CAZ MARCHL
Assis sur le fauteuil en cuir de mon bureau, une cheville sur un genou, j’essaie de contrer ma colère, ne montrant que ce que je veux qu’il voie. Je garde une certaine contenance lorsque je me redresse de mon fauteuil et articule sur un ton maîtrisé :
\- donc toi, tu l'as perdu et tu as l’audace de te pointer ici ?
Il baisse la tête, n’émet aucun son, se contentant sûrement de prier intérieurement pour que je n'éclate pas de rage et lui fous une balle dans la tête. D’une démarche lente et calculée, je contourne mon bureau et me pointe exactement devant lui. J’incline la tête en arrière, contracte la mâchoire, serre les poings et déclare finalement :
\- tu es en train de te foutre de moi ?
\- Caz\-
\- Dove, tu es en train de foutre de ma gueule ?! . Grondais\-je, n’ayant pas réussi à me maîtriser, donc toi, tu l’as perdu et tu t’es pointé ici pour me le dire ?
\- je vais la retrouver… Je\-
Ma mâchoire se crispe, en même temps que je sens mes veines palpiter, je suis soudain pris de tremblement incontrôlé, je ne m’abstiens pas et lui saisir rageusement le col, plaquant son corps conte le mur de la pièce avec brutalité.
\- écoute\-moi bien, je ne sais pas comment tu vas t’arranger, mais tu vas me la retrouver et me la ramener ! Tu as deux heures, pas plus, et si jamais ce n’est pas le cas, tu connais déjà ton sort.
Je le relâche, puis regagne mon fauteuil en sautant quelques boutons de ma chemise. Je relève les manchettes, m’adosse tranquillement dans mon dû, et lui ordonne sèchement :
\- tire toi !
Cependant, avant même qu’il ne puisse se tourner pour partie, trois coups sont donnés à la porte de mon bureau, je me rassois correctement et articule :
\- entre.
Mon autorisation donnée, la porte s’ouvre silencieusement sur Lorenzo. Lorsqu’il pénètre plus franchement l’enseigne, je m’aperçois qu’il n’est pas seul. Il a fermement enroulé sa main autour de la poignée de main d’une fille. Mes sourcils se froncent involontairement et je relève la tête pour croiser le regard de la fille à ses côtés : ses grands yeux verts, son cerné, le mascara qui a coulé autour de ses yeux m’indique qu’elle a pleuré. Je ne m’attarde pas trop sur ce détail futile et l’épi plus franchement. Son visage est glabre, fin, sans contours anguleux. Il dégage une expression de douceur avec un regard lumineux et ouvert, ses sourcils son roux , épais et en bonne position. Ses lèvres sont roses et charnues, son petit nez trompette et ses longs cils lui donne un certain charme.
Elle resemblance trait pour trait à son père, ils on tout les deux ce même putain de regard… ses yeux vert farci d’innocence qui pourrait berner n’importe qui.
\- je l’ai trouvé pendant que j’étais en mission , articule Lorenzo , me sortant par la même occasion de mes pensées.
\- comme ça tu as réussi à échapper à la surveillance de l’un de mes plus fidèles hommes de mains ?
Un sourire de façade étire mes lèvres, ancrant sur mon visage un masque d’insolence. Je m’adosse confortablement dans mon fauteuil et ne manque pas une seule de ses mimiques. Les trait de son visage sont tirés par l’inquiétude et la peur , ses lèvres tremblent, son teint devient blafard , elle n’effectue aucun mouvement et reste clouée au sol tel un poteau électrique.
\- Dove, tu es en train de me dire que c’est cette créature si frêle et inoffensive qui t’a échappé ? . Tu te fous de ma gueule, j'espère .
Sachant pertinemment que j’attends une réponse venant de sa part, Dove redresse la tête, croise mon regard et articule sur un ton détaché.
\- elle n’est pas si frêle qu’elle en a l’air.
Un rire nerveux m'a échappé. Je ne suis pas dupe, il ment , et ça je le sais, mais je ne dis rien, je le laisse croire à son propre mensonge.
\- ha bon ? L’interrogeais\-je sans masquer mon incrédulité.
\- oui .
\- elle est donc aussi sournoise que son géniteur.
J’ai détaché mon regard du sien et l’es porté sur celui de la rousse poster en face de moi. Je ne vois aucun trait d’indignation sur son visage. Le fait qu’on parle d’elle comme si elle n’était pas là \(semble\) l’arranger, elle veut se faire oublier.
\- je suppose que si tu la laisser partir ce n’est pas pour rien, elle doit être très bonne en manipulation.
Tous deux se figent, le teint de Dove devient livide lorsqu’il détourne rapidement le regard pour le poser au sol :
\- je…n\-ne vois pas de quoi tu parles , bafouille\-t\-il en me fuyant clairement du regard.
\- t’envoyer en enfer sera une grosse perte, mais ne t’inquiète pas, quelqu’un te regrettera, déclarais\-je en me levant avec nonchalance de mon fauteuil, tu la laisser partir pourquoi au juste ?
\- Caz, calme\-toi.
Même à la porte de la mort, il essaie de garder une certaine contenance, une certaine maîtrise de soi. Je ne sais pas pourquoi il fait ça, mais cela me révulse, je déteste les gens qui ont du cran. Il a osé me regarder droit dans les yeux et me mentir à cause d’une femme qu’il connaît à peine, même si je ne pourrais jamais l’admettre à haute voix, il était un grand atout pour mon organisation, il sera une grosse perte. Malheureusement, s’il y a bien une chose que je ne pardonne pas, c'est la trahison.
\- Caz…réfléchi encore !
Il se tourne vers la fille, celle\-ci a écarquillé les yeux d’effroi, elle a regardé fixement Dove. Au fond d’elle, elle savait qu’il allait mourir pour l’avoir aidé, et je crois percevoir un trait de culpabilité sur son visage.
\- s’il vous plaît !
Un rictus à traverser à mon visage lorsque je l’ai entendu articuler complètement affolé. Ses membres entier tremblait, je pouvais voir chaque muscle de son corps se tendre lorsqu’elle m’a vu faire sortir une arme de l’un de mes tiroirs.
\- il n’y est pour rien, laissez le ! C’est moi que vous vouliez de base non ? Eh bien, je suis là !!
\- donc toi, tu sais parler ?
Je me suis redressé de mon fauteuil, ma mâchoire, c'est contracté et un sourire sauvage a traversé mes lèvres :
\- donc toi, tu as une gueule pour parler.
\- ne le tuez pas.
De quelques pas nonchalant , Je me suis approché d’elle, si près d’elle que je pouvais sentir son parfum et la chaleur qui se dégageait de son corps , le regard de Dove m’a suivi, je l’ai vu me fixer avec effroi lorsque j’ai levé le bras et ai emprisonné le menton de la fille entre mes doigts, et cela m’a fait sourire intérieurement.
\- ne le tuez pas.
Sa respiration est tremblante, je peux sentir ses dents claquer entre ses lèvres, l’effroi et la culpabilité sont les seul émotion qui vont vibrer son corps . Elle est terrifiée, cependant elle s’obstine à vouloir protéger la vie de quelqu’un d’autre alors qu’elle\-même est en danger.
\- mais qui a dit que j’allais le faire ?
\-p\-pardon ?!
\- je te laisse l’honneur, c’est toi qui vas le tuer.
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Comments
Martine PANDAM
😢😢
2024-07-01
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