NOUVELLE ÉLÈVE TRANSFÉRÉE

Partie 1 :

« Bonjour à tous ! »

Lundi 5 mars.

Après avoir entendu cette déclamation issue de la bouche de l’étudiante transférée qui se tenait devant le tableau noir, la classe 2-4 du lycée de Shinryô plongea dans le désordre le plus total. En outre, il y avait de nombreux garçons fascinés par sa beauté enivrante, ce qui avait eu pour effet qu’ils n’avaient pas été en état pour comprendre ses paroles.

…Cela dit, la réaction  de Shiro HIROSHI était totalement différente de celles de ses camarades.

« …Quo… ! »

Avec de profondes rides apparaissant sur son front et des gouttes de sueur coulant le long de son visage. Shiro HIROSHI observait l’insouciante étudiante transférée qui se trouvait à côté de la table.

C’était une fille qui avait des cheveux azurs attachés en queue de cheval. Sa peau était blanche et avait l’air, douce. La partie de son cou, visible au-dessus de son collier, était si mince qu’on aurait cru la briser à la moindre pression qu’on y eut appliquée. La chose la plus distinctive de son apparence était sa frange. Bien qu’elle ait une beauté stupéfiante…sa frange était anormalement longue, couvrant son visage.

Quoi qu’il en soit, Shiro ne pouvait pas s’empêcher de se sentir chanceux de cela.

Sa frange ne couvrait pas totalement son visage, donc au moment où ils eurent un contact visuel, Shiro fut embarrassé, c’était un peu normal de sa part, puisqu’il ne s’agissait que d’Inami, mais avec un nouveau look. Du coup, si elle l’avait regardé intensément…

Shiro aurait été probablement dans le même état que les autres garçons mentionnés précédemment.

Shiro avala sa salive et jeta un regard au tableau. A cet instant, la fille prit une craie blanche et écrivit son nom.

« Inami… HIRIN »

Shiro avait prononcé ce nom à basse voix, personne ne put l’entendre. Qu’est-ce qui se passe ?

Après les présentations, Inami s’avança assez rapidement vers Shiro, quand ils furent assez proches, Inami lui donna le bout de papier qu’elle tenait tout le long. Bien évidemment, cet évènement avait attisé la curiosité de la classe et Shiro devint le centre d’attention de la classe. Ensuite, elle s’assied sur le bureau situé juste derrière celui de Shiro. Deux heures de cours passèrent, et au moment de la pause…

« Inami, attends » cria Shiro.

En effet, Inami montait les escaliers qui menaient au toit avec beaucoup d’empressement et se retournant avec un minois rougeâtre et des yeux humides, comme si elle retenait ses larmes, elle fit un sourire et…

« Shiro, excusez-moi »

Elle se retourna aussitôt et remonta les escaliers plus rapidement. Ce fut un choc, Inami l’avait appelé « Shiro » tout simplement et aussi, c’était la première fois qu’elle avait arboré un visage triste depuis leur rencontre.

Retrouve-moi au café à la fin des cours. Je dois te parler.

Mr.Hamon

Au toit, Inami se laissa aller à la tristesse, accompagnée d’un sentiment de confusion profond face au dilemme qui se présentait devant elle. Elle se remémora les événements de la veille.

Partie 2 :

Inami resta distante de Shiro durant ce premier jour, c’est dont seul qu’il alla au café. En effet, Inami lui avait donné un papier plus tôt, et sur celui-ci était mentionné :

Sur le chemin, il vit Misaki rentrer toute seule, il se rapprocha d’elle pensant qu’elle allait aussi au café.

« Oi, Misaki » cria-t-il assez bas.

« Euh ? Shi-Shiro ? » S’étonna-t-elle.

« Tu vas au café ? »

« Non, le patron m’a donné ma journée, en plus aujourd’hui monsieur Takekawa nous a donné un devoir de science très long »

Shiro arrêta d’écouter après « non », il se plongea dans des pensées qui le rendaient anxieux. Si M. Hamon voulait encore le questionner sur Inami, qu’allait-il répondre ?

Shiro affichait un visage pensif qui révélait une peur bleue ; Cela pouvait se voir par n’importe quel individu attentif, Misaki y compris.

Près de 30 minutes plus tard, ils étaient enfin arrivés au café. Pour Shiro, c’était le terminus et pour Misaki, juste un arrêt pour dire « A demain ». Aux premiers abords, le café semblait fermé : ce constat se justifiait par l’enseigne qui affichait ‘fermé’.

Il prit la poignée de la porte et essaya de l’ouvrir

‘Drelin! Drelin!’ Fit la clochette du café.

Shiro entra, la peur au ventre. Il marcha tout au long du couloir menant au bureau du patron. Et là, il se trouvait enfin devant le bureau. Il se donna du courage et toqua à la porte.

Presque immédiatement, il entendit la voix d’Hamon qui lui disait d’entrer. Il s’exécuta alors et prit place.

« Shiro, parlons franchement, veux-tu ? »

Shiro acquiesça en hochant la tête en avalant sa salive, il était anxieux, tellement qu’il suait.

« Alors, réponds-moi clairement. Qui est cette fille pour toi ? »

« Quelle fille ? » Rétorqua Shiro pour retarder la question fatale.

Hamon, le remarquant, esquissa un petit sourire avant de reprendre.

« Excuse-moi, je voulais dire Inami »

Le protagoniste était pris au piège, il sentit alors une pression pesée sur ses épaules et instinctivement, il se mit à se gratter la tête.

« C’est juste une connaissance. »

« Soit honnête. »Ordonna Hamon, impatient.

« Pour être tout à fait honnête avec vous, je ne connais même pas cette fille. Je l’ai trouvé un jour dans un cimetière et depuis, elle me prend pour son maître. »

« Tu vois mon petit Shiro, j’avais l’espoir que tu me mentirais »

« Heu ?» S’étonna Shiro en ayant un mouvement convulsif des épaules.

« Tu me déçois vraiment, Shiro »

Ces mots résonnaient dans sa tête comme le son d’une cloche. Y avait-il un truc qu’il ignorait ? Si oui, quoi ?

« Mais tu as été honnête et c’est là une des vertus qui disparait avec le temps »

Shiro ne comprenait pas la situation dans laquelle il se trouvait présentement, il ne faisait qu’entendre les paroles de monsieur Hamon.

« Moi aussi je vais être honnête avec toi, Shiro. Aussi surprenant et étrange que ça puisse paraitre, sache que je m’y connais pas mal en énergie spirituelle. Et si tu as été choisie par une Gem, alors tu dois avoir du potentiel. »

Quoi ? Comment est-il au courant ? (Pensa Shiro)

« Tu te demandes sûrement comment je sais tout ça… Eh bien, c’est une longue histoire et je te la raconterai en temps voulu. Pour l’instant, laisse-moi te dire les directives : Tu devras vivre avec ta Gem ; Il est très important de consolider votre relation afin d’accomplir le pacte. Tu devras aussi venir les weekends au café très tôt ; Tu dois suivre un entrainement digne de ce nom si tu veux faire face aux défis qui se présenteront à toi. »

« … »

« Au fait, j’ai inscrit Inami dans ton lycée, alors je compte sur toi pour qu’elle s’intègre ; C’est aussi très important »

« … »

« Au cas où tu ne comprendrais pas, ton destin t’appelle et tu devras le répondre avec tout ton énergie spirituelle… Enfin bof, ne t’inquiètes pas trop pour ça »

Shiro expira, il émit enfin un son depuis le début de ces révélations.

« Hamon-sama, je vous avoue que je suis perturbé, mais je crois qu’en me reposant un peu j’aurai les idées plus claires. »

« Oui, vas-y il est déjà très tard.»

Partie 3 :

« Je suis rentré »

« Bon retour, maître »

« Qu’est-ce-que ? »

Shiro émit ce son lorsqu’il vit Inami dans une posture traditionnelle japonaise qui le surprit. Inami s’était prosternée devant lui à l’entrée de l’appartement.

« J’implore votre pardon, maître. J’ai été irrespectueuse ce matin. Veuillez pardonner mon manque de manière »

Mais pourquoi elle en fait une tonne pour si peu ? (Pensa-t-il)

« Relève-toi. Je ne t’en veux pas pour ça, c’est déjà oublié. »

Il se rapprocha alors d’elle et la releva.

« Merci. » Marmonna-t-elle timidement.

Shiro admira alors la splendeur du minois rosé d’Inami, ce qui embarrassa encore plus Inami que le fait qu’ils soient collés l’un l’autre. Après de brefs secondes, Inami eut un geste de recul et tenta d’adoucir l’atmosphère.

« Maître, j’ai fais le dîner »

Depuis son arrivée, quelque chose avait irrité notre protagoniste. C’était cette appellation, « maître », qui ne lui sied guère.

Shiro était un lycéen de 16 ans, discret, modeste et bien qu’il ne voulait pas l’admettre, il était généreux.

Il racla sa gorge pour émettre une opinion, faire un aveu, ou donner un ordre, qui sait ?

« Inami… san »

Inami émit un petit bruit étonné et fixa toute son attention sur Shiro, toute émue. Cette appellation plus que familière l’avait surprise et gênée.

« … Pourrais-tu arrêter »

« Quoi ? »

« … De m’appeler comme ça ?»

« ‘Maître’ ?  »

« Oui. »

« Comme vous voulez. »

« Appelle-moi juste Shiro. »

« Shiro-san ? » Marmonna Inami.

« Comme ça. » Dit-il en regardant Inami, il avait l’air ravi.

Le climat étant devenu un peu calme, Shiro reprit avec un sujet un peu plus intéressant.

« Alors, ce repas ? »

« Oui, ça va refroidir »

En le disant elle se dirigea précipitamment vers la cuisine, et Shiro la suivit. Il la vit apporter des plats au salon, Inami lui fit signe de prendre place. Ce qu’il fit sans réfléchir.

Inami souleva le couvercle de l’une des assiettes et c’est alors qu’une odeur vint chatouiller ses narines, Shiro reconnaissait cette odeur, c’était du curry. Cela faisait beaucoup de temps qu’il n’avait plus mangé de plat à l’odeur aussi enivrante.

Il regarda Inami d’une drôle de façon, apparemment quelque chose le tracassait.

AVEC QUOI AVAIT-ELLE ACHETER LES INGRÉDIENTS ?

Shiro était un lycéen qui survivait grâce à ses nombreux petits boulots, ses économies et sa logique selon laquelle il devrait se priver de repas copieux tous les 11 mois. Alors pour un lycéen qui vivait à la sueur de son front, se demander l’origine de l’argent de ce repas était plus qu’indispensable.

« L’argent du repas ? »demanda Inami intriguée. Il semblerait qu’elle ne comprenait pas la question.

Shiro hocha la tête pour acquiescer.

« Je l’ai fait moi-même »

Une seconde de silence passa, Shiro était abasourdi, mais garda néanmoins son calme. Il réfléchit longtemps et trouva une hypothèse qui semblait plausible.

« Est-ce un de tes pouvoirs ? »

« OUI ! Voulez-vous voir ? »

« NON ! » répondit-il avec un ton vexé.

Inami eut des frissons. Cette réponse avait dégouté Shiro, lui qui travaillait si dur, lui qui accordait un grand respect pour l’argent, lui qui était honnête téméraire, ne pouvait pas accepter l’idée de gagner de l’argent sans effort ou même de recevoir une récompense qu’il ne méritait pas.

Il se leva instinctivement sous les yeux ébahis d’Inami  et se dirigea à grand pas vers la salle de bain. C’est vrai qu’il était un peu crasseux, il partait sûrement prendre un bain. Après quelques minutes, Shiro sortit de son bain et mit son pyjama. Il s’allongea ensuite sur son lit, avec une grande sensation de faim, en affichant un air triste.

‘Toc, toc !’

« Pardonnez-moi, j’ignorais que cela vous mettrait dans cet état. Mais s’il vous plait, mangez »

A la requête d’Inami qui était placé juste derrière la porte, Shiro se leva l’air résigné, s’avança jusqu’à la porte et l’ouvrit.

« Désolé, je me suis un peu emporté. Je n’ai jamais aimé user de quelque chose que je ne mérite pas. » Dit Shiro en évitant le regard d’Inami.

« Ne dites pas ça (en arrêtant son visage pour rétablir le contact visuel), vous me méritez et même plus encore. » Répondit-elle spontanément, les yeux emplis d’une immense conviction.

Ils restèrent ainsi quelque seconde, c’était une situation assez inhabituelle tant pour Shiro  que pour Inami. Inami s’éloigna alors de Shiro, arborant un minois rougeâtre.

Shiro, pour faire retomber la gêne, brisa le silence.

« Ce que je déteste aussi par-dessus tout, c’est le gaspillage »

Inami le regarda un peu confuse, elle ne comprenait pas.

« Allons manger le repas que tu nous as préparé, je t’avoue que je meurs de faim »Reprit-il avec un sourire gêné en grattant sa tête.

« Avec plaisir, Shiro-san » acquiesça Inami en hochant la tête.

FIN DU CHAPITRE

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