Chapitre 4 : Les Cendres du Passé

Le soleil brillait faiblement à travers les branches dénudées des arbres tandis que le groupe avançait lentement. La clairière où le Protecteur avait affronté le démon titanesque était maintenant paisible, mais les cicatrices de la bataille demeuraient. Les enfants, fatigués mais rassurés, marchaient aux côtés de leur protecteur, qui luttait pour rester debout malgré ses blessures.

La petite fille, ayant retrouvé son courage, prit l’initiative de guider le groupe. Elle se dirigea vers un petit village en ruines qu'elle avait découvert lors de leurs précédents voyages. Le Protecteur, bien que faible, suivait de près, surveillant constamment les alentours pour toute menace.

Le village était un lieu dévasté, ses maisons réduites en décombres et ses rues désertées. Cependant, il offrait un abri temporaire, et le Protecteur espérait que les enfants pourraient y trouver un peu de réconfort.

En entrant dans le village, le Protecteur sentait une étrange atmosphère de tristesse et de désespoir, comme si les murs eux-mêmes murmuraient des histoires de souffrance. Il décida d’explorer les environs pour s’assurer que le village était vraiment désert, tandis que les enfants cherchaient de la nourriture et des fournitures.

Il entra dans une vieille maison à moitié écroulée, où les restes d’un passé heureux étaient encore visibles : des photos de famille éparpillées, des jouets d’enfants, et des meubles recouverts de poussière. Chaque objet semblait raconter une histoire de joie maintenant disparue.

En fouillant les décombres, Le Protecteur trouva un journal intime à moitié brûlé. Les pages, tachées et déchirées, étaient remplies des écrits d’un père de famille, exprimant son amour pour sa femme et ses enfants. Le Protecteur déchiffra difficilement les mots, et chaque phrase lui faisait écho comme un coup de poignard. Le père écrivait de ses peurs face à l’apocalypse et de son désir de protéger sa famille, des sentiments qui résonnaient douloureusement avec ses propres expériences.

Un bruit soudain le fit sursauter. Il se retourna pour voir l'un des enfants, un garçon aux yeux tristes, qui était entré discrètement dans la maison. Il tenait une petite boîte en métal, qu'il avait trouvée dans un tiroir caché sous les décombres.

« Regarde ce que j’ai trouvé, » dit le garçon d’une voix hésitante.

Le Protecteur s’approcha et prit la boîte. En l'ouvrant, il découvrit un assortiment de vieilles photos et de lettres, toutes appartenant à la famille qui avait vécu dans cette maison. Parmi les documents, une lettre écrite à la main, pleine de promesses et d’espoir, semblait particulièrement émouvante. Elle était adressée à un enfant, probablement un fils, promettant que, malgré les difficultés, le père reviendrait les retrouver.

Les souvenirs du Protecteur se mêlèrent à ceux de la famille disparue. Il se souvint des lettres qu'il avait écrites à sa propre famille avant leur disparition, des mots de réassurance qui avaient maintenant une ironie poignante. La douleur de la perte s’intensifiait, mais il trouva aussi une force nouvelle dans le devoir qu'il s'était imposé.

Il sortit de la maison avec la boîte, les yeux chargés de larmes retenues. Il se rendit compte que ces vestiges du passé n’étaient pas seulement des rappels de la perte, mais aussi des symboles de l’espoir et de la persévérance qui pouvaient encore exister dans ce monde brisé.

Les enfants, remarquant son état, s’approchèrent, cherchant à comprendre la source de sa douleur. Il décida de leur montrer les objets qu’il avait trouvés, expliquant la signification de chaque lettre et photo. Ils écoutaient attentivement, partageant la tristesse mais aussi la solidarité face à la perte.

En fin de journée, alors que le soleil se couchait sur le village dévasté, Le Protecteur se rendit compte que même dans la destruction, il pouvait puiser une forme de réconfort. Les souvenirs des familles perdues étaient un témoignage de la force de l'esprit humain, et il était déterminé à faire honneur à ces vies en continuant à se battre pour les enfants.

La nuit tomba lentement, enveloppant le village d’un calme trompeur. Le Protecteur, assis avec les enfants autour d’un feu modeste, se sentit un peu plus en paix. Ils étaient encore loin de la sécurité, mais ils avaient trouvé un moment de répit et de connexion, leur permettant de faire face aux défis à venir avec un peu plus de force et de détermination.

Alors que les étoiles brillaient dans le ciel nocturne, les murmures du passé semblaient se fondre dans les espoirs et les rêves du présent, éclairant leur chemin à travers les ténèbres.

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