Le torturant psychologiquement, elle lui disait que ses parents - même riches - n'auraient pas gardé un enfant tel que lui. Laissant sous-entendre que c'est pour ça qu'il ne possède rien venant de ses géniteurs, pas même un mot. Tout porte à croire qu'Hidden n'était pas désiré. De mon point de vue, la Sœur cherchait à le blesser parce qu'elle le trouvait insupportable. Il faut croire que le brun lui donnait du fil à retordre.

À chaque fois qu'il me racontait ses soucis, je ressentais le besoin de tout faire pour ne serait-ce que voir son sourire. Le rendre heureux, le protéger, lui donner de l'attention, l'affection et indirectement, je commençais à éprouver des choses pour lui. Lui apporter l'amour qu'il n'a pas connu, c'est ce qui me motive à aller de l'avant. Renforçant mes sentiments.

Il a l'air tellement innocent quand il parle et possède la voix la plus douce que je connaisse. Mon amour pour ce brun me rend aveugle, j'aime tout chez lui.

- Hide, je suis prête là, magne-toi, s'il te plaît ! m'exclamé-je en enfilant mes bottines noires.

- Oui, babe, deux secondes, réplique-t-il aussitôt dans l'autre bout de la pièce.

Ça va faire trois ans maintenant que je vis avec Hidden. Cette idée n'a pas du tout plu à mes parents et on peut les comprendre. C'est vrai quoi, j'avais quatorze ans à l'époque et je n'avais pas ce droit-là de prendre des décisions. Je n'ai jamais eu une bonne relation avec mes parents, on était d'accord sur rien.

Mais c'était accepter de me laisser vivre avec Hide ou perdre complètement leur fille - ce qu'ils ont fait sans alerter les flics ou le monde, en général. Mon amoureux, en plus d'être un gentleman, s'occupe bien de moi. S'il n'est qu'en première année de Droit, il parvient à gérer ses études et son job étudiant au McDo comme un chef ! Nous ne sommes pas blindés financièrement, mais nous avons de quoi survivre à deux.

Hidden a dix-huit maintenant, on aimerait se marier, mais les moyens nous manquent. Avec à l'aide de mes parents, je peux payer mes courses et Hide s'occupe du loyer. Nous essayons d'économiser pour le mariage. Non, nous ne sommes pas malheureux. Mon souhait, c'est de lui donner un gosse. Cependant, mes parents ont été clairs, nous n'avons pas le droit d'avoir un enfant. Non, pas avant dix-huit ans et tant que nous ne serons pas encore mariés. Autrement, ils viendront me chercher que je le veuille ou non.

Nous leur devons beaucoup à mes géniteurs, surtout le fait de nous avoir trouvé un logement. Et ce, même si nous ne sommes pas en bons termes.

Hide a toujours aimé la compagnie des enfants. Je me rappelle qu'une fois, il a pris un oreiller qu'il a fourré dans mon pull pour imaginer mon bide quand je serai enceinte.

On se protège, mais les fois où on n'a pas envie de le faire, je prends la pilule contraceptive. Bien que le besoin soit là, le choix, lui, n'y est pas.

- C'est bon, on peut partir, dit soudainement Hidden.

Je sursaute en me retournant, je rêvassais tellement que je ne l'ai pas entendu venir.

- Tu t'es mis sur ton 31 là, plaisanté-je en entourant mes bras autour de sa taille.

- Je tiens à ce que tes parents comprennent que je ne suis plus un mauvais garçon, répond-il, le sourire aux lèvres.

Ses cheveux - en bataille - lui retombent sur le visage et sont légèrement mouillés, définissant impeccablement ses boucles. Il est vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon en tissu noir. Il est si beau habillé de la sorte. De plus, il sent extrêmement bon - un mélange d'épices fraîches, ambrées et aromatiques. Son odeur me berce toujours autant les narines.

En remarquant que je l'analyse, il dépose sa main droite sur ma joue avec un rictus moqueur.

- T'es belle toi aussi, dit-il en m'examinant à son tour avec son regard noisette, partant de mon gilet noir à ma longue robe bleue, à motifs fleuris.

- Arrête ça, ce n'est pas drôle. C'est toi qui m'ordonnes de m'habiller comme une sainte-ni-touche quand on va voir mes parents.

- Mais, bébé, on fait juste bonne impression. Je n'arrive pas à cerner tes parents, du coup abusons un peu, non ?

On éclate tous deux de rire avant de se mettre en route. La voiture d'Hidden est en réparation, c'est un cadeau de mon père. Enfin, il l'a juste fait pour s'assurer que je ne prenne pas le bus en allant en cours.

Nous prenons alors le taxi. Puisque le trajet est seulement de dix minutes, cela ne nous coûtera pas trop cher.

...* *...

Arrivés devant la maison de mes parents, je lance un regard rapide à mon copain qui stresse encore plus. Les traits de son visage sont fermes, il fixe la grande porte d'entrée en cogitant un peu. Avec nos doigts entremêlés, je parviens à sentir son corps trembler.

...« Dis Hidden, ...

...Je me rappelle qu'à l'époque, tu stressais beaucoup et tu essayais toujours de faire bonne impression....

...Malgré le rejet de mes parents, ...

...tu ne montrais pas ton côté blessé....

...Même si mes mots arrivaient t'apaiser, ton intérieur craignait encore d'être méprisé une fois de plus....

...Alors j'essayais du mieux que je le pouvais de te rassurer, de te faire comprendre que mes épaules étaient là pour te réconforter. »...

- Partage ton anxiété avec moi, jusqu'à ce qu'on franchisse le seuil de cette porte. Stressons à deux, comme on a toujours su le faire, lui susurré-je en souriant.

Il me fait son plus beau sourire tandis que je frappe à la porte. Quelques secondes après, mon petit frère vient nous ouvrir. Il me prend dans ses bras, laissant transparaître toute sa joie. C'est lui qui m'a le plus manqué.

Il est habillé d'un jogging gris et d'un débardeur blanc. Ses longs cheveux bruns sont attachés en une queue de cheval desserrée, libérant des centaines de mèches en pagaille.

Mon regard se pose sur la chaîne en or autour de son cou, le prénom « Joshua » y est gravé. Un sourire étire mes lèvres, c'est moi qui la lui ai offerte.

- Je suis trop content que tu sois là, Niv, dit mon frère en me lâchant.

Je souris avant d'éclater de rire, il n'a toujours pas appris à prononcer mon prénom.

- Leaves, lea-ve-s, tu as six ans maintenant, apprends à articuler, Joshua. Moi aussi, je suis contente de te revoir mon chou, tu m'as manqué.

Il croise le regard d'Hidden et baisse les yeux. Mon fiancé, gêné, recule d'un pas, ne voulant pas faire peur à mon frère.

- Bonjour tonton Hadden, dit-il timidement, je peux venir faire un bisou ?

- O-oui, Joshua, tu peux, mais c'est Hidden. Tu peux juste dire Hide, cela me semble plus simple, répond mon copain en me lançant un regard étonné, un sourire aux lèvres.

Il le prend ensuite dans ses bras et joue rapidement avec lui. Mon petit frère a toujours eu peur d'Hide. Peut-être parce que mes parents ne parlaient qu'en mal de lui.

Je suis aussi abasourdie qu'Hidden, mais je suis heureuse qu'il y ait au moins un membre de ma famille qui l'accepte et qui cherche à le connaître plutôt qu'à le juger.

- Papa et maman sont où ? demandé-je rapidement à mon petit frère.

- À table, on pensait que vous n'alliez pas venir.

- Ah ! Allons les rejoindre alors, dis-je en m'agrippant au bras droit d'Hidden.

Nous rentrons dans la maison et découvrons un peu plus loin, mes deux parents assis l'un à côté de l'autre à table. Mon cœur s'emballe brusquement tandis que nous avançons. Ils lèvent tous deux les yeux vers nous et ma mère sourit en me voyant et se lève.

Elle porte une robe noire simple qui dessine les formes de sa taille de guêpe. Un rouge à lèvres foncé met sa bouche en valeur avec des cheveux volumineux, bouclés et lâchés. D'ailleurs, je tiens tout ça d'elle. Je suis son portrait craché. Ses yeux marron clair fixent les miens à tour de rôle.

- Bonjour maman et papa, commencé-je en même temps qu'Hidden.

Je souris à ça en lui lançant un regard complice. N'ayant pas connu ses parents, Hide éprouve une joie en appelant mes parents ainsi. Je peux le sentir.

- Pour toi, c'est Belle-Maman et Beau-Papa, exige froidement mon père à l'égard de mon copain.

Le ton de sa voix est ferme, il dirige son regard vers nous. Son amour pour les t-shirts n'a pas changé, il en porte un noir avec écrit en blanc « Free from my words ». Sa tête décoiffée lui donne un air paumé.

- S'il te plaît, ne commence pas papa. Il ne fallait pas nous inviter si c'est pour tailler l'homme que j'aime à chaque fois qu'il parle, m'indigné-je.

- Ce n'est pas grave, Leaves. Ne parle pas ainsi à ton père à cause de moi, me conseille le brun en me serrant chaudement la main.

Mon père soupire d'un air déçu, faussement exaspéré. Il dépose ses deux mains sur la table :

- Tu influences l'éducation de ma fille, elle devient aussi insolente que toi !

Non, je ne peux pas supporter ça. Hidden a tellement fait d'efforts pour plaire à mes parents, mais aucun des deux n'a voulu connaître son histoire ni l'accepter. Ils pensent que c'est Hide qui m'a poussé à partir de la maison aussi jeune, mais ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'il n'était pas d'accord. C'était ma décision.

- Ok Hide, rentrons. Je vois bien que nous ne sommes pas les bienvenus, suggéré-je en serrant plus fort sa main.

L'expression de son visage change, elle reflète la tristesse. Quant à ses yeux, j'y décèle de la déception. Je n'arrive pas à accepter cela, mon cœur se blesse.

Il s'apprête à me suivre quand la voix de ma mère nous immobilise :

- Arrête de l'embêter, Charles. Tu vois bien que tu blesses notre fille et Hidden. Prenez place les enfants et dînons tranquillement, maugrée ma mère.

Je m'installe d'un air choqué, c'est la première fois que ma mère prononce le nom de mon fiancé. Avant, elle disait tout simplement : « Son copain ».

Je lance une œillade rapide à Hidden, il semble tout aussi interloqué que moi, mais je sais que ça lui a fait du bien.

...« À ce moment-là, ...

...tu étais vraiment heureux. Tout ce que tu désirais était de connaître la chaleur d'une famille. Et même si mon père ne supportait pas ta présence, le simple fait qu'il ait joué à un rôle pour plaire à ma mère n'a pas effacé ce sourire au bord de tes lèvres. »...

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