Chapitre 5 : Fragments de Nuit

Chapitre 5 : Fragments de Nuit

Le réveil fut brutal. Pas à cause de l’alcool ou des vapeurs de drogue, mais parce qu’Eden sentit une douleur sourde dans sa poitrine, comme si un poids invisible lui compressait le cœur. Elle ouvrit les yeux dans sa cabine, le soleil perçant à travers les volets, et se redressa lentement, la tête lourde et la bouche pâteuse.

La veille n’avait pas été une fête comme les autres. Le baiser avec Léo, la tension électrisante, le mélange d’attirance et de peur… Tout lui semblait encore en suspens, comme une lame à double tranchant.

Elle traîna jusqu’au pont, espérant croiser quelqu’un, n’importe qui, qui pourrait l’arracher à ses pensées. Mais le yacht était étrangement calme. Cassie était déjà debout, affûtée comme un chat, les yeux rouges et le regard acéré.

« T’es vivante ? » lança-t-elle avec un sourire mauvais.

Eden haussa les épaules. « Ça dépend des jours. »

Cassie ne répondit pas, mais ses yeux ne la quittaient pas. Elle se pencha vers elle, la voix basse.

« Fait gaffe. Il joue. Il est dangereux. »

Eden ferma les yeux, lassée. Elle savait déjà tout ça. Mais quelque chose en elle refusait d’écouter.

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Dans le salon, Maxence et Zoé discutaient à voix basse, à l’écart des autres. Maxence avait la mine fatiguée, comme un homme qui porte trop de choses sur ses épaules. Zoé jouait avec son verre, un sourire triste sur les lèvres.

« Tu crois qu’ils vont tous finir par se brûler ? » demanda-t-elle soudain.

Maxence secoua la tête.

« Certains ne le savent pas encore, mais oui. »

Zoé soupira.

« Et toi ? »

« Moi, je joue avec le feu depuis longtemps. »

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Le soir venu, la fête reprit de plus belle. Sur le pont, la musique pulsait fort, les corps se pressaient, les verres s’entrechoquaient. Eden trouva Léo près du bar, le regard perdu dans la foule.

Il s’approcha d’elle, un sourire en coin.

« Tu sais que je déteste les histoires ? »

Elle haussa les épaules.

« Moi aussi. »

Il attrapa sa main, la serra doucement.

« Alors, on oublie ? »

Elle regarda ses doigts enlacés aux siens, sentit une chaleur inconnue monter en elle.

« Oublier, c’est impossible avec toi. »

Il rit, un son rauque.

« Alors, on va en créer de nouvelles. »

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Plus tard dans la nuit, Eden se retrouva seule sur le pont. Le vent marin caressait sa peau, la fraîcheur apaisait ses brûlures internes. Elle pensa à Ayana, à Cassie, à Maxence. À Léo.

Un bruit derrière elle la fit sursauter. Léo s’était approché sans bruit.

« Tu veux danser ? »

Elle hocha la tête.

La musique changea. Une mélodie plus douce, plus intime. Ils dansèrent lentement, se perdant dans la nuit, dans leurs regards. Les autres n’existaient plus.

Léo murmura à son oreille :

« Tu me rends fou, Eden. »

Elle sourit, un mélange de peur et de désir.

« Je sais. »

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Quand la musique s’arrêta, ils s’embrassèrent à nouveau. Pas avec la violence de la première fois, mais avec la tendresse fragile de ceux qui savent que le bonheur est éphémère.

Ils s’allongèrent sur le pont, les étoiles comme témoins, les corps enlacés, les âmes brisées mais entêtées à aimer.

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La nuit passa, lourde de promesses et de menaces. Le matin les surprit épuisés, le cœur battant encore trop fort.

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