Le silence était pesant dans l’appartement de Justin. Seule la lumière bleue de l’écran illuminait son visage. Sur l’écran, les données du dealer qu’il devait traquer. Nom : Marcos Ivel. Un nom discret dans la rue, mais un monstre dans l’ombre.
Un bruit derrière lui. Il se retourna brusquement, prêt à frapper.
— « Calme-toi, c’est moi », dit Edwine en sortant de l’ombre.
— « T’aurais pu frapper. »
— « Je l’ai fait. Trois fois. T’étais trop concentré. »
Justin soupira, épuisé.
— « Tu vas le faire ? »
— « Ouais. Faut que je comprenne dans quoi je suis embarqué. »
***
Le soir même, Justin suivit une piste jusque dans les souterrains d’un ancien abattoir. Marcos y organisait une vente. Armes, drogues, tout y passait. Caché dans l’obscurité, Justin observait.
Soudain, une main se posa sur son épaule. Il se retourna, prêt à frapper.
— « Moi aussi je suis là », murmura Carlos.
— « Qu’est-ce que tu fous là ? »
— « Je t’avais dit que je serai toujours là, non ? »
Ils échangèrent un regard. Un regard lourd de tensions, de non-dits, de désir contenu.
— « On y va ensemble », déclara Justin.
— « Non. Toi tu restes ici. Je veux que tu survives. »
— « Je ne suis pas là pour survivre, Carlos. Je suis là pour comprendre. Et je te laisse pas y aller seul. »
Carlos le fixa longtemps. Puis il hocha la tête.
— « Alors viens. »
***
Le raid fut rapide, violent. Cris, coups, tirs.
Carlos plaqua Marcos au sol.
— « Tu croyais pouvoir me doubler ? »
Marcos cracha au sol.
— « Tu fais une erreur. Le vrai ennemi… c’est dans ton propre camp. »
Carlos se figea.
Justin fronça les sourcils.
— « Qu’est-ce que ça veut dire ? »
— « Demande à Rachel. Demande à Valentin. »
***
De retour à l’appartement, Justin jeta son blouson au sol.
— « On est trahis. »
Carlos se tourna lentement vers lui.
— « Je sais. »
Justin s’approcha, le cœur battant.
— « Pourquoi tu ne me l’as pas dit ? »
— « Parce que je ne voulais pas t’effrayer. »
— « Trop tard. »
Carlos s’approcha. Proche. Trop proche. Le silence devint lourd.
— « Tu comptes toujours fuir quand ça devient réel ? » demanda Carlos, la voix rauque.
Justin baissa les yeux.
— « Je suis encore en train d’apprendre à respirer dans ton monde. »
Carlos lui releva doucement le menton.
— « Alors laisse-moi t’apprendre. »
Le moment fut interrompu par un appel. Bob.
— « Ils ont frappé. Edwine est entre la vie et la mort. »
Le monde s’arrêta.
— « Qui ? » demanda Justin, glacé.
— « Valentin. Et Rachel. »
Carlos serra les dents.
— « Alors la guerre commence. »
Les néons rouges du bar s’éteignaient lentement tandis que Justin, Carlos et Bob se retrouvaient dans l’arrière-salle. Le silence entre eux n'était pas de la gêne, mais une tension qui électrisait l’air.
Carlos parlait enfin.
— « Edwine est à l’hôpital sous fausse identité. Ils l’ont laissé vivant pour envoyer un message. »
Bob frappa la table du poing.
— « On aurait dû les éliminer quand on en avait l’occasion. »
Justin fixait le sol, perdu dans ses pensées.
— « Rachel et Valentin… Pourquoi maintenant ? »
Carlos leva les yeux vers lui.
— « Parce que t’es là. Toi. »
— « Moi ? »
— « T’as fait bouger des lignes, Justin. Tu remets en question l’ordre établi. »
— « Je ne suis qu’un prof de sport à moitié perdu dans ta merde. »
— « Tu t’es fait tirer dessus pour moi, tu te rappelles ? »
Justin ne répondit pas.
***
Pendant ce temps, Rachel observait Valentin, allongé sur un canapé en cuir, en train de nettoyer une arme.
— « Il va falloir agir vite, tu le sais. »
— « Justin est un pion. C’est Carlos la vraie cible. »
Rachel sourit froidement.
— « Tu dis ça parce que t’es jaloux. »
Valentin ne répondit pas.
— « On aurait pu le garder avec nous. Il aurait été utile. »
— « Mais il est tombé amoureux. Et Carlos va le briser. »
Rachel s’approcha, posa sa main sur son épaule.
— « Ou peut-être que c’est l’inverse. »
***
Retour à l'appartement. Justin fixait la fenêtre, les bras croisés.
— « Je veux les affronter. »
Carlos le regarda, surpris.
— « Tu n’es pas prêt. »
— « Je le suis. Tu vas m’entraîner. »
— « Justin… c’est une guerre. Tu risques de tuer. »
— « Et alors ? Tu crois que j’ai encore une vie normale ? »
Un silence.
Puis Carlos s’approcha, glissant une main derrière sa nuque.
— « Je voulais te protéger. Pas t’y plonger. »
Justin soutint son regard.
— « T’as pas le choix. Je suis déjà dedans. »
Carlos soupira. Il sortit une boîte en fer rouillée, l’ouvrit.
À l’intérieur : deux pistolets, un couteau papillon, et des gants renforcés.
— « L’entraînement commence demain. »
Justin hocha la tête, le cœur battant. Pas par peur.
Mais parce que, dans les yeux de Carlos, il y avait un mélange de colère, de désir, et d’amour étouffé.
Et tout ça… c’était en train d’exploser.
—
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