Chapitre 2

La pluie s’abattait sur les vitres de la chambre d’Alexiana , rythmant ses pensées en désordre. Elle n’avait pas dormi de la nuit, trop occupée à ressasser son dernier échange de regards avec Harris Stiven Parks. Bordel, pourquoi ce type occupait-il déjà ses pensées alors qu’elle se jurait d’être immunisée contre ce genre de spécimen masculin ? Elle secoua la tête et enfouit son visage dans son oreiller. Concentre-toi, Alex. Le monde est déjà assez merdique sans qu’un milliardaire vienne foutre le chaos dans ta tête.

Et justement, le chaos, il arriva sous la forme la plus vicieuse possible.

Son téléphone vibra. Un message de Ryan. Son petit-ami depuis un an. Enfin, « petit-ami » était un grand mot… C’était surtout le gars parfait aux yeux des autres, pas vraiment aux siens. Trop lisse, trop prévisible, trop obsédé par sa coupe de cheveux et sa foutue carrière de futur avocat. Mais il avait été là, quand elle se sentait seule, et parfois, elle se disait qu’elle méritait au moins quelqu’un comme lui.

— Hey bébé, viens chez moi ce soir ?

Elle sourit faiblement. Peut-être qu’elle avait jugé trop vite. Peut-être que Ryan cachait encore un côté qu’elle n’avait pas découvert. Après tout, elle n’avait jamais cédé à ses avances. Oui, Alexiana Grosvelt était encore vierge. Par choix. Parce qu’elle ne comptait pas se donner à un mec qui n’en valait pas la peine. Et Ryan… bah, il était peut-être l’occasion de vérifier si elle pouvait l’aimer, vraiment.

Elle enfila sa veste en cuir, passa un coup de mascara vite fait, et se pointa devant la maison cossue de Ryan. Trop bourgeoise, trop parfaite, avec ces haies taillées au millimètre. Elle sonna. Silence. Alors elle contourna discrètement, parce qu’elle connaissait l’endroit par cœur. Et c’est là qu’elle entendit.Des rires. Féminins. Un gémissement.

Son cœur rata un battement. Non. Pas ça. Pas lui.Ses jambes tremblaient, mais son instinct la poussa vers la fenêtre de la chambre. Et ce qu’elle vit lui retourna l’estomac : Ryan, son mec, en train de se déshabiller avec Madison. Pas n’importe quelle Madison. Sa demi-sœur. La princesse de la famille Grosvelt. La préférée. La petite poupée parfaite que tout le monde adorait.

Alexiana sentit le sol s’effondrer sous elle. Elle plaqua une main contre sa bouche pour ne pas crier, pour ne pas éclater en sanglots comme une idiote. Sa propre sœur. Son mec. Dans son propre dos.

— Fils de pute… murmura-t-elle, la voix étranglée.

Le choc se transforma en rage. Elle ne pleurerait pas. Pas devant eux. Pas maintenant. Elle recula, sortit son téléphone, et prit une photo. Un cliché parfait de la trahison en technicolor. Puis elle tourna les talons, la gorge serrée, les poings tremblants.

Son téléphone vibra encore : un message de Ryan.

— Désolé, bébé, pas dispo ce soir.

Un rire amer lui échappa.

— Pas dispo ? Oh t’inquiète, j’ai vu. Bien occupé avec ma sœur, ouais.

Dehors, l’air froid la gifla, mais ce n’était rien comparé à la brûlure dans sa poitrine. Elle marcha vite, presque en courant, incapable de rentrer chez elle. Parce que chez elle, c’était aussi Madison. C’était aussi le terrain de la trahison.

Alors elle s’arrêta dans un bar miteux, celui où elle savait qu’on ne demanderait pas sa carte d’identité. Elle commanda un soda, juste pour poser ses fesses quelque part. Et c’est là qu’elle entendit une voix familière derrière elle.

— Tu sais, ça ne te va pas, la mine défaite.

Elle se retourna. Harris Stiven Parks. Bien sûr. Assis au comptoir comme si le bar lui appartenait, chemise ouverte sur son torse musclé, verre à la main. Son sourire arrogant accroché aux lèvres.

— Qu’est-ce que tu fous là ? lança-t-elle, glaciale.

— Même chose que toi, répondit-il en haussant les épaules. Fuir un monde de merde.

Elle serra les dents.

— Toi, t’as rien à fuir. T’es un milliardaire.

— Et toi, t’es la fille qui prétend être invincible, mais qui est en train de se briser en morceaux, dit-il en la fixant droit dans les yeux.

Ses mots la frappèrent comme une gifle. Comment pouvait-il voir à travers elle aussi facilement ?

— Tu sais rien de moi, Parks.

— Oh, au contraire, répondit-il en se rapprochant, son regard perçant. J’en sais assez pour reconnaître quelqu’un qui vient de se faire trahir.

Elle blêmit. Avait-il deviné ? Était-elle si transparente ?

Alors elle décida d’être honnête. Un peu.

— Mon mec m’a trompée. Avec ma demi-sœur.

Un silence. Puis Harris éclata d’un rire bref, amer.

— Bordel… ça, c’est du Shakespeare moderne.

Alexiana lui lança un regard noir.

— Tu crois que c’est drôle ?

Il haussa les épaules, reprenant une gorgée.

— Non. Mais je crois que c’est le genre de cicatrice qui forge les armes. Tu devrais le remercier, tu viens de gagner ton armure.

Elle baissa les yeux, partagée entre la rage et une étrange curiosité. Cet homme avait ce pouvoir agaçant : transformer sa douleur en quelque chose de presque supportable.

— J’ai pas besoin de toi, Parks.

— Peut-être. Mais moi, j’ai besoin de quelqu’un qui ne joue pas un rôle. Et toi, Grosvelt… t’es crue, brutale, vraie.

Elle sentit un frisson lui parcourir l’échine. Non. Pas question. Pas après ce qu’elle venait de vivre. Elle ne tomberait pas dans ses filets.

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