Chapitre 3 : Le goût du curry et des souvenirs
La grande horloge du hall principal sonnait onze heures du soir quand les portes vitrées du luxueux immeuble « Uzumaki Corporation » se refermèrent derrière son jeune PDG.
Boruto, costume sombre, cravate desserrée, la fatigue marquée sur le visage, traversa le hall vide d’un pas lent. Les lumières de la ville se reflétaient sur ses cheveux blonds, et ses yeux, d’ordinaire pétillants, semblaient lourds de la journée écoulée.
Il avait passé douze heures en réunions, entre investisseurs et clients internationaux. L’énergie qui l’animait autrefois sur les terrains d’entraînement, il la mettait désormais dans la direction d’une entreprise tentaculaire. Mais parfois, il se demandait s’il n’avait pas laissé une part de lui derrière.
Lorsqu’il entra dans l’appartement, le silence l’enveloppa aussitôt.
Il posa sa mallette, retira sa veste et soupira.
La lumière du salon était allumée, tamisée.
Et là, sur le canapé, Sarada dormait.
Elle s’était assoupie en travers du coussin, une couverture glissée à moitié sur elle, ses longs cheveux noirs éparpillés sur le tissu.
Sur la table basse, des feuilles et des stylos témoignaient qu’elle avait tenté de travailler ou d’attendre quelqu’un… sans succès.
Boruto s’approcha doucement, un sourire attendri aux lèvres.
« Tu vas finir par attraper froid, baka… » murmura-t-il.
Il tira délicatement la couverture pour mieux la couvrir.
Puis, en se dirigeant vers la cuisine, une odeur familière attira son attention.
Sur la table, une assiette recouverte de film plastique l’attendait.
À côté, un petit mot, écrit d’une écriture soignée :
> “J’espère que le repas te convient.
Je suis désolée qu’il ne soit pas chaud, mais j’espère que tu vas aimer…
et que tu pourras dormir tranquillement après ta dure journée de travail.”
– Sarada
À côté de l’assiette, une part de tarte aux fraises, décorée avec soin.
Boruto resta figé quelques secondes.
Il sentit sa gorge se serrer.
Il retira le film plastique et inspira profondément l’arôme du curry — le même qu’elle préparait quand ils étaient encore étudiants. Le même goût d’autrefois.
Il s’assit, prit une bouchée, et un sourire nostalgique lui échappa.
« Toujours aussi bon… » murmura-t-il pour lui-même.
Chaque bouchée avait la chaleur d’un souvenir, d’une époque où leurs journées n’étaient rythmées que par des disputes, des défis et des éclats de rire.
Il leva les yeux vers le salon, où Sarada dormait encore, paisible.
Il se surprit à la regarder plus longtemps qu’il ne l’aurait voulu.
Cette fille qu’il avait connue depuis l’enfance… qui s’était battue à ses côtés, qui connaissait ses blessures, ses failles, ses rêves.
Elle avait pris soin de lui sans rien dire, sans rien attendre.
Le curry était tiède, mais il lui semblait être le meilleur repas qu’il ait mangé depuis des semaines.
Il termina l’assiette, puis goûta la tarte. Le parfum des fraises fraîches lui rappela les étés à Konoha, quand Sarada riait aux éclats en essayant d’empêcher Chocho d’en voler une part.
Il rit doucement à ce souvenir.
Puis il se leva, prit un verre d’eau, et retourna vers le salon.
Il s’accroupit près du canapé.
Sarada avait la respiration calme, les lèvres légèrement entrouvertes. Elle semblait si sereine qu’il hésita à la réveiller.
Un instant, il eut envie de lui dire merci. Pas seulement pour le repas, mais pour tout le reste — pour sa présence silencieuse, son soutien constant.
Il se contenta de murmurer :
« Merci, Sarada. »
Il se leva, alla chercher un coussin supplémentaire et le plaça sous sa tête.
Puis, sans bruit, il éteignit la lumière du salon, ne laissant que la lueur douce du lampadaire de la rue filtrer à travers les rideaux.
Avant d’aller se coucher, il jeta un dernier regard vers elle.
Une chaleur étrange l’envahit — un mélange de gratitude, de tendresse et de quelque chose d’autre qu’il n’osait pas nommer.
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Le lendemain matin, Sarada se réveilla en sursaut.
La couverture sur elle, le canapé vide, et sur la table… une petite note posée à côté de son carnet de cours.
> “Curry parfait. Tarte incroyable.
T’es vraiment trop gentille.
PS : Essaie de dormir dans ton lit, baka.”
– Boruto
Elle resta quelques secondes à le lire, un sourire lui échappant malgré elle.
Elle toucha du doigt l’écriture familière, et sentit son cœur battre un peu plus fort qu’elle ne l’aurait voulu.
« Baka, » murmura-t-elle, les joues légèrement roses.
Mais au fond d’elle, elle savait qu’elle recommencerait.
Parce qu’attendre qu’il rentre, veiller pour lui, c’était devenu sa façon de lui dire qu’elle tenait à lui — sans jamais le dire.
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