II

La décapotable dorée d’Elyas glissait le long de la route pavée comme un bijou sur un tapis de velours. Le soleil du matin accrochait chaque reflet du métal brillant, au point que certains élèves, déjà sur place, se retournaient presque automatiquement à son passage.

Saint-rose se dressait devant lui, majestueuse. Une école privée internationale de luxe, à l’architecture à couper le souffle. Pas de barrière ou de grilles austères ici : à la place, une vaste allée pavée bordée de haies parfaitement taillées et de statues de marbre.

Des fontaines élégantes jaillissaient de part et d’autre de l’entrée, l’eau scintillant au soleil comme des diamants liquides. Le bâtiment principal, gigantesque, ressemblait à un mélange moderne et classique : colonnes blanches, grandes baies vitrées, un hall d’entrée visible à travers les portes de verre. Tout était si propre, si raffiné, qu’on aurait cru arriver dans un palace cinq étoiles plutôt qu’un lycée.

Le parking, quand à lui, etait digne d’un salon de l’automobile. Voitures de luxe alignées : Ferrari, Lamborghini, Maserati, Bentley… une collection qui ferait pleurer n’importe quel passionné. Et dans le décor déjà somptueux, la décapotable dorée d’Elyas trouva sa place comme la pièce maîtresse d’un musée.

Il coupa le moteur, prit les clés avec nonchalance et, plutôt que de les garder à la main, il les glissa dans son sac. Puis, d’un geste fluide, il remit son sac sur son épaule. Quand il sortit du vehicule, le soleil l’enveloppa tout entier, le faisant briller comme une apparition. Silhouette sculptée à la perfection, cheveux brun impeccable : Elyas resplendissait. On aurait juré qu’un réalisateur invisible avait crié “ action ! ” juste pour lui.

Quelques filles chuchotèrent en le voyant passer, et même certains garçons s’arrêtèrent un instant pour le regarder. Elyas, habitué à cet effet, esquissa un sourire à moitié moqueur, à moitié charmeur. “ un dieu grec, rien de moins ” pensa-t-il intérieurement, et il n’avait pas tout à fait tort.

Il traversa la cour principale, profitant de l’air frais et du parfum léger des fleurs qui bordaient les allés. Mais soudain, son regard fut attiré par un attroupement. Une petite foule s’était formé près de l’entrée du bâtiment, un cercle d’élèves excités qui criaient, riaient, ou sortaient leur téléphone pour filmer.

Elyas arqua un sourcil

— Eh bah tiens… pile ce qu’il me fallait.

Dans sa tête, l’idée était claire : “ parfait. Voilà mon alibi pour le prof quand il me demandera pourquoi je suis en retard. Désolé monsieur, mais une émeute a éclaté devant l’école, fallait que je sois témoin pour pouvoir survivre à ce récit… ”

— Impeccable.

Un sourire amusé étira ses lèvres, et il s’approcha, curieux.

En se faufilant entre les élèves, il aperçut enfin les protagonistes de ce chaos : Simon, son bourreau attitré, celui qui passait son temps à le rabaisser et ne ratait pas une occasion de l’humilier, et… un autre garçon qu’il n’avait jamais vu au paravant.

Et quel garçon.

Ses cheveux blonds désordonnés semblaient avoir été coiffé par le vent lui-même, lui donnant un air à la fois négligé et terriblement séduisant. Ses yeux… mon dieu, ses yeux : un gris perçant, clair, presque métallique, qui transpercerçaient tout sur leur passage. Un visage angélique, parfait jusque dans les détails, avec des traits délicats mais marqués. Il portait l’uniforme se Saint-rose, mais à sa façon : chemise blanche immaculée ouverte sur un torse dessiné comme une œuvre d’art, pantalon oversize tenu par une ceinture noire simple mais élégante, et aux pieds, des chaussures d’une élégance impeccable qui complétaient son allure.

Sur sa chemise, une petite poche où dépassaient des lunettes de soleil noires, comme si elles attendaient leur moment de gloire. Son sac à dos noir, d’une sobriété chic, pendait négligemment sur une épaule. Il était grand, longiligne, mais avec cette carrure solide qui trahissait la force. Et malgré le désordre de sa tenu et de ses cheveux, il dégageait une aura irrésistible : un mélange de beauté sauvage et de nonchalance étudiée.

Elyas resta figé. “ wow ” son cœur rata un battement. Puis un autre. “ mais… c’est quoi ça ? ”

C’était comme si le temps s’était suspendu. Tout le bruit autour s’effaça. Ce garçon, pardon je veux dire, ce beau garçon aux cheveux blonds et aux yeux gris, venait d’effacer en une seconde tout ce qui existait autour. Elyas se senti happé, comme si un aimant invisible l’avait attiré. Il avait envie de le regarder encore et encore, incapable de détourner les yeux. “ ce n’est pas possible… une telle perfection ça n’existe pas… et pourtant… ”

Il se surprit à penser qu’il pourrait donner sa vie pour ce garçon, alors même qu’il ignorait son nom.

Mais la magie fut rapidement bousculée par la réalité : Simon et le blond s’échangeaient des insultes d’une vulgaire hallucinante.

— Espèce de déchet, retourne d’où tu viens ! Cria Simon.

**— **Répète un peu ça, espèce de gosse de riche pourri gâtée ! Rétorqua le blond, les yeux étincelants de colère.

Les rires et les cris des spectateurs montaient. Elyas, lui, plissa les yeux intrigué.

Le sujet de la dispute ? Eh bien, surprenant. Apparemment, Simon s’était moqué du blond dès son arrivée : sa façon de s’habiller, son attitude, sa façon de marcher. Mais le blond avait répondu du tac au tac… en traitant Simon de “ parodie de mannequin raté qui se croit plus riche qu’il n’est intelligent ”. Une phrase qui, évidemment, avait déclenché l’orgueil malade de Simon.

Et puis il y a cette rumeur qui venait de circuler dans le cercle : le nouveau aurait refusé l’aide de Simon pour “ s’intégrer ” à Saint-rose, ce qui etait une insulte suprême pour l’égo du roi des gosses de riches.

Les mots volèrent de plus en plus fort, jusqu’à ce que le blond perde patience. Dans un geste de colère, il saisit son sac à dos et le lança à l’aveugle, droit derrière lui. Elyas, surpris, leva les bras par réflexe… et le sac atterrit directement dans ses mains.

Pendant une seconde, il resta planté là, le sac serré contre sa poitrine. “ ok… donc non seulement il est magnifique, mais en plus il m’envoie littéralement son sac comme si je devais en prendre soin… ” pensa-t-il, à moitié paniqué, à moitié ravi.

À côté de lui, un garçon — nouveau lui aussi — observait la scène. Elyas se tourna vers lui :

— Hé… euh… tu connais ce gars ? Il montra du menton le blond en furie.

Le garçon à côté de lui lui repondit en tendant sa main.

— *Moi c’est Matteo… en fait c’est compliqué. *

Elyas serra rapidement la main de Matteo, gardant l’autre sur le sac pressé contre lui.

— Ouais, bha compliqué ou pas, explique-moi pourquoi ils veulent se tuer devant tout le lycée.

Pendant que Matteo commençait à lui raconter, la bagarre éclata pour de bon. Le blond bondit sur Simon, les deux roulèrent au sol pavé et les cris éclatèrent. Des coups de poings fusèrent, violent, bruts, sans calcul. Simon tenta de le repousser avec un coups de genou, mais le blond agile, le renversa avec un mouvement presque animal. Leurs torses claquaient l’un contre l’autre, leurs bras s’agrippaient, leurs jambes s’entrechoquaient. Chaque coup résonnait comme une explosion dans la foule surexcitée.

Certains élèves criaient “ vas-y !” , d’autres “ arrêtez ! ”, mais personne n’osait intervenir. Elyas, lui, observait, incapable de détacher son regard. Même couvert de sang et de rage, même dans la violence brute, ce garçon restait d’une beauté déconcertante. Un mélange de chaos et de perfection qui lui serra la poitrine.

Serrant toujours le sac contre lui, Elyas pensa : “ je suis foutu. ”

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