Chapitre 3 : Le Jeu Commence

Chapitre 3 : Le Jeu Commence

Le lendemain matin, Eden se réveilla seule dans la cabine. La mer était calme, mais son cœur, lui, battait à toute vitesse. Les draps étaient froissés, encore chauds du corps de Léo. Son odeur flottait partout : sexe, tabac, sueur, et danger.

Elle se leva lentement, nue, le corps endolori mais encore brûlant de la nuit passée. Elle avait envie de sourire, de pleurer, de hurler. Elle avait franchi la ligne. Elle ne savait pas encore si c’était un triomphe ou une condamnation.

Quand elle monta sur le pont, personne ne fit attention à elle. Comme si rien ne s’était passé. Comme si elle n’était qu’un nom de plus dans le carnet noir de Léo.

Cassie sirotait un smoothie, lunettes de soleil vissées sur le nez, parfaitement maquillée malgré la gueule de bois. Elle jeta un œil à Eden et eut un petit sourire narquois.

« Bienvenue dans le club des filles foutues. »

Eden se força à ne pas répondre. Elle traversa le pont en silence, le dos droit, le regard froid. Elle n’avait pas le luxe de la faiblesse. Pas ici.

Elle retrouva Ayana assise à l’arrière, pieds dans l’eau, regard perdu dans l’horizon.

« Tu regrettes ? » demanda Ayana sans même se tourner.

« Tu veux que je dise oui, pour me protéger ? » répliqua Eden.

Ayana se retourna, l’observa.

« Non. Je veux juste que tu sois prête. Parce qu’avec Léo, tout commence avec un baiser. Et tout finit par une chute. »

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La journée passa dans un flou d’ivresse et de chaleur. Les filles bronzaient seins nus, les garçons faisaient des concours de plongeon. Zoé avait ramené deux jumeaux brésiliens à bord. Cassie riait fort, mais ses yeux restaient rivés sur Léo et Eden.

Maxence, comme toujours, jouait les médiateurs. Il s’approcha d’Eden avec son sourire charmeur, un verre à la main.

« Il t’a eu, hein ? »

Eden le regarda, méfiante. « De quoi tu parles ? »

« De Léo. Il est comme une drogue. La première fois, c’est magique. La deuxième, tu te demandes pourquoi tu fais ça. La troisième, t’es déjà en train de crever. »

Elle haussa les épaules. « Je suis grande. Je gère. »

Maxence sourit tristement. « On dit tous ça au début. »

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Ce soir-là, ils débarquèrent à terre pour une fête dans une villa privée, près de Ramatuelle. Une de ces maisons hors du temps, perchée sur une falaise, avec des sculptures en marbre, une piscine en forme de cœur, et du caviar à volonté.

Eden portait une robe noire si fine qu’elle en devenait obscène. Léo n’avait rien dit depuis le matin, mais il la regardait. Chaque mouvement, chaque rire, chaque verre bu, il l’absorbait comme un fauve en chasse.

Cassie, elle, était collée à un acteur connu, genre beau, riche, vide. Elle le suçait presque du regard, mais c’était Eden qu’elle surveillait vraiment. Le jeu venait de commencer.

Vers deux heures du matin, la fête tourna. Quelqu’un sortit une boîte de pilules multicolores. Des corps commencèrent à trembler, à s’embrasser, à s’effondrer. La réalité devenait molle, sucrée, étouffante.

Eden se sentit partir. Lentement. Comme si l’eau montait en elle. Maxence lui tendit un verre. Elle le but. Léo l’attrapa par le bras au moment où elle s’apprêtait à danser.

« Pas ce soir. »

Elle le regarda, confuse. Il avait les traits durs. La mâchoire crispée.

« Je fais ce que je veux. »

« Pas avec ce qu’il y avait dans ton verre. Maxence déconne parfois. »

Elle rit. Un rire creux.

« Tu te soucies de moi maintenant ? »

Il la regarda longtemps. Un silence brûlant entre eux.

« T’es pas prête pour cette chute-là. »

Puis, sans prévenir, il l’attira contre lui, la porta presque hors de la villa, jusqu’à un petit balcon à l’écart. Là, il la plaqua contre le mur, doucement cette fois.

« Je devrais te fuir. »

Elle répondit dans un souffle. « Mais tu ne peux pas. »

Le baiser fut différent cette fois. Moins brutal. Plus précis. Plus vrai. Comme s’ils se cherchaient, se découvraient. Ses mains sur elle étaient lentes, possessives, tremblantes. Comme s’il avait peur de la casser trop vite.

Ils firent l’amour là, sur ce balcon, sous les étoiles, les rumeurs de la fête en fond sonore. Pas comme des ados en chaleur. Comme deux âmes qui savaient qu’elles allaient se blesser, mais qui sautaient quand même.

Quand ce fut fini, Eden resta contre lui, les yeux fermés. Léo murmura :

« Tu ne devrais pas me faire confiance. »

Elle répondit sans ouvrir les yeux :

« C’est trop tard pour ça. »

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