Le Fléau Voracis : L'Ordre En Péril
Il y a des décennies, des créatures appelées Voracis ont envahi notre monde, un royaume baigné de mana. Leurs ambitions étaient simples et terrifiantes : tout dévorer sur leur passage, sans exception. Les mages tentent bien que mal de les repousser, érigeant des barrières magiques et lançant des sorts désespérés, mais la marée de Voracis semble inépuisable. Face à cette menace grandissante, les différentes nations, autrefois divisées par des querelles intestines, durent mettre de côté leurs différends pour unir leurs forces magiques. Des alliances fragiles se formèrent, des stratégies audacieuses furent élaborées dans l'espoir de trouver une faille.
Le 3 juin de l’an 733, un événement a marqué l’histoire de cette guerre interminable. En effet, dans le camp des Voracis
surgit un monstre colossal aux attaques dévastatrices ; son souffle rasait une grande partie de la plaine du royaume d'Atheria en un instant, ne laissant derrière lui qu'un désert de cendres et de mana corrompu. La panique se répandit dans les rangs des mages et des guerriers humains. Face à une telle puissance, leurs sorts et leurs armes semblaient dérisoires. Les récits des survivants décrivaient une créature cauchemardesque, plus haute que les plus hautes montagnes, avec une fourrure blanche comme la neige et des yeux rougeoyants emplis d'une faim insatiable. Certains l'appelèrent le "Dévoreur Primordial", d'autres, plus superstitieux, y voyaient le signe annonciateur de la fin du monde. Mais dans cette panique, un homme accompagné de ses disciples fendit la foule terrifiée avec une aura de détermination inébranlable. C'était Kaelen, un mage solitaire dont la puissance n'avait d'égale que sa réputation d'excentrique. Face à cette menace ultime, il se dressait, son bâton runique vibrant d'une énergie contenue. Ses disciples, peu nombreux mais visiblement dévoués, lui servaient de barrière pour lui permettre de réciter une incantation qui faisait ouvrir le ciel. Des nuages tourbillonnants se formèrent au-dessus du champ de bataille, déchirant le ciel d'un noir d'encre. Des éclairs zébraient l'obscurité, illuminant par intermittence la silhouette monstrueuse du Dévoreur Primordial, qui semblait interloqué par ce soudain changement dans l'atmosphère. La voix de Kaelen, amplifiée par la magie, s'éleva au-dessus du tumulte, les paroles de l'incantation vibrant d'une puissance antique. Une lumière pure commença à émaner des nuages, se concentrant en un faisceau éblouissant qui descendit vers le Dévoreur Primordial, non pas pour l'attaquer, mais pour l'envelopper d'une énergie étrange et mélodieuse. Ce qui fit disparaître la bête, et un instant de stupeur saisit les Voracis. Privés de leur chef monstrueux, ils semblèrent vaciller, leur coordination se briser. Ce qui a permis aux mages et aux guerriers, galvanisés par la disparition soudaine du Dévoreur, lancèrent une contre-offensive d'une ampleur inégalée. Les sorts pleuvaient, les lames s'abattaient avec une vigueur renouvelée. Les Voracis, désorientés et privés de leur puissance dominante, reculaient sous la pression. Après cette victoire, le nom de Kaelen résonna à travers tous les royaumes, acclamé et honoré. La bataille, qui semblait perdue il y a encore quelques instants, tournait enfin en faveur des défenseurs du monde. Cependant, malgré leurs succès initiaux, un sentiment d'inquiétude persistait. Les Voracis ne fuyaient pas en déroute complète ; ils se repliaient avec une détermination tenace, emportant avec eux leurs morts et leurs blessés. Il était clair pour les stratèges que cette victoire n'était que temporaire. La menace des Voracis n'était pas éradiquée, seulement contenue. La disparition du Dévoreur Primordial avait certes brisé leur élan, mais leur soif de mana et leur nombre impressionnant laissaient présager d'autres affrontements inévitables. La guerre était loin d'être finie.
(Le bruit d’un livre qui se ferme)
Professeur : Et c'est la fin de cette histoire. Des questions ?
Les élèves : Moi monsieur, moi monsieur, moi monsieur !
Professeur : Oui, Linnea... Je t’écoute.
Linnea : Professeur, vous avez dit que le Dévoreur Primordial a disparu grâce à une mélodie ancienne. Mais quelle était cette mélodie exactement ? Était-ce un sort, un chant, ou quelque chose de complètement différent ? Et est-ce qu'il existe encore des écrits qui en parlent ?
Professeur : Professeur : Bonne question... Premièrement, le Dévoreur a disparu grâce à un sort oublié que personne ne connaît, pas même les disciples. Seul Maître Kaelen en a la connaissance de ce sort extraordinaire.
Linnea : Mais si cette incantation est si dévastatrice, pourquoi maître Kaelen ne l'a-t-il pas utilisée contre tous les Voracis présents à la bataille ?
Professeur : C'est une excellente question, Linnea. La puissance de cette incantation est immense, mais elle n'est pas sans contreparties et limitations. Tout d'abord, sa récitation exige une concentration et une énergie magique considérables, même pour un mage aussi puissant que Kaelen. L'utiliser à grande échelle contre une armée entière de Voracis l'aurait probablement épuisé au point de le rendre vulnérable. Ensuite, ce sort est plus efficace contre les créatures d'une puissance exceptionnelle, comme le Dévoreur Primordial, qui agissent comme des points focaux pour les autres Voracis. Tenter de l'appliquer à une multitude de créatures moins puissantes risquerait de diluer son effet, voire de provoquer une réaction imprévisible et dangereuse. Enfin, et c'est peut-être le point le plus crucial, cette attaque n'est pas une arme de destruction massive. Elle apaise, elle fait disparaître mais elle ne détruit pas l'essence même des Voracis. Les utiliser à grande échelle aurait pu les disperser, les rendre plus difficiles à traquer et potentiellement les rendre plus résistants à de futures tentatives d'apaisement. Kaelen a fait un choix stratégique difficile, privilégiant l'élimination de la menace la plus immédiate pour donner un répit à nos forces.
Les élèves (en murmurant) : Waouh, il est vraiment très fort, maître Kaelen.
Professeur : D’autres questions ?
*(Silence total)*
Professeur : Très bien, je considère que vous avez écouté et compris l’histoire... Donc, je vais choisir au hasard celui qui va répondre à mes questions.
Le regard du professeur parcourait la salle, cherchant un élève.
Professeur : Alors... Euh...
La plupart des élèves se cachaient derrière ceux qui étaient devant, d’autres évitaient le regard de l’enseignant, feignant un intérêt soudain pour leurs cahiers ou pour la contemplation du plafond. Une toux soudaine se propagea comme une épidémie discrète. Mais Linnea aperçoit Zane couché
sur sa table, un bras pendant mollement et un filet de bave brillant sur son manuel ouvert à la mauvaise page. Un ronflement léger s'échappait de ses lèvres entrouvertes.
Linnea : Ce n'est pas vrai, toujours en train de dormir pendant les cours
Soudain, elle a eu une idée. Elle leva la main.
Linnea : Professeur... Je crois que Zane ne se sent pas très bien.
Il s’avançait rapidement à la table de Zane.
Professeur (inquiet) : Zane... tout va bien ?
Lorsqu’il entendit un faible ronflement sortir de sa bouche, celui-ci se mit dans une colère noire.
Professeur (en criant) : ZANE !
Le jeune garçon sursauta violemment, manquant de renverser sa chaise. Ses yeux s'ouvrirent en grand, fixant le professeur avec une confusion totale. La classe se partagea entre l'amusement face à la scène et une certaine gêne. Le silence qui suivit le cri du professeur fut lourd de tension.
Professeur : Zane, étais-tu en train de dormir pendant mon cours ? Un cours qui relate un moment crucial de notre histoire, une lutte pour notre survie ! As-tu la moindre idée de l'irrespect que tu témoignes envers tes camarades et envers moi en te permettant une telle indécence ?
Zane : Euh... Bien sûr que non, Professeur. Depuis le début, je suivais l’histoire... Euh, j’étais juste en train de réfléchir à cette histoire.
Professeur (en colère) : Ah ouais ? Dans ce cas, puisque tu y réfléchis, tu pourras répondre à ma question, je suppose.
Zane : Ah... Une question... Mais... Mais quelle question ?
Professeur : Combien d’années se sont écoulées depuis la disparition du Dévoreur Primordial ? Je te préviens, à la moindre erreur...
Zane déglutit bruyamment, ses yeux papillonnant nerveusement autour de la classe à la recherche d'un indice improbable. La pression était palpable. Même les élèves les plus habituellement dissipés retenaient leur souffle, conscients des conséquences d'une mauvaise réponse. Le professeur le fixait, les sourcils légèrement froncés, mais une lueur amusée brillait au fond de ses yeux. Il appréciait rarement de prendre les élèves en défaut, mais le spectacle de Zane essayant désespérément de se souvenir de quelque chose qu'il avait manifestement ignoré avait un certain charme.
Professeur : Alors, Zane ? Le temps presse...
Zane : Attendez, attendez ! Je l'ai ! C'était... juste après la grande mode des chapeaux à plumes de mana, mais avant l'invention des chaussures anti-Voracis à roulettes... Donc... je dirais... environ... mardi dernier ? Non, peut-être le jeudi d'avant ?
Un silence perplexe flotta dans l'air pendant quelques secondes, avant qu'une vague de rires n'envahisse la salle de classe. L'image de chapeaux à plumes de mana et de chaussures à roulettes anti-monstres était tout simplement trop absurde. Même le professeur dut se retenir de sourire ouvertement, un léger tremblement agitant ses lèvres.
Professeur : Zane, je suis impressionné par la précision de vos repères historiques... Dommage que jusqu'à aujourd'hui on n'ait pas inventé d'accessoires anti-Voracis. Malheureusement, je crains aussi que ce ne soit pas la bonne réponse puisque cela fait déjà trente ans que le Dévoreur Primordial a disparu... Donc j'en conclus que depuis le début, vous ne suivez pas mon cours.
Il prit l’oreille de Zane et l’emmèna au coin de la salle.
Zane : Aïe aïe aïe monsieur
Professeur (avec un ton sévère) : Tu resteras jusqu'à la fin des cours ! Bien reprenons.
*(La fin des cours)*
Zane : Ce n'est pas vrai ! J’étais pourtant bien caché.
Jules : Je te signale que t’es juste devant Linnea, c'est normal qu'elle t'ait vu.
Zane : Ah ouais !! J’avais complètement oublié cette rapporteuse. Si je pouvais...
Linnea (s'approchant avec un sourire narquois) : Si tu pouvais quoi, Zane ? Me remercier de t'avoir évité une interrogation encore plus humiliante ? Parce qu'avoue-le, tu n'en savais absolument rien.
Zane (grognant) : Je... j'y réfléchissais justement très profondément ! C'est une technique d'apprentissage avancée.
Jules (éclatant de rire) : Oui, la technique de l'hibernation cognitive ! Très efficace pour ne rien retenir.
Zane : Très drôle ! Attendez que le professeur vous pose une question, vous verrez si vous rigolerez autant.
Linnea : Ne t'inquiète pas pour nous. Au moins, on écoute en classe. Et peut-être que la prochaine fois, au lieu de dormir, tu pourrais essayer de prendre des notes. Ça pourrait t'éviter un coin et une retenue.
Zane (soupirant) : C'est facile à dire pour celle qui a une mémoire d'éléphant. Moi, il me faut... une approche plus... sensorielle de l'apprentissage.
Jules : Ah oui ? Comme sentir le bois de la table avec ta joue pendant que tu dors ?
Zane lança un regard noir à Jules.
Zane : Très spirituel. Bon, je dois aller faire mes exercices supplémentaires. Merci beaucoup, Linnea, pour ta "bienveillance".
Linnea (avec un clin d'œil) : De rien, Zane. Pense à moi la prochaine fois que tu sentiras l'appel du sommeil en classe.
Zane s'éloigna en traînant les pieds, tandis que Linnea et Jules échangeaient un sourire complice. Le tumulte de la fin des cours les emportait vers d'autres discussions, laissant Zane méditer sur les joies du sommeil interrompu et la perspicacité parfois inopportune de ses camarades.
À la sortie de l’école, Jules rattrapa Zane, le trouvant en train de pester contre le sort et, surtout, contre Linnea.
Jules : Alors, l'expert en histoire ancienne ? La sieste fut bonne ?
Zane (bougonnant) : Très drôle. Tu as vu la tête du professeur ? J'ai cru qu'il allait me transformer en statue de sel. Et tout ça à cause de cette... cette délatrice de Linnea !
Jules : Faut dire que tu ne lui as pas vraiment laissé le choix. Ronfler comme un moteur de Voracis en pleine explication sur la chute du Premier Empereur, c'était un peu risqué.
Zane : J'étais juste... en pleine phase de concentration passive. Mon cerveau enregistre mieux quand mon corps est au repos. C'est une technique révolutionnaire, tu devrais essayer.
Jules (riant) : Oui, je vois le résultat. Tu as tellement bien enregistré que tu pensais que le Dévoreur Primordial avait disparu mardi dernier.
Zane : Bon, d'accord, je n'écoutais pas. Mais quand même ! Me traîner comme ça au coin... C'est humiliant ! Toute la classe a rigolé.
Jules : Tu t'attendais à quoi ? Des applaudissements pour ta grasse matinée ?
Zane : Non, mais un peu de discrétion de la part de Linnea, ça n'aurait pas fait de mal. Elle n'est pas obligée de se faire bien voir du professeur à chaque minute.
Jules : Peut-être qu'elle en a juste marre de te voir dormir en cours. Ça distrait tout le monde, mine de rien.
Zane (soupire) : Je sais, je sais... Il faut vraiment que j'arrête de m'endormir. Mais c'est plus fort que moi. Dès que le professeur commence à parler d'époques lointaines et de batailles oubliées, mes paupières deviennent lourdes. C'est comme une berceuse géante.
Jules : Tu devrais essayer de prendre des notes. Ça t'occupera les mains et l'esprit. Ou bois un litre de café avant chaque cours d'histoire.
Zane : Bonne idée pour le café... Moins pour les notes. Écrire me donne encore plus envie de dormir. C'est l'effet inverse.
Ils marchèrent un moment en silence, Zane toujours Visiblement de mauvaise humeur.
Jules : Tu sais, au fond, Linnea t'a peut-être rendu service. Au moins, tu ne vas pas complètement décrocher en histoire. Et puis, le professeur ne t'a pas donné une punition trop sévère. Juste une heure de retenue.
Zane : Juste une heure ? C'est une éternité quand tu pourrais être en train de faire quelque chose d'utile, comme... euh... tester la résistance de mon oreiller.
Jules : Allez, ne fais pas cette tête. On pourra faire quelque chose après ta retenue. Humm... Que dirais-tu d’aller chez moi pour jouer aux Voracis mutants. Ça te dit ? Ça te réveillera, au moins.
Zane (un léger sourire apparaît sur ses lèvres) : Hmm... Pas une mauvaise idée. Mais si je m'endors pendant qu'on traque une Chimère à cornes, tu me promets de me réveiller à temps ?
Jules : Promis. Mais essaie de rester éveillé en cours la prochaine fois, d'accord ? Pour le bien de tes oreilles et de ta dignité.
Zane : Je ferai de mon mieux. Mais ne compte pas trop là-dessus. L'appel du sommeil historique est puissant.
Ils continuèrent leur chemin, l'ambiance entre eux s'étant légèrement détendue. La perspective d'une aventure excitante après la punition rendait la perspective de l'heure de retenue un peu moins insurmontable pour Zane.
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