La lumière du jour filtrait doucement entre les rideaux.
Ethan se redressa dans le grand lit, un peu désorienté ; l’odeur de café et de bois ciré emplissait la pièce.
Tout ici semblait étranger, mais curieusement apaisant.
Il posa les pieds sur le sol et fit quelques pas hésitants jusqu’à la fenêtre.
En bas, un immense jardin s’étendait, calme, presque irréel au cœur de New York.
— Vous êtes debout plus tôt que prévu, fit une voix derrière lui.
Ethan sursauta. Alexander se tenait dans l’encadrement de la porte, une tasse à la main, le regard toujours aussi froid… mais adouci par un sourire discret.
— Vous n’avez pas dormi ? demanda Ethan.
— À peine. J’ai du travail qui ne dort jamais.
— PDG, c’est ça ?
— Exact. Drake Industries. Vous avez entendu parler ?
— Bien sûr, tout le monde connaît. Mais je n’aurais jamais imaginé… être hébergé par l’homme le plus puissant du pays.
— Je ne suis qu’un homme avec trop de responsabilités, répondit-il calmement.
Un court silence suivit.
Ethan s’approcha du miroir, passa les doigts sur la cicatrice fine à sa tempe.
— Je ne me souviens toujours de rien, murmura-t-il. Ni de ma famille, ni de mon travail… juste des éclats, des voix, des images.
— Ne cherchez pas trop vite, répondit Alexander. Parfois, l’esprit choisit d’oublier pour protéger le cœur.
Ethan tourna la tête vers lui, touché par la douceur inattendue de ces mots.
— Vous parlez comme si vous saviez ce que c’est, dit-il doucement.
— Peut-être que je sais, oui, répondit l’Alpha en détournant le regard.
Ethan s’assit sur le bord du lit.
— Et maintenant, qu’est-ce que je fais ? Je ne peux pas rester ici éternellement.
— Vous pouvez rester tant que vous avez besoin.
— Et si je deviens un fardeau ?
— Alors ce sera le plus beau des fardeaux, dit-il avec un demi-sourire.
Ethan éclata d’un petit rire nerveux.
— Vous plaisantez souvent comme ça ?
— Seulement quand je veux faire sourire quelqu’un.
Un instant, leurs yeux se croisèrent.
Le temps sembla se suspendre, fragile et brûlant à la fois.
— Vous devriez venir déjeuner, reprit Alexander, brisant la tension. La cuisine est au rez-de-chaussée.
— Vous cuisinez ?
— Non. Mais j’aime regarder les autres manger.
Ethan leva un sourcil amusé.
— Vous êtes étrange, Monsieur Drake.
— Je sais, répondit-il simplement.
---
Quelques heures plus tard, ils étaient assis face à face dans la grande salle à manger.
Le bruit des couverts résonnait doucement.
Ethan évitait le regard d’Alexander, mais il sentait son regard sur lui, calme, presque protecteur.
— Vous me dévisagez encore, dit-il en souriant timidement.
— Désolé. Vous avez un visage qu’on ne peut pas ignorer.
— Vous dites ça à tout le monde ?
— Non. Seulement à vous.
Ethan sentit ses joues s’échauffer.
Il tenta de se concentrer sur son assiette, mais son cœur battait trop vite.
— Si vous continuez, je vais finir par croire que vous flirtez, murmura-t-il.
— Et si c’était le cas ? demanda Alexander, impassible.
Ethan le fixa, pris au dépourvu.
Aucun mot ne vint.
Juste ce silence lourd, chargé d’une tension nouvelle.
Puis Alexander détourna le regard, reprenant calmement sa tasse de café.
— Mangez, dit-il simplement. Vous aurez besoin de force aujourd’hui.
Ethan inspira profondément.
Quelque chose venait de changer.
Il ne savait pas encore quoi, mais il sentait que ce lien entre eux venait de franchir une ligne invisible.
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