Quand je me suis réveillée à nouveau, j’étais seule. Mais cette fois, pas dans la chambre.
J’étais dans la forêt. Nue. La peau glacée. Mon corps marqué par la nuit qu’on venait de vivre.
Et juste devant moi…
Éva.
Ses yeux étaient vides. Ses cheveux emmêlés. Et elle murmurait :
> — Il m’a aimée avant toi. Et il m’a laissée.
Je me suis figée.
> — Il ne laisse jamais deux femmes vivantes dans la même forêt.
Elle s’approchait de moi. Lentement. Ses pieds nus glissant dans la mousse humide. Sa voix rauque comme si elle avait crié toute la nuit.
> — Tu crois que tu es différente, toi ?
— Tu crois que tu vas le changer ? Qu’il va t’aimer ?
— Il aime le feu qu’il allume… mais il aime plus encore regarder ce qu’il brûle.
Elle s’est arrêtée à quelques centimètres de moi. Je n’arrivais plus à bouger. Ses yeux... ils étaient vides mais brillants, comme si elle contenait une tempête.
Puis, tout doucement, elle a levé la main… et l’a posée sur ma poitrine, nue, juste au-dessus de mon cœur. Un geste intime. Étrangement tendre.
> — Tu l’as laissé entrer, n’est-ce pas ?
— Il est en toi, maintenant.
Mon cœur battait trop fort. Je tremblais, pas de froid, mais de ce que je ressentais au contact de sa peau. Elle était comme moi, et pourtant plus lourde, marquée de quelque chose de plus ancien.
> — Il m’a aimée une nuit… et il m’a laissée deux ans à attendre qu’il revienne.
Elle a glissé sa main le long de mon flanc. Lentement. Sensuellement. Et pourtant… il y avait une tension dans ses gestes. Quelque chose de malsain et de magnétique.
Elle a murmuré :
> — Il veut nous voir ensemble, Maëlys. Il se nourrit de ça. Tu le sens, n’est-ce pas ?
— Cette chaleur qui monte entre nous… ce n’est pas naturel. C’est lui.
Elle s’est penchée. Sa bouche frôlant mon oreille.
> — Mais si c’est ça qu’il veut… je vais lui donner un spectacle qu’il n’oubliera pas.
Elle a doucement poussé mes épaules. Je suis tombée sur le sol couvert de feuilles mouillées, nue, offerte, les yeux plantés dans les siens.
Éva s’est mise à califourchon sur moi.
Elle me regardait sans un mot, son souffle contre mon cou.
Ses hanches pressées contre les miennes.
Son corps contre le mien, chaud et tremblant.
Et moi, j’étais incapable de dire non.
Ma peau répondait à la sienne. Mon corps se tendait, cherchant ses gestes, voulant savoir où elle me toucherait ensuite.
Elle a glissé une main entre mes cuisses.
Lentement.
Brûlante.
> — Il est là, tu sais. Il nous regarde.
J’ai tourné la tête, et dans l’ombre des arbres, deux yeux rouges flottaient, fixes, avides.
Et je n’ai rien dit.
J’ai écarté les jambes.
Éva a souri, et s’est penchée pour m’embrasser. Un baiser sauvage, possessif, comme si elle voulait me voler ce qu’il avait laissé en moi. Sa main bougeait lentement, avec une précision presque douloureuse, jouant avec mon excitation comme une musicienne envoûtée.
Je gémissais sous elle, sans contrôle.
Et plus je montais… plus je le sentais, lui.
Son souffle contre mon cou alors qu’il s’approchait.
Ses mains invisibles glissant entre nos corps.
Sa voix grave et basse :
> — Voilà… mes beautés. Laissez-moi me nourrir.
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