Chapitre 1 : Les Premières Ombres

Le soleil se couchait lentement à l’horizon, teintant le ciel d’un orange sanguin, alors que le royaume d’E-Rantel commençait à sombrer dans la pénombre de la nuit. Les habitants, rassurés par la protection du Roi-Sorcier, continuaient leurs activités nocturnes, ignorant la tempête qui se préparait au loin.

Dans la Grande Tombe de Nazarick, Ainz Ooal Gown se tenait assis sur son trône imposant, entouré de ses fidèles Gardiens des Étages. Le calme régnait dans la salle du trône, seulement perturbé par le doux bruit des armures cliquetant légèrement alors que les serviteurs s’inclinaient devant leur maître. Cependant, ce calme n’était qu’une façade pour dissimuler l’agitation qui s’était emparée du cœur de la grande tombe.

Albedo, la belle Gardienne du premier étage et supervisant toutes les opérations, fit un pas en avant, son visage angélique marqué par une inquiétude inhabituelle.

— Seigneur Ainz, commença-t-elle d’une voix douce mais empreinte de tension, nous avons reçu des rapports troublants des régions frontalières. Des villages entiers ont été décimés par des forces inconnues. Les témoins parlent de créatures sombres, différentes de tout ce que nous avons rencontré jusqu’à présent.

Ainz, le crâne orné de ses rubis brillants, hocha lentement la tête, dissimulant l’inquiétude qui commençait à naître en lui. Chaque mot d’Albedo était comme une pierre jetée dans l’eau calme de son esprit, créant des ondulations d’incertitude.

— Des créatures sombres, dis-tu ? répondit Ainz d’une voix mesurée, résonnant dans la salle comme un écho lointain. Avez-vous plus de détails ?

— Malheureusement, non, Seigneur, intervint Demiurge, le démon gardien du septième étage. Nos espions n’ont pu fournir que des descriptions vagues. Cependant, il semble que ces créatures n’agissent pas seules. Elles sont dirigées par une force intelligente, une force qui semble avoir une connaissance approfondie de notre monde.

Ainz se leva de son trône, son regard vide se posant sur ses serviteurs. Un silence lourd s’installa alors qu’il réfléchissait aux implications de cette nouvelle menace. Qui ou quoi pouvait se cacher derrière ces attaques ? Était-ce un autre joueur comme lui ? La possibilité fit naître en lui une vague de peur mêlée d’excitation.

— Si cela est vrai, dit-il finalement, nous devons agir rapidement. Envoyez les équipes de reconnaissance et préparez Nazarick à toute éventualité. Albedo, je veux que tu renforces la défense du royaume. Demiurge, enquête sur cette force inconnue. Je veux savoir qui ou quoi est derrière ces attaques.

— À vos ordres, Seigneur Ainz, répondirent-ils en chœur, leurs voix résonnant d’une loyauté indéfectible.

Alors que ses serviteurs se retiraient pour exécuter ses ordres, Ainz resta seul dans la salle du trône, plongé dans ses pensées. L’idée d’un autre joueur éveillait en lui des sentiments contradictoires. D’un côté, la solitude qui le rongeait depuis son arrivée dans ce monde pourrait enfin trouver un répit s’il découvrait un autre être comme lui. D’un autre, il savait que la présence d’un tel être pourrait également signifier une menace pour son règne.

Alors qu’il méditait sur ces possibilités, une silhouette apparut dans l’ombre de la salle. C’était Pandora’s Actor, son double créé pour agir en son nom. Il s’inclina profondément avant de parler.

— Maître, j’ai entrepris une analyse des rapports de reconnaissance. Les patterns d’attaque sont extrêmement précis et ressemblent à des tactiques utilisées dans les guerres modernes. Il est fort probable que nous ayons affaire à un ancien joueur, tout comme vous.

Ainz hocha la tête, la certitude s’insinuant en lui. La partie qui se jouait maintenant dépassait de loin les simples intrigues politiques ou les batailles pour le pouvoir. C’était une partie entre deux êtres suprêmes, chacun cherchant à imposer sa domination.

— Très bien, dit-il en fixant Pandora’s Actor, prépare-toi pour un possible affrontement. Nazarick doit rester inviolable. Si un autre être suprême s’approche, nous devons être prêts à le recevoir, en tant qu’allié ou ennemi.

Avec ces mots, Ainz se détourna et se dirigea vers ses quartiers privés, sachant que la tempête qui approchait serait l’épreuve la plus grande qu’il ait jamais affrontée depuis son arrivée dans ce monde.

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Le chapitre se termine sur une note d’appréhension et de préparation pour la confrontation à venir, jetant les bases pour l’arc narratif où Ainz doit faire face à une menace de taille égale à la sienne.

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