...6 juin 1977...
•[Petit salon des Spencer, en début de soirée.]•
•Lady Sarah :• Tu es restée silencieuse toute la journée. Il s’est passé quelque chose avec Frederick ?
•Diana :• (lève les yeux du livre qu’elle tient) Non, rien. Enfin… rien que je sache mettre en mots.
•Lady Sarah :• Donc il s’est passé •quelque chose•. Je te connais, Diana. Tu ne joues jamais avec les apparences.
•Diana :• Ce n’est pas un jeu. Il a dit des choses… vraies. Et j’ai peur qu’elles soient trop vraies.
•Lady Sarah :• Ou peut-être que tu as peur qu’elles te plaisent.
•[Dans le grand hall, Lady Pembroke arrive à l’improviste.]•
•Lady Pembroke :• Lady Frances ! Est-ce que Mademoiselle Diana est disponible ?
•Madame Crawley :• (hésitante) Je… vais la prévenir.
•[Dans la bibliothèque, Diana rejoint Lady Pembroke.]•
•Diana :• Lady Pembroke. Quelle surprise.
•Lady Pembroke :• Ne faisons pas semblant. Mon fils vous courtise.
•Diana :• Il m’a invité à marcher, oui.
•Lady Pembroke :• Il vous regarde comme un homme qui veut plus qu’une promenade.
•Diana :• Et moi, je le regarde comme une femme qui refuse de se vendre.
•Lady Pembroke :• (froidement) Faites attention à ce que vous rejetez, Mademoiselle Spencer. Le nom Pembroke ouvre des portes.
•Diana :• Peut-être. Mais je préfère une seule fenêtre ouverte par sincérité que cent portes poussées par stratégie.
•[Plus tard, dans les jardins, Diana et Lady Sarah.]•
•Lady Sarah :• Alors ? Elle t’a lancé l’ultimatum ?
•Diana :• Elle veut que je sache « ce que je vaux ». Mais ce que je vaux ne dépend pas de son fils.
•Lady Sarah :• (sourire fier) Voilà ma sœur.
•[Le lendemain matin, à Hyde Park, sur un banc discret.]•
•Frederick :• Elle vous a parlé, n’est-ce pas ?
•Diana :• Elle n’a pas besoin de parler fort pour être claire.
•Frederick :• Je suis désolé. Je ne l’ai pas envoyée.
•Diana :• Peut-être pas, mais elle vous représente.
•Frederick :• Non. Je ne suis pas un titre. Ni une stratégie de mariage. Je veux que vous le compreniez.
•Diana :• Alors dites-moi : qu’est-ce que vous attendez vraiment de moi ?
•[Un silence lourd s’installe.]•
•Frederick :• Que vous soyez vous. Même si ça signifie que vous ne m’épouserez jamais.
•Diana :• (le fixe, surprise) Vous êtes le premier à me dire ça.
•Frederick :• Peut-être parce que je suis le seul qui ne cherche pas à vous posséder.
•[Un bruit dans les feuillages. Frederick se lève.]•
•Frederick :• On nous observe.
•Diana :• Encore ? Ce monde est un théâtre sans coulisses.
•Frederick :• (serrant les dents) Je suis las de jouer. Si je vous invite à dîner, en secret, direz-vous oui ?
•Diana :• (le regarde longuement) Oui. Mais pas pour fuir. Pour respirer.
•[Dans la calèche du retour, avec Madame Crawley.]•
•Madame Crawley :• Vous avez cet air étrange… Comme si vous veniez d’arracher un pan de votre destin.
•Diana :• Ou comme si j’avais enfin commencé à l’écrire moi-même.
•Madame Crawley :• Dans ce cas, continuez à écrire, Mademoiselle Diana. Mais n’oubliez pas : ceux qui lisent votre histoire voudront parfois la réécrire à votre place.
•Diana :• Qu’ils essaient. Je n’ai pas l’intention de poser ma plume.
•[FIN DU CHAPITRE 03]•
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