L’Empire dans le silence

Le soleil n’était pas encore levé lorsque le siège de Leclerc Industries ouvrit ses portes. Un immeuble de verre et d’acier, dressé comme une lame dans le quartier le plus exclusif de Paris. Là où les décisions façonnent les marchés mondiaux et où le silence vaut des milliards.

Au sommet, dans un bureau aux lignes épurées, Desmond Leclerc était déjà assis. Costume noir trois pièces, montre suisse sobre, stylos de précision alignés sur le bureau. Il ne laissait rien au hasard.

La pièce était calme, presque trop. Il ne supportait pas les bruits inutiles. Les horloges ici n’émettaient aucun tic-tac. Même l’air semblait se plier à sa volonté.

Une tablette numérique affichait les chiffres de la nuit : transactions, fluctuations des métaux rares, mouvements discrets de sociétés écran. Desmond glissait sur les pages avec la concentration d’un chirurgien, chaque donnée analysée en quelques secondes.

⚙️ Son rituel matinal :

Lecture des rapports de sécurité de ses filiales.

Vérification de ses investissements souterrains (cryptomonnaie, navires offshore, stocks d’armes désactivées).

Appel codé avec Marcella, son bras droit, qui lui livre les informations confidentielles avant même que la presse ne les obtienne.

— La fusion avec l’entreprise japonaise est terminée. Les actionnaires ont obéi, comme prévu.

— Des pertes ?

— Moins de 0,2 %. Compensées par la montée du lithium au Pérou.

Il raccroche, sans félicitations. Il ne célèbre pas les victoires. Il exige qu’elles soient la norme.

📁 Sur son bureau :

Un dossier étiqueté “Projet Orion”, contenant les plans d’un satellite privé qui captera les signaux des concurrents en temps réel.

Une liste manuscrite de noms : certains encerclés, d’autres barrés. Partenaires, traîtres, opportunités.

Le carnet noir. Toujours là. Sans raison. Mais jamais éloigné.

Son équipe entre à 8h00 précises. En costume strict, les visages tendus. On ne parle pas sans y être invité. Desmond fixe les premiers arrivés :

— Vous avez une minute pour me dire pourquoi ce contrat n’est pas encore signé. Une seule.

L’homme devant lui transpire malgré la climatisation.

— La clause environnementale… le ministre bloque.

— Alors changez le ministre. Achetez le parti. Je veux une solution, pas une météo.

Pas d’éclat de voix. Mais le ton, glacial, efface toute résistance.

🧠 Dans le secret :

Desmond a aussi une autre salle : un bunker technique, insonorisé, où un groupe de hacker professionnels scrute les moindres données du marché noir. Matéo, le plus jeune d’entre eux, y travaille avec obsession.

— Boss, une tentative d’infiltration par Marconi hier. Mais on les a repérés avant qu’ils accèdent aux serveurs.

— Bien. Prépare une contre-attaque. Lente. Qu’ils ne sachent pas qu’on est déjà en train de les détruire.

Et pourtant, dans un recoin de l’écran, un fichier restait ouvert : celui de Léo Morel. Une photo floue. Des dessins. Et surtout… la liste.

Desmond le fixait parfois. Sans raison logique. Juste pour sentir autre chose que le fer, le béton et le chiffre.

Mais jamais pendant les heures de travail.

Parce que dans ce sanctuaire, il n’est pas l’homme du carnet.

Il est le roi. Le calculateur. Celui que personne n’ose contredire.

Et ce jour-là, alors que Sky ignorait encore l’ampleur de son pouvoir, le monde tournait selon les instructions silencieuses d’un homme que l’on craignait… mais que personne ne comprenait vraiment.

***Téléchargez NovelToon pour profiter d'une meilleure expérience de lecture !***