Éclat D'Ombre

Éclat D'Ombre

Trop jeunes pour être héros !!

Une ruelle étroite, pavée et poussiéreuse. Kailis ouvre les yeux brusquement.

Kailis — C’est quoi ce bordel ?!

Elle regarde autour d’elle : des bâtiments usés, des gens habillés bizarrement, d’autres pauvres et mal rasés. Elle cligne des yeux, incrédule.

Kailis — Mais c’est quoi ce bordel ? J’étais dans mon lit il y a une minute à jouer à un jeu vidéo… Attendez, ne me dites pas que c’est ce que je pense…

Quelques minutes passent. Elle éclate en sanglots.

Kailis — Oh putain… mes mangas, mon nouveau roman collector… tout ça pour finir ici ?! Pourquoi il ne m’a pas réincarnée dans un corps de noble ? Ou au moins dans la peau d’un gros boss de manga badass !

Elle reste plusieurs jours dans son coin à pleurer. Puis, un matin, elle se redresse.

Kailis (pensée) — Puisque c’est ainsi… je jure que je vais faire en sorte de survivre.

Elle erre dans la ville pendant plusieurs jours pour trouver un nouveau but dans ce monde pourri.

Kailis (pensée) — Qu’est-ce que je vais faire ? Tous ceux à qui je parle me disent d’aller me faire foutre. Je sais même pas comment marche ce monde… (irritée) Je sais plus quoi faire.

Elle s’assied dans une ruelle pour réfléchir. Un garçon s’approche, bras croisés, l’air de garder son territoire.

Rivian — Hé toi ! C’est mon coin ici !

Kailis — Ton coin ? Sérieux ? Tu joues au petit chef ?

Rivian (ricanant) — Ouais, et toi tu dégages.

Kailis — Pas de souci, je vais juste te montrer ce que ça fait d’être emmerdée par une fille avec une mauvaise humeur légendaire. Espèce d’enfant mal élevé.

Rivian — Tu parles comme une vieille.

Kailis — Vieille ?! Arrête de m’appeler vieille… ! Mon nom c’est Kailis !

Rivian (sourire en coin) — Très bien, “Kailis”… idiot, donc. Je t’ai demandé de dégager.

Kailis — Et si je le fais pas ?

Rivian — Tu verras de quel bois je me chauffe, sale arrogant.

Kailis (se moquant) — Oh, j’ai trop peur. Tu vas faire quoi ? Sale imbécile.

Rivian (s’énerve) — Je vais te tabasser, idiot !

Kailis — Allez, essaye pour voir— Baka !

Rivian — Comment tu viens de m’appeler ? Sale torchon !

Kailis — Ver de terre.

Rivian — Fromage moisie.

Ils se donnent des surnoms, se bousculent et commencent à se donner des coups. Après une courte bagarre, essoufflés, ils restent face à face.

Rivian — T’as de la chance, idiote, je t’ai laissée gagner.

Kailis — Pauvre arrogant, tu refuses d’admettre ta défaite ?

Rivian (regard sombre) — J’ai pas perdu.

Kailis — Tss… sale imbécile. (Elle s’éloigne.)

Rivian — Attends ! Tu viens d’où ? Je t’ai jamais vue ici.

Kailis hésite, cherche une excuse, puis abandonne la comédie.

Kailis (pensée) — Putain, qu’est-ce que je dois inventer… et puis zut.

Kailis (à voix haute) — Je veux devenir riche et forte, pour protéger les faibles. (pensée) J’espère qu’il la gobe.

Rivian — Ha. Je comprends.

Kailis — Et toi ?

Rivian (sombre) — Je veux devenir aventurier… et tuer ce tyran qui nous sert de roi.

Kailis — On dirait que tu nourris une haine puissante contre lui.

Rivian — Bien sûr. À cause de lui, beaucoup de gens sont morts ou sont au bord de la mort. Même mon frère n’a pas échappé.

Kailis — Tu peux m’en parler ? S’il te plaît ?

Rivian (voix basse) — …Mon frère était aventurier. Il avait été engagé par le roi pour exterminer des monstres hors des murs. Mais ils sont partis sans provisions suffisantes. Il est mort là-bas. Depuis, je veux être assez fort pour qu’on n’ait plus jamais à perdre quelqu’un pour de la négligence.

Un silence passe. Kailis le regarde, moins moqueuse, plus attentive.

Kailis — Je vois. On a des objectifs assez similaires, alors. On pourrait faire équipe.

Rivian (reprenant son air arrogant) — Hé, ne crois pas que je t’apprécie pour autant.

Kailis — Ok, j’m’en vais alors. À plus.

Rivian — Attends. Je vais t’aider… mais seulement parce que j’ai pitié de toi. Ne te méprends pas.

Kailis — Ouais, c’est ça.

Rivian (sérieux, puis blasé) — Bon, on va où ?

Kailis — ?

Rivian — On va à la guilde des aventuriers pour devenir apprentis. (il ricane) Tu veux pas devenir aventurière directement ?

Kailis — On peut pas ? Je croyais qu’on pouvait…

Rivian — Idiote, on est trop jeunes. Il faut avoir au minimum quatorze ans pour être aventurier.

Kailis — Ah. Ok, alors allons-y.

Ils se mettent en route vers la guilde —Célessar— marchant côte à côte, se lançant des piques.

La façade de la Guilde de Célessar se dresse devant eux, immense bâtiment de pierre aux vitraux colorés, avec une grande enseigne en bois représentant deux épées croisées et une plume.

Kailis (impressionnée) :

— Woh… c’est plus grand que je pensais… Et y a des gens partout !

Rivian (froid) :

— Normal, idiote. C’est la guilde des aventuriers. Pas un terrain de jeu.

Kailis (chuchotant) :

— Ça, je le sais, espèce d’arrogant ! Mais… c’est la première fois que je vois autant d’armures rutilantes et de barbus costauds au même endroit. On dirait une convention de cosplay médiéval…

Rivian :

— … de quoi tu parles encore ?

Ils poussent la lourde porte et entrent. L’odeur de bière, de sueur et de cuir usé les frappe aussitôt. À l’accueil, un jeune assistant de guilde, mal réveillé, est assis derrière un comptoir en bois, occupé à grignoter une pomme.

Assistant (levant à peine les yeux) :

— Oui ? Qu’est-ce que vous voulez ?

Kailis (tapotant sur le comptoir avec assurance) :

— On veut devenir aventuriers !

Rivian (la tirant par la manche) :

— Idiote… on n’a pas l’âge pour ça.

Assistant (hausse un sourcil, regarde Kailis puis Rivian) :

— … Vous deux ? Aventuriers ? Vous avez quel âge ? Dix ans ?

Kailis (piquée) :

— Hé ! J’ai presque quinze ans ! Enfin… pas loin…

Rivian (soupirant) :

— On a treize ans.

Assistant (mâchonnant sa pomme) :

— Dans ce cas, impossible. La règle est simple : minimum quatorze ans pour s’enregistrer.

Kailis (les poings sur les hanches) :

— Sérieusement ?! J’ai traversé des ruelles crades, porté des sacs plus lourds que moi, trébuché dans des flaques qui sentaient la mort… pour qu’on me dise “trop jeune” ?!

Assistant (sans émotion) :

— Oui. Trop jeune.

Rivian (essayant de rester calme) :

— Alors, il n’y a vraiment rien à faire ?

Assistant (hausse les épaules, avale sa bouchée) :

— Vous pouvez vous inscrire comme apprentis aventuriers. Vous aurez droit aux corvées de base : livraison, port de matériel, entraînement avec les instructeurs… Bref, pas de gloire, pas d’or, pas de monstres.

Kailis (sarcastique) :

— Super… Donc en gros, des larbins officiels ?

Assistant (souriant en coin) :

— Exactement. Mais avec une carte de guilde, ce qui est déjà mieux que rien.

Rivian (regard sombre, mais déterminé) :

— … On prend.

Kailis (se penchant sur le comptoir, défiant) :

— Et moi, je promets que dans un an, je deviendrai plus célèbre que tous vos barbus réunis. Alors garde bien mon nom en tête : Kailis !

Assistant (ricane) :

— Mh. Je note : “Kailis, apprentie grande gueule.” Et toi ?

Rivian (froid) :

— Rivian.

Assistant (note distraitement sur un registre) :

— Bien. Bienvenue chez les apprentis. Essayez de ne pas mourir en portant des sacs de patates.

Kailis (horrifiée) :

— … Des patates ?!

Rivian (ricanant) :

— Ça te va bien, Idiote. C’est ton destin.

Kailis (le fusille du regard) :

— Imbécile. Je vais t’enterrer sous des patates si tu continues.

Ils récupèrent leurs petites cartes en bois d’apprenti et quittent le comptoir, déjà embarqués dans leur nouveau rôle.

UN PEU PLUTARD 

Kailis (grommelant sous le poids d’un sac) — Sérieusement, ces sacs sont trop lourds ! C’est pas de l’aventure, c’est de l’esclavage !

Rivian (ricanant) — Arrête de râler, imbécile. Si tu tombes, je me moquerai.

Elle lui lance le sac : ils trébuchent ensemble. Les jours suivants.

Ils manient des bâtons en bois comme des épées, mais finissent par s’emmêler et tomber dans une gargouille d’eau boueuse.

Tentatives ratées d’escalade du mur d’entraînement : Rivian grimpe avec assurance, puis glisse ; Kailis se rattrape à la corde et fait une pose ridicule.

Test de maniement d’épée en bois : Kailis confond la garde et frappe le mannequin à l’envers ; Rivian se moque et se prend le bâton en retour.

Mission « herbes médicinales » :

Rivian râle — « C’est pas de l’aventure ça ! » —

Kailis répond — « Pour une fois, je suis d’accord ! » —

et ils se prennent une racine glissante.

Kailis — Si tu tombes encore, j’écrirai un roman sur ton idiotie !

Rivian — Et si tu tombes, je te peins en héroïne ridicule !

Ils rient, se relèvent, et continuent. Petit à petit, ils apprennent la coordination, le coup d’œil, la posture ; s’améliorent, mais pas sans gaffes.

Un soir, assis sur un muret, essoufflés mais souriants, ils regardent les aventuriers confirmés passer.

Rivian — Tu sais quoi ? Je pense que… je pourrais vraiment devenir aventurier. Comme mon frère, mais cette fois, je réussirai.

Kailis — Ah oui ? Pas trop tôt ! Enfin… ça veut dire que je vais devoir te supporter dans ce rôle, hein ?

Rivian (sourire en coin) — Exact. Et toi ? Tu vas continuer à râler ou tu viens avec moi ?

Kailis (sourire malicieux) — Hmm… d’accord, Arrogant. Mais sache que je vais te rendre la vie impossible.

Ils rient, et pour la première fois, une vraie camaraderie s’installe. Leur aventure vient à peine de commencer

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