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Bonjour mademoiselle ! Comment allez-vous?

Aujourd'hui, le loup a décidé de m'emmener chez le médecin de la meute pour vérifier que tout va bien. J'ai beau lui avoir répété que cela ne servait à rien, il n'a pas voulu m'écouter. Alors me voilà chez le médecin, assise en face de lui.

- Euh.. Bien.

Il est toujours enjoué comme ça, ou bien?

- Je vais vous poser quelques questions, vous êtes d'accord?

Tant que ce ne sont pas des questions trop personnelles, c'est d'accord.

Je hoche la tête, attendant ses questions.

- Alors, tout d'abord quel âge avez-vous?

- J'ai 18 ans.

Le toubib marque mes réponses sur un petit calepin.

- Savez-vous votre taille?

Nous nous sommes pesé peu de temps avant que les loups débarquent à l'orphelinat.

- 1m55.

J'ai toujours été la plus petite de l'orphelinat, un sujet de moquerie permanent mais qui ne me touchait absolument pas.

- Votre poids?

Euh..

- 48 kg.

Et comme je m'y attendais, le toubib fait les gros yeux avant de marquer ma réponse. Vu que je manquais souvent l'heure des repas, je mangeais que très peu. Et puis, il faut dire que là-bas, la nourriture n'était pas succulente.

En tout cas, pas comme le Bacon qui j'ai goûté hier.

Mamama, c'était délicieux.

- Allongez-vous sur la table, s'il vous-plaît.

Quoi?

- Pourquoi ?

Hors de question que je me déshabille !

- J'ai besoin de vous ausculter, mettez vous en sous-vêtements.

Mais oui bien sûr, et puis encore quoi?

Il a pas besoin de voir mon corps.

Mes bleus n'ont pas encore totalement disparu et j'ai certainement des cicatrices un peu partout. Non, hors de question qu'il soit au courant, ni lui, ni Luke.

Je me relève brutalement de la chaise, interloquée, le médecin se lève lui aussi.

- Non.

Choquée par mon brutal refus, le toubib essaye de me convaincre, mais ma réponse restera toujours la même.

- C'est juste une auscultation.

Oh, il est sourd ou quoi?

- J'ai dit non!

La porte s'ouvre en grand, laissant apparaître Luke, les sourcils froncés.

- Elle refuse d'être ausculter, Alpha.

Son regard se tourne vers moi, soufflant, il s'avance petit à petit vers moi.

- Agatha, allonge-toi.

Secouant négativement la tête, il soupire avant de tourner la tête vers le toubib.

- Je n'ai récolté que les bases, son poids, très faible à mon goût, sa taille et son âge.

Non mais de quoi je me mêle !

- Combien ?

Oh ! Je suis là.

- 48.

Contractant sa mâchoire, il ferme les yeux avant de planter son regard dans le mien.

- J'ai vaguement aperçus des cicatrices sur ses poignets.

Je regarde ce putain de toubib avec un regard noir avant que Luke n'attrape mes mains. J'essayer de m'enlever de sa prise mais il est beaucoup trop fort, c'est pas vrai ça, je serais jamais tranquille.

Il remonte un peu les manches de mon pull, passant ses pouces sur mes cicatrices.

- En as-tu d'autres?

Je tire sur mes mains, m'éloignant de lui.

Mais il en décide autrement, il s'approche rapidement, prenant mon menton dans sa main.

- Allonge-toi.

Mais ils ont pas compris ?

- Non ! Ça suffit, j'ai pas envie de m'allonger sur cette putain de table.

Je m'arrache de sa prise, sortant précipitamment du cabinet. Je savais bien que tout ceci était une mauvaise idée, je sors du local et je souffle un bon coup avant de commencer à marcher sous ce froid hivernal.

- Agatha !

Il me rattrape beaucoup plus vite que je ne l'aurais pensé, grimaçant, son regard noir se fond sur moi.

Instinctivement, quand sa main se lève, je ferme les yeux en attendant le coup venir.

C'est toujours comme ça, pourtant je sais qu'il faut que j'apprenne à fermer ma bouche, mais à chaque fois c'est la même chose.

Je désobéi et je me fais réprimander.

Mais à ma plus grande surprise, sa main vient se poser sur ma joue, traçant de doux cercles sur ma peau.

- Je ne vais pas te frapper.

Fronçant les sourcils, j'ouvre les yeux, osant relever la tête vers lui.

Il ne va pas me frapper ?

- Pourquoi es-tu autant craintive.

Sa questionne sonne comme rhétorique, comme ci il se posait la question à lui-même.

- Allé, rentrons.

Une fois rentrés dans son palais, Luke envoie foutre tout le monde, étant d'une humeur massacrante.

Alors je décide de le laisser un peu seul, allant dans la cuisine, je cède à mon ventre qui crie famine et je me sers un bol de céréales.

Je m'assois sur une des choses, mâchant doucement les céréales.

- C'est satisfaisant de te voir manger.

Sursautant, je tourne brièvement la tête sans pour autant le regarder, je finis rapidement mon bol, en allant le mettre dans le lave vaisselle.

- Il va bien falloir que je sache ce qu'il se passait là-bas, Agatha.

Bon sang !

Pourquoi cherches-t-il à savoir ça ?

- Pourquoi vous vous obstinez tant ?

Ses pas se rapprochent, sentant son souffle venir s'abattre sur ma nuque, je sais qu'il est derrière moi et cette situation me rends mal à l'aise.

- Parce que, c'est comme ça. J'ai besoin de savoir.

Quand sa main se pose sur mon avant bras, je ferme les yeux, essayant de contrôler la peur qui grandit en moi.

Elle de referme complètement sur mon bras, et une étrange chaleur s'insinue dans l'intégralité de mon corps.

- Tu dois avoir confiance en moi.

Confiance..

- Je ne vais pas te faire de mal, Agatha.

Doucement, je me retourne pour me retrouver nez à nez avec lui, me dominant de toute sa hauteur.

J'ose relever les yeux vers lui, sa main quitte mon bras pour se poser sur ma joue, me prodiguant de délicieuse caresse.

Son torse se colle pratiquement à ma poitrine, penchant sa tête, ses lèvres se déposent sur mon front.

Je sens son sourire contre ma peau, et contre toute attente, j'apprécie ce geste de douceur.

Personne n'a jamais été aussi doux avec moi.

- Tu as l'air épuisée.

Je le suis. Je n'arrive pas à dormir correctement, je me réveille plusieurs fois durant la nuit, mettant du temps avant de me rendormir.

- Tu devrais aller dormir, je te réveillerais pour le dîner.

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