Lorsque les portes du trône se fermèrent, **Eléa** fut escortée dans une salle obscure du château : la salle des accords.
Le feu n’y brûlait pas. C’était une pièce taillée dans la pierre brute, entourée de statues sans visage.
Sur le trône secondaire, une silhouette attendait. **La reine Aradya**, première épouse d’Alexandre.
Ses yeux étaient d’un violet glacial, sa peau presque blanche.
Et ses mots… aussi tranchants qu’une lame.
— *« Voilà donc la créature que mon époux épargne. Tu respires encore, malgré le décret. Fascinant. »*
Eléa se figea.
— *« Je ne respire pas grâce à lui. Je respire malgré vous tous. »*
Aradya sourit.
— *« Tu ignores ce qu’implique l’accord. Tu crois avoir obtenu du temps. Mais tu as obtenu une dette. Une dette envers le roi. Et envers moi. »*
## VII. La princesse oubliée
Dans une tour interdite, **Nyssara**, fille d’Aradya et d’Alexandre, observait les cieux.
Elle était la flamme cachée du royaume, à la fois oubliée et redoutée.
Ses cheveux d’encre tombaient en cascade, et ses yeux… changeaient de couleur selon les mensonges qu’on lui racontait.
Elle tourna le regard vers Caël, qui venait de la rejoindre.
— *« Elle est là, n’est-ce pas ? La mi-dragon. Je l’ai vue dans les ombres de mon miroir. »*
Caël soupira :
— *« Et qu’as-tu vu d’autre ? »*
Nyssara murmura :
— *« J’ai vu le roi tomber. Et le trône... parler. »*
## VIII. Le sorcier du sang
La nuit suivante, **dans les caves interdites**, Eléa fut convoquée.
Un homme l’attendait, vêtu de robes sombres, le visage couvert d’une capuche rouge. **Zarion le Sanguin**, ancien maître des pactes interdits.
— *« Le roi veut un lien magique. Une alliance réelle. Non pas des mots, mais du sang. »*
Eléa fronça les sourcils :
— *« Tu veux me lier par sort ? »*
— *« Pas moi. La magie ancienne. Celle des dracins. Le contrat de feu et d’ombre. Tu offriras une goutte… il offrira une parole. Ce pacte, seul un hybride peut le sceller. »*
Elle hésita.
Puis elle tendit la main.
Zarion traça un cercle au sol. Les symboles brûlèrent. Le tatouage du roi s’activa dans la salle d’à côté.
## IX. L’accord diabolique
À minuit, **le roi Alexandre descendit dans la crypte**, vêtu de sa tunique noire brodée d’éclats d’obsidienne.
Eléa l’attendait dans le cercle magique, les yeux lucides malgré la fatigue.
— *« Tu veux mon pouvoir. Je veux ta parole. Donne-la. »*
Alexandre posa sa main dans la sienne.
— *« Je jure sur la cendre de mes ancêtres et le feu que j’ai perdu… que si tu me mènes à la vérité, tu vivras libre. »*
Le cercle s’embrasa. Le sol trembla.
Et une voix ancienne hurla :
> *« L’accord est scellé. Que le sang protège l’ombre, que la lumière trahisse les rois. »*
## X. Le pacte gravé
Au matin, Eléa portait une marque nouvelle sur sa paume : **un anneau noir**, enroulé autour de son pouce comme une bague vivante.
Alexandre, lui, ne ressentit plus le feu du médaillon.
Mais une pensée le hantait :
> *« Ce pouvoir... n’est pas le sien. Il est celui du frère disparu. Et il revient. »*
Dans une forêt lointaine, un souffle ancien se leva.
Et dans le miroir brisé de Nyssara, les flammes dansèrent… **comme si un dragon s’éveillait.**
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