Section 7 : Son attention

     Deux jours plus tard, Risus se réveille le corps mou et affaibli. Il avait l'air pâle et scier de vie, en regardant du côté droit du lit, il aperçoit Semerkhet en train de couper quelque chose.

_ Ah t'es réveillé !

_ Qu'est-ce que tu m'as encore fait ? Prononce à peine Risus en essayant de se relever.

_ Je suis contrarié de ce que j'ai fait, j'y suis allé trop fort.

En se soutenant grâce au lit et au mûr, Risus arrive à se déplacer, il se sent comme s'il avait couru un marathon de 20 km pendant une journée entière sans pose, à toute vitesse. Il regardait Semerkhet d'une colère blessée, lorsqu'il se retourne, Risus remarque que celui-ci ne faisait que couper du pain. Semerkhet lui apporte le pain coupé, cependant, Risus les renverse au sol d'une main.

_ Je ne suis pas un balourd ! Exclame Risus en serrant les dents.

_ ... Je t'ai offensé ? lui demande Risus, un peu ravi de sa réaction.

_ Arrête de sourire pour une fois, t'es débile ou quoi !?

_ Non, c'est dans ma nature.

_ Veux-tu bien te retenir de jouer avec moi, ce n'est pas du tout drôle, surtout de la manière dont tu procèdes !

_ Pourtant moi je m'amuse bien.

_ Ça ne fait rire que toi !

_ ... Oui, je crois que j'ai poussé le bouchon un peu trop loin, cette personne est répugnée de ta personne, et toi qui l'aime tant tu ne peux t'y faire, il s'est joué de toi, de ton cœur, t'es blessé... Alors quand je viens m'y fourrer et mettre mon grain de sel, ça te pose un peu de souci... Un souci mental qui agit sur ton cœur frêle que tu tentes de rafistoler par le travail, l'argent, l'amusement, te préoccuper de toutes autres choses tant que ça t'empêche de penser à lui-

_ FERME-LA !

_ ...Tout compte fait... Tu n'y arrives pas parfaitement, n'ai-je pas raison ? T'es trop balourd et rêveur pour.

_ ... Je...

Sans raison apparente, ses quelques mots suffisent, Risus baisse la tête comme submergé de honte et des larmes qu'il tente bien de cacher de ses mains, coulent lentement sur son visage.

_ Ne parle plus, je t'en supplie... C'est bon t'as gagné, sache que si je pouvais retourner chez moi, je le ferai depuis longtemps, désolé d'hanter votre cher Egypte mais je n'y suis pour rien.

_ Rentrer, mais je ne souhaite en aucun point que tu rentres chez toi.

_ Que souhaites-tu alors !?

_ Rien juste savoir un petit peu plus sur toi et ton petit monde, le vois-tu ? Je suis un homme très curieux, aventureux et vicieux parfois, à mon grand désarroi, que veux-tu ? C'est en quelque sorte mes péchés mignons.

_ ...Ce n'est en aucun point mignon !

_ Ohhhhh, Risus Risus Risus.

_ T'as dormi pendant deux jours complets, t'es sûr de ne pas avoir faim ? J'ai des raisins, tes préférés.

Quelques jours, vaguement une semaine, lui a suffit pour découvrir la majeure partie de qui est Risus. Il sait encore plus qu'un meilleur ami fidèle depuis des années. Il lui dévoile sans cesse des choses qu'il sait, sauf que Risus n'en a jamais dit quoique ce soit. Il est clair qu'il retient l'attention de ce fou lui paraît-il, il l'explore sans but.

_ Du poisson, je t'en ai fait venir.

_ Éloigne-toi de moi !

_ Je comprends pourquoi t'es si facile à berner et à blesser... Tu t'éloignes de toi-même, tu prends plus en compte les autres alors que tu ne devrais te soucier que de toi si tu veux te protéger, occupe toi un peu de ta personne, ce qu'il pense c'est ce qu'il pense, ce que tu es c'est ce que tu es.

Tout en prononçant ces mots, il s'approche délicatement de Risus qui tente toujours de disperser ses larmes mélangées d'un sentiment de regret et de colère. Il ouvre ses bras et lui offre une étreinte qui surprend Risus. Semerkhet caresse affectueusement Risus par le dos en appréciant l'odeur de ses cheveux.

_ Tu ne peux combattre ta nature. Chuchote Semerkhet à son oreille. Risus prend son câlin comme une tentation afin de se moquer de lui après s'être révélé affectueux, il tente de le repousser toutefois le nouveau geste de Risus le fait arrêter son élan.

Semerkhet dépose ses lèvres sur le cou de Risus et l'embrasse légèrement. Ce geste est d'une douceur ahurissante pour Risus qui ne le croit pas. Il prend du temps à analyser la situation.

_ MAIS QU'EST-CE QUI TE PREND !? Exclame Risus en se recouvrant la partie embrassée de sa main. Quelle mouche t'as piqué ?

_ C'est-ce que tu désires.

_ Je n'ai jamais demandé une quelconque chose !

_ C'est hilarant quand tu rougis, tant d'émotions à la fois. Sérieusement j'en suis bouleversé de contentement. Propane Semerkhet en riant frêlement sous ses mots.

_ Non mais, tu vas arrêter de te f*utre de moi !!? Bon sang !

_ Je ne fais rien de la sorte, très cher ne me compare pas à d'autre, certes j'aime m'amuser mais mes actes des fois farfelus sont à bon compte.

Le moment arrive où Risus n'a plus de mot, il retourne sa tête sur le côté, essayant de cacher son visage rougeâtre.

_ Ça fait plaisir de voir que tu ne pleures plus, de toutes tes réactions j'aime moins celle-là.

_ Mais lâche-moi !

_ T'es sûr ?

On dirait qu'il veut plus l'ennuyer, Semerkhet déplace ses cheveux et les arrange derrière son oreille afin de lui offrir de nouveau un baiser néanmoins cette fois-ci sur la joue.

_ Mais arrête ! T'es flippant !

_ Que désires-tu pour le déjeuner dans ce cas ?

_ Faudrait d'abord que tu me lâches.

_ Vos désirs sont des ordres.

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