chapitre 13.

William-Alexandre s'installe sur son lit et se confie à Marcia. Il lui révèle que sa mère avait absolument voulu une fille, et qu'à sa naissance en tant que garçon, elle avait envisagé de recourir à l'avortement. Cependant, son père avait intercédé en sa faveur, demandant à ce qu'il puisse naître. Dès sa venue au monde, c'est son père qui s'était entièrement dévoué à lui, et c'est la mère de son père, désormais décédée, qui s'était occupée de l'allaiter.

Marcia l'observait attentivement et percevait en lui une expression mêlant tristesse, regret et désespoir. Elle se questionnait sur la pertinence de sa demande alors qu'il poursuivait son récit avec émotion :

- Malgré le fait qu'elle ne m'ait jamais aimé, elle m'a infligé de nombreuses tortures. La première s'est produite avec un morceau de bois de palmier, sans raison apparente, elle m'a frappé avec. La seconde fois, elle a utilisé une ceinture. Malgré le fait qu'Adria était une fille, elle l'écoutait beaucoup et la suppliait d'arrêter. Malheureusement, Adria a dû déménager avec ses parents dans un autre quartier, ce qui l'a beaucoup inquiétée. Elle a même fugué de chez elle plusieurs fois pour venir me voir. Cependant, le dernier incident s'est produit lorsque la servante m'a accidentellement brûlé le dos avec une serviette chaude. Mon père était à la maison cette fois-ci, et lorsque celui-ci a tenté de la calmer, j'ai perdu le contrôle et l'ai tuée avec le fusil de chasse de mon père. Cet acte a été perpétré sous les yeux d'Adria et de mon père, suscitant en moi une étrange satisfaction.

- Mais quelles ont été les conséquences de cet acte ?

- Mon père a pris ma place en prison et je puis je...hum... cela maintenant. Excusez-moi, j'ai beaucoup de travail à accomplir.

Il attrape sa chemise et s'en va, laissant Marcia comprendre qu'il n'avait pas la force de terminer l'histoire. Elle le laisse partir.

Aurélie pénètre dans une maison close et voit sa meilleure amie en train de se préparer de manière provocante. Elle s'approche d'elle et l'appelle :

   - Brenda! Brenda!.

- Bonjour Aurélie, comment vas-tu ? Qu'est-ce qui t'amène ici ?, demande-t-il, heureux de la voir.

- Mon cher, si cela continue, je vais perdre pied. J'ai vraiment besoin de trouver un emploi.

- Ça fait tellement longtemps que j'attendais ça, ma chérie. Tu aurais dû venir me voir il y a bien longtemps. Moi, je suis en pleine opulence financière en ce moment.

- Et moi, je suis au bord de la rupture.

- Tu ne fais pas les choses de la bonne manière. Enfile ceci et viens avec moi. J'ai un emploi qui te conviendra à coup sûr

Elle lui remet une tenue de policière séduisante avant de l'accompagner dans sa luxueuse voiture jusqu'à un grand et magnifique immeuble. À l'intérieur se trouvaient deux hommes riches et très séduisants. Brenda s'approche de l'un d'eux et lui déclare :

- Je suis de retour et prête à tout.

L'homme lui répond : J'adore ton look, c'est très sexy.

- Qui est cette jeune femme étrangement séduisante ? demande l'autre homme.

- C'est ma meilleure amie, Aurélie. Je l'ai invitée, juste pour des raisons professionnelles. Aurélie, je te présente mon Dave, et cet homme très charmant, Done.

- Enchantée de vous rencontrer. Brenda m'a proposé un très bon travail ici, j'espère que nous pourrons bien nous entendre.

- Puis-je vous inviter à dîner à quatre ce soir? demande Done.

Ce serait avec plaisir, répondit Aurélie.

Ils se rendirent dans une autre pièce. Deux jours s'écoulèrent et William-Alexandre ne rentrait toujours pas chez lui le soir. Cameron retrouva Marcia seule dans le jardin, elle semblait attendre quelque chose. Cameron s'approcha et lui demanda :

- Attends-tu quelqu'un ?

- Non, pas du tout, je prenais juste l'air.

- Que se passe-t-il, Marcia ? Il est vrai que Monsieur William-Alexandre n'est pas rentré chez lui depuis déjà 2 jours, est-ce que cela t'inquiète par hasard ?

- C'est comme la dernière fois, n'est-ce pas ? Quand tu m'as raconté qu'il avait les vêtements couverts de terre sèche et les yeux humides. Où peut-il bien aller ?

- Comme je te l'ai dit, je ne sais pas.

Adria les entendit et s'approcha d'eux pour leur dire : 

- Je me pose également des questions sur ses allées et venues, je n'apprécie pas qu'il s'absente aussi longtemps.

- Que penses-tu pouvoir faire à ce sujet ? demande Cameron.

- Il laisse toujours sa localisation activée. Marcia, ça te dirait de m'accompagner pour voir ce qu'il fait ? Histoire de jouer les espionnes.

- Vraiment ? demande Marcia, visiblement surprise.

Elle et Adria partirent à la recherche de William-Alexandre. Dans le grand immeuble où Brenda avait emmené Aurélie la dernière fois, Done avait sollicité Aurélie pour travailler ce soir. Cette dernière préparait déjà son scénario. Brenda l'interpella à l'extérieur et lui demanda :

- Que vas-tu faire ?

- Faire quoi ? De quoi s'agit-il?

- En ce qui concerne Done, quelles sont tes intentions à son égard? Je t'ai accompagnée uniquement pour le travail, mais je te connais bien Aurélie, je sais que tu as d'autres desseins en tête.

- tu me connais si bien. Eh bien, je vais simplement donner le meilleur de moi-même. Ce bel homme, tu vois, doit absolument tomber éperdument amoureux de moi et de moi seule. Je dois l'utiliser à mon avantage.

- Je te souhaite bonne chance, car pour moi, c'est déjà gagné avec Dave. Je suis certaine que tu vas assurer.

Done descendit et vint la chercher pour l'emmener dans une très grande et luxueuse chambre. Elle lui demanda alors :

- Que dois-je faire aujourd'hui ? Je suis toujours en période d'essai, ce n'est pas encore officiel.

- En effet, c'est pourquoi je vais évaluer immédiatement tes compétences, pour que tu puisses officiellement travailler avec moi.

- Parfait, que dois-je faire ?

- Pourrais-tu me satisfaire en prenant une douche ? demande-t-il en enlevant son pantalon et en enfilant son maillot de bain.

- Est-ce là la dernière étape du processus d'essai ?

Elle l'emmène dans la salle de bain, vêtue d'un peignoir de bain. Elle ouvre le robinet, ferme la porte, retire sa robe et laisse son corps se coller au sien. Elle l'embrasse tandis que ses mains parcourent son string, puis ils continuent à faire l'amour.

Adria et Marcia ont suivi la localisation et se sont retrouvées dans un cimetière. Dès qu'Adria a vu ce lieu, elle a déclaré :

- Ah ! Maintenant, je comprends mieux.

- De quoi parles-tu, Adria ?

- Tu le vois là-bas, n'est-ce pas ?

- Attends un instant... Oui ! Je le vois.

- Je te laisse avec lui, je vais rentrer à la maison.

- Mais pourquoi ?

- Je suis certaine que tu réussiras au moins à accomplir quelque chose.

Adria s'éloigne, laissant Marcia se diriger seule vers lui. Marcia le trouve assis à côté d'une tombe portant l'inscription Paul Haider. Il pleure abondamment devant la tombe, ses vêtements couverts de terre sèche. C'est la première fois que Marcia le voit pleurer.

Elle s'approche de lui et lui demande : 

- Pour quelle raison es-tu présent ici ? Cela fait déjà trois jours que tu n'es pas rentré chez toi.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Comment as-tu su que j'étais ici ?

- Je te retourne la question.

Les larmes coulaient à flots, sa tristesse était si profonde qu'il ne pouvait la dissimuler, et il répondit d'une voix tremblante : 

- Ce jour-là, mon père s'est retrouvé en prison pour prendre la responsabilité de mon crime. Seule et désorientée, je ne savais pas où me tourner. Après trois jours, j'ai été secourue par un vieux monsieur du nom d'August Denzel, le grand-père de Cameron. Il m'a proposé de travailler comme tueuse à gages, avec l'aide de Cameron. J'ai réussi à gagner beaucoup d'argent dans ce métier, puis je me suis rendue à la prison pour proposer à mon père de le faire sortir sous caution. Malheureusement, dès qu'il a découvert la nature de mon travail il a refusé. Malgré cela, j'ai continué à lui rendre visite mois après mois et année après année. Cependant, lors de ma dernière visite, on m'a informé de son décès suite à une intoxication alimentaire.

- William-Alexandre........

- Que n'ai-je pas fait pour lui ? Pourquoi a-t-il refusé mon aide, hein ?! S'il ne m'aimait pas, c'est pourquoi a-t-il décidé de mourir ainsi ? répondit-il, en pleurant et en hurlant.

Marcia tente de se lever de sa chaise, en vain. Elle finit par s'effondrer par terre et rampe jusqu'à se retrouver à côté de lui. En larmes, elle le prend dans ses bras et lui assure:

- Ton père ne te détestait pas, je te promets.

- Comment peux-tu le savoir ? Il me haïssait ! C'est pour ça que...

- Il souhaitait simplement que tu renonces à cette vie de mafieux, qu'enfin tu retrouves le Danny qu'il a élevé et qu'il se punisse également pour ne pas avoir été là quand tu souffrais. Alors, s'il te plaît Danny, abandonne cette arme.

- Abandonner quoi ?

- Tourne le dos à cette vie et retrouve celui que tu étais, je t'en prie, ne serait-ce que pour moi.

- J'arrêterai quand ta famille aura payé pour leurs crimes, et après cela, je vais enterrer cette arme.

- Je t'en prie, cesse de pleurer. Jamais je ne t'avais vue dans cet état, et je ne souhaite plus te voir ainsi. Si être froid avec moi peut te redonner le sourire, je préfère cela.

Emue, elle l'embrasse en sanglotant. Il est profondément surpris par ce geste, mais finit par se laisser faire également.

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