demande en mariage

Awa et François avancèrent dans les ruelles du quartier, jetant des regards furtifs à droite et à gauche. François n’était pas tranquille. Il connaissait la réputation de Tata Oumou et savait qu’elle ne plaisantait pas.

— Awa, tu es sûre qu’elle ne va pas rentrer plus tôt ? demanda-t-il en chuchotant.

— Tu veux voir Kady ou bien tu veux fuir ? répondit Awa en riant doucement.

— Toi-même tu sais que je veux la voir, mais je n’ai pas envie de finir dans les problèmes.

Awa roula des yeux.

— Alors dépêche-toi avant qu’elle revienne !

Ils arrivèrent devant la cour. Awa entra la première et jeta un coup d'œil à Kady, qui, à peine en voyant François, s’empressa d’essuyer ses mains mouillées sur son pagne et vint vers lui avec un sourire.

— Toi aussi, François, tu hésites avant de venir me voir maintenant ?

François haussa un sourcil.

— C’est ta tata là qui fait peur, pas moi.

Kady rit et lui attrapa doucement la main pour l’entraîner un peu à l’ombre, sous un manguier au fond de la cour. Awa, amusée, les laissa tranquilles et alla s’asseoir un peu plus loin.

— Tu vas bien ? demanda François en la regardant.

— Oui, mais ma main me fait mal, répondit Kady en montrant sa paume rouge là où Tata Oumou l’avait frappée avec le fil.

François fronça les sourcils et prit sa main avec douceur.

— Elle t’a encore frappée ?

— Laisse, ce n’est rien, murmura Kady, baissant la tête.

François soupira et passa un doigt sur sa paume blessée.

— Un jour, tout ça va finir, Kady.

Elle leva les yeux vers lui, cherchant à comprendre ce qu’il voulait dire.

— Comment ça ?

Il hésita un instant, puis lui sourit doucement.

— On ne va pas rester enfants pour toujours.

Sous le manguier, Kady et François profitèrent du moment de calme. Loin des cris de Tata Oumou, loin des corvées et des interdits. Awa, assise un peu plus loin, grignotait sa mangue sans se mêler à leur discussion, mais elle tendait l’oreille, curieuse.

— Toi aussi, François, depuis que tata Oumou m’a frappée hier, tu n’es même pas venu voir si je vais bien, dit Kady en faisant semblant de bouder.

François sourit et croisa les bras.

— Eh, donc tu voulais que je vienne me livrer moi-même à elle ? Tu connais ta tata, non ? Elle m’aurait attrapé et ce serait moi qui serais en train de pleurer aujourd’hui.

Kady rit doucement et baissa les yeux. Elle savait qu’il avait raison. Tata Oumou n’aimait pas voir François traîner autour de sa maison.

— Mais ce n’est pas pour ça que je ne pense pas à toi, ajouta François avec sérieux.

Kady releva les yeux vers lui, intriguée.

— Hein ?

Il prit une profonde inspiration, comme s’il allait dire quelque chose d’important.

— Moi, je veux que tout ça change. Que tu ne sois plus là à te faire frapper chaque jour, à te tuer au travail pendant qu’Awa papote à côté.

Kady haussa les épaules.

— C’est la vie, François. On fait comment ?

— Moi, je vais faire quelque chose, dit-il en la regardant droit dans les yeux.

Elle sentit son cœur rater un battement.

— Quoi ?

Il hésita un instant, puis déclara :

— Je vais demander ta main en mariage.

Kady resta figée. Même Awa arrêta de mâcher sa mangue et ouvrit grand les yeux.

— Attends, attends, attends, intervint Awa. Moi j’ai bien entendu ou bien ?

Kady cligna des yeux, toujours sous le choc.

— François, tu es sérieux ?

Il hocha la tête.

— Oui. Je veux qu’on se marie. Comme ça, tu quittes cette maison et tu n’auras plus à supporter Tata Oumou.

Kady sentit une vague d’émotions l’envahir. Elle ne savait pas quoi dire. Se marier… avec François ? Elle l’aimait bien, c’était sûr, mais c’était une grande décision.

Awa, qui s’était déjà remise du choc, éclata de rire.

— Eh François, tu es pressé comme ça pourquoi ? Tu as déjà l’argent pour la dot ?

François la fusilla du regard.

— L’argent, ça se cherche !

Awa continua de rire.

— Bon, moi je vous laisse dans vos causeries de mariage-là. Je vais voir si Tata Oumou est loin, hein.

Elle se leva et s’éloigna en riant encore, laissant Kady et François seuls sous le manguier.

Kady, toujours sous le choc, regarda François dans les yeux.

— Et si Tata Oumou refuse ?

Il sourit.

— Moi, je ne vais pas demander à Tata Oumou. Je vais parler à ton oncle. C’est lui le chef de la famille, non ?

Kady sentit son cœur battre plus fort. Tout cela devenait sérieux.

— Et moi, j’ai mon mot à dire dans tout ça ? demanda-t-elle doucement.

François lui prit la main et la serra doucement.

— Dis-moi juste si tu veux, et moi je fais le reste.

Kady le regarda, troublée. Son cœur lui criait oui, mais sa tête lui disait d’y réfléchir encore…

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