La surprise de la nuit

Berlin, Allemagne*

M. Park, père de Park Min Hoo et président de GLAM, se trouvait à Berlin pour des raisons bien plus personnelles que professionnelles. Il était venu consulter un spécialiste de renom concernant l'état de santé de son épouse, Mme Jisoo.

Les médecins avaient été préoccupants dans leurs diagnostics récents, et malgré les meilleurs traitements possibles à Séoul, M. Park avait pris la décision de se rendre à Berlin, où il espérait trouver une réponse plus claire, ou peut-être une solution.

Assis dans la salle d'attente d'une clinique privée, M. Park regardait son téléphone, perdu dans ses pensées, tout en attendant que l'on vienne le chercher pour la consultation. La situation de Mme Jisoo pesait lourdement sur ses épaules, et l'incertitude quant à son état de santé l'empêchait de se concentrer sur ses affaires, même celles de GLAM.

Lorsque l'infirmière arriva pour l'escorter jusqu'au bureau du docteur, M. Park se leva lentement, son visage marqué par une pâleur inhabituelle. Loin de l'homme impassible et autoritaire qu'il était habituellement, une lueur de crainte traversait ses traits froids. Chaque pas semblait peser lourdement sur lui, comme si l'incertitude du diagnostic planait au-dessus de lui, malgré toute sa dignité habituelle.

Docteur : Monsieur Park, je vous en prie, asseyez-vous.

M. Park : Merci, docteur.

Le médecin consulta les documents avant de reprendre la parole, son ton mesuré.

Docteur : Alors, Monsieur Park, après avoir effectué toutes les analyses avec les échantillons envoyés par votre médecin en Corée, et après avoir étudié les dossiers médicaux de votre épouse, je suis au regret de vous informer que les résultats sont les mêmes qu'auparavant.

Un silence lourd s'installa dans la pièce. M. Park tourna légèrement la tête, comme s'il cherchait à dissimuler la douleur qu'il ressentait. Il inspira profondément, puis répondit, d'une voix contrôlée.

M. Park : Vous savez, si je suis venu jusqu'ici, ce n'était pas parce que je doutais des médecins en Corée, mais parce que j'espérais que vous trouveriez une solution. J'ai besoin de savoir qu'il existe encore un espoir.

Le médecin baissa les yeux, se préparant à annoncer la suite, tout en gardant une attitude professionnelle.

Docteur : Je suis désolé, Monsieur Park. Mais, à moins que vous acceptiez la greffe de foie, nous ne pourrons rien faire de plus.

Les mots du médecin frappèrent M. Park comme un coup de poignard. Son visage demeura implacable, mais au fond de ses yeux, la douleur était évidente. Il serra les poings sous la table, mais resta silencieux. Chaque syllabe du médecin semblait pénétrer son cœur, le brisant un peu plus. Comment pouvait-il sauver la personne qu'il aimait le plus, dans ce monde devenu si froid et sans solution ?

Il sortit du bureau, le corps alourdi, traînant ses pas comme s'il portait un fardeau invisible. Ses pensées étaient embrouillées, les images de son épouse défilant dans son esprit, comme des éclats de verre brisés. Comment allait-il sauver sa famille ? Que deviendraient lui et son fils si Mme Jisoo venait à partir ? Ces pensées tourbillonnaient dans son esprit, le paralysant, rendant chaque pas encore plus difficile à faire.

Le chauffeur ouvrit la porte de la voiture sans un mot. M. Park se laissa glisser dans le siège, son regard vide, comme si chaque mouvement était une lutte. Il n'y avait plus d'espoir ici, plus de réponses.

M. Park : *Direction l'aéroport. Nous n'avons plus rien à faire ici.*

Sa voix, faible et marquée par l'épuisement, trahissait la profondeur de son désarroi. Il regarda un instant par la fenêtre, sans voir la ville défiler. Il était ailleurs, dans un monde qu'il ne comprenait plus, rongé par l'incertitude et la peur de ce qui allait arriver.

*Au EMPERICE*, Dina se tenait devant la porte, un léger stress perceptible sur son visage. Elle prit une profonde inspiration, cherchant à calmer son esprit, avant de pousser doucement la porte qui menait directement à la pièce séparée par un rideau. De l'autre côté, Park, toujours aussi tendu, sentit une silhouette se dessiner derrière le voile léger.

Il fixa cette ombre, son cœur battant plus fort. Qui était-ce ? Quelque chose dans l'air laissait présager que cette rencontre allait marquer un tournant.

Park resta silencieux un moment, son cœur battant la chamade. Il n'avait même pas entendu la question de Dina, absorbé par la nervosité qui le submergeait. Il apercevait seulement sa silhouette à travers le rideau, son esprit embrouillé.

Elle répéta doucement, sans impatience :

— Pourquoi vous levez-vous ?

Il se ressaisit enfin, semblant revenir à la réalité.

— Ah, euh, désolé, je... je...

Dina, de l'autre côté du rideau, observa attentivement, remarquant l'angoisse palpable chez Park. Sa voix, bien que calme, trahissait un léger tremblement. Elle comprenait que ce n'était pas de la simple gêne.

— C'est bon, vous pouvez vous asseoir.

— Merci... répondit-il timidement, tout en restant un moment figé, comme s'il n'osait pas se déplacer.

Dina, de son côté, lança la musique, mais son regard se tourna de nouveau vers Park, même s'il ne pouvait pas vraiment voir ses yeux à travers la silhouette floue du rideau. Il semblait différent des autres clients qu'elle avait l'habitude de voir, quelque chose d'inquiétant et de fragile dans sa posture.

Elle le regarda un instant, son regard perçant traversant la fine séparation, avant de rompre le silence.

— Vous allez bien ?

Park, perdu dans ses pensées, sursauta légèrement en entendant sa voix.

— Moi ? répondit-il, étonné.

— Non, moi ! Bien sûr, vous ?

— Euh, oui, ça peut aller.

Elle attendit un instant, puis ajouta calmement :

— C'est votre première fois, n'est-ce pas ?

À ces mots, Park eut un frisson intérieur. *De quelle première fois parle-t-elle ?* pensa-t-il, sentant son visage rougir légèrement.

— Première fois ? Oh... pensa-t-il dans sa tête. *Oh mon Dieu, non... ce n'est pas ce dont je pensais.*

— À venir dans ce genre d'endroit, je voulais dire...

Park prit un instant pour souffler et se calmer. Il posa une main sur son cœur, cherchant à retrouver son calme.

— Bien sûr, j'ai l'habitude, souffla-t-il, mais la chaleur de la pièce le déstabilisait encore plus.

Dina haussait un sourcil, intriguée.

— Pourquoi êtes-vous si stressé alors, pour une simple danse ?

Il fit une pause, cherchant ses mots.

— Non, c'est juste qu'il fait un peu chaud ici...

Elle sourit, un peu amusée.

— La chaleur, hein ? Ça arrive !

Park, légèrement gêné, se rendit compte que son stress était probablement plus évident qu'il ne le pensait.

— Ça se voit autant que ça que je suis tendu ?

Dina esquissa un sourire en entendant la timidité dans sa voix.

— Même un bébé aurait senti ça.

Park, s'enfonçant un peu plus dans son inconfort, répondit sur un ton plus sérieux.

— Je n'ai pas l'habitude de fréquenter ce genre d'endroit. Si je suis ici, c'est à cause d'un ami... un peu trop insistant. Il se renfrogna, serrant légèrement les dents en mentionnant Yujin.

Dina comprit et laissa un petit sourire en coin.

— Moi aussi... C'est mon jour de repos, mais à cause de vous, je me retrouve ici.

— Je suis vraiment désolé de vous avoir fait venir. Vous auriez dû pouvoir vous reposer.

Elle le fixa un instant, avant de secouer la tête.

— Tsss... J'ai l'habitude. Arrêtez de vous excuser !

Un silence s'installa un instant, puis Park sembla un peu plus détendu, son corps se relâchant légèrement.

— D'accord, d'accord... un peu plus à l'aise, maintenant.

Dina, voyant qu'il commençait à se détendre, proposa quelque chose de différent.

— Bon, puisque vous êtes stressé et que je n'avais pas trop envie de danser aujourd'hui, pourquoi ne pas simplement parler ? Qu'en dites-vous ?

Park la regarda, ses yeux se cherchant à travers le rideau, confus.

— Parler ?

— Oui, parler de tout ce qui vous passe par la tête !

Il hésita un peu, se demandant ce qu'il pourrait bien dire, mais Dina semblait sincère dans son invitation.

— Ma vie n'est pas vraiment intéressante... répondit-il, presque sur un ton de défense.

Dina sourit doucement.

— Il y a toujours quelque chose à dire. Allez, je vous écoute.

Un petit sourire se dessina sur le visage de Park, comme un petit signe d'approbation, tandis qu'il se détendait lentement dans cette atmosphère légèrement plus intime et moins tendue.

Jeha, dans son bureau, observait la scène à travers les caméras de surveillance, les sourcils froncés. Il scrutait attentivement l'interaction entre Park et Dina, son regard se durcissant à chaque seconde. *Pourquoi elle ne commence pas à danser ?* pensa-t-il, agacé. Il sentait une irritation sourde monter en lui. Ce n'était pas le plan, pas du tout.

Un bruit léger se fit entendre derrière lui. Un employé entra dans la salle, manifestement hésitant. Avant même qu'il ait pu dire quoi que ce soit, Jeha leva un doigt pour lui faire signe de partir.

— Va-t'en, murmura Jeha d'une voix froide, sans même le regarder.

L'employé, surpris, s'exécuta immédiatement et se hâta de quitter la pièce sans un mot, fermant doucement la porte derrière lui. Jeha ne détournait pas son regard des écrans.

Dans la salle, le climat s'était adouci. Dina et Park échangeaient des histoires et des rires, comme s'ils se connaissaient depuis bien plus longtemps qu'ils ne l'avaient réellement fait. La conversation était légère, fluide, et chaque mot semblait effacer peu à peu la tension qui avait marqué les premières minutes de leur rencontre.

Park, peu à peu, se détendait. La chaleur des rires, la simplicité de la discussion, tout cela l'aidait à oublier l'atmosphère chargée de l'endroit. Il n'avait même pas remarqué combien la musique était basse, ni combien les lumières tamisées avaient fait leur travail en créant une sorte de bulle d'intimité autour d'eux. Il se laissait aller, comme si le monde extérieur n'existait plus.

Dina, avec sa manière décontractée et son sourire tranquille, le mettait à l'aise, lui permettant d'ouvrir un peu plus son esprit. La conversation se faisait naturelle, presque amicale. C'était étonnant de voir à quel point, dans cet endroit si particulier, deux inconnus pouvaient partager un moment si humain et authentique.

Il oubliait presque pourquoi il était là. Presque.

La nuit s'était bien avancée, et Dina, jetant un coup d'œil à sa montre, haussait légèrement les sourcils.

*Dina* : *"Je crois qu'il est déjà assez tard."*

Park suivit son regard et, en voyant l'heure, sourit légèrement, surpris de la rapidité avec laquelle le temps avait filé.

*Park* : *"Exact, je n'ai pas vu le temps passer..."*

Il esquissa un sourire timide, un peu amusé par lui-même.

*Dina* : *"Je suis contente de vous voir un peu plus détendu."*

*Park* : *"C'est moi qui devrais vous remercier."*

Un silence s'installa entre eux. Dina se sentait légèrement décalée, assise derrière le rideau qui les séparait. Le tissu, bien qu'il semble léger, avait cette capacité étrange de rendre les deux silhouettes invisibles l'une à l'autre, tout en les rendant proches.

Park se leva alors, un peu distrait, et s'approcha de la machine pour payer. Avant de partir, il se tourna une dernière fois vers Dina.

*Park* : *"Bon... je vais devoir y aller. Euh... Passez une bonne soirée, Mlle."*

*Dina* : *"Mlle Dina,"* corrigea-t-elle doucement.

Park la regarda, étonné. Il ne s'attendait pas à entendre son prénom.

*Park* : *"Dina, d'accord... Je suis surpris. C'est pas très courant en Corée."*

*Dina* : *"Non, effectivement. Je suis d'origine africaine."*

*Park* : *"Africaine !"*

Le mot flottait dans l'air entre eux, surprenant Park plus qu'il ne l'aurait imaginé.

*Dina* : *"Étonnant, hein ?"*

*Park* : *"Oui..."* Il la regarda un peu plus intensément, curieux, une nouvelle dimension à leur rencontre se dessina dans son esprit.

*Dina* : *"Vous devriez vous mettre en route, avant qu'il ne soit trop tard."*

Park acquiesça, s'apprêtant à partir, mais avant de tourner les talons, il hésita. Une pensée le traversa, une sorte de sensation qu'il n'avait pas prévue.

*Park* : *"J'aimerais, si ce n'est pas trop vous demander..."*

Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase.

Dina, d'un geste fluide, tira doucement le rideau, se tenant maintenant debout, face à lui.

Le monde sembla s'arrêter autour d'eux. Park, figé sur place, la regardait avec une intensité qu'il n'avait pas anticipée. Sa taille fine, son teint caramel qui semblait capturer chaque éclat de lumière, ses yeux, perçants et directs, fixaient les siens. Il n'avait jamais rien vu de pareil. Tout était soudainement plus réel, plus près, plus vibrants. Ils s'observaient, un instant suspendu, où ni l'un ni l'autre ne semblaient savoir ce qu'ils ressentaient exactement.

Le rideau qui les séparait venait de tomber, non seulement entre leurs corps, mais aussi entre leurs mondes.

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