l'entrée interdite

La clé brûlait dans la paume d’Alayna. Petite, dorée, marquée d’un étrange symbole qu’elle ne reconnaissait pas. Une part d’elle voulait la jeter, s’enfuir loin du manoir, d’Adrien, de ce lien invisible qui les liait. Mais une autre part, plus sombre, plus curieuse, la poussait vers cette porte interdite.

Minuit. Les aiguilles de l’horloge du hall grinçaient dans un silence presque surnaturel. Chaque pas résonnait sur le sol marbré tandis qu’elle approchait de l’aile Est. Son cœur battait vite. Trop vite. Elle inséra la clé. La serrure tourna avec un clic sinistre.

L’odeur de vieux livres, de cire fondue, et… quelque chose d’indéfinissable. Froid. Humide. Presque métallique.

Un long couloir s’ouvrait devant elle, éclairé par une lueur rougeâtre filtrant d’abat-jours anciens. Des portraits d’inconnus, tous au regard perçant, la suivaient du regard. Et au bout du couloir : une porte entrouverte.

Adrien l’y attendait. Vêtu d’une chemise noire ouverte sur le torse, il semblait à la fois plus beau… et plus menaçant que jamais.

— Tu as franchi la limite, Alayna.

— Tu m’as tendu la clé.

— Je t’ai mis à l’épreuve. Tu viens de perdre.

Le silence dans la chambre était lourd, chargé d’un désir tendu et d’une peur qui n’osait pas dire son nom. Alayna, adossée contre la porte close, sentit son cœur cogner si fort qu’il semblait vouloir fuir sa poitrine. Adrien s’avança vers elle, lentement, comme une tempête contenue.

— Tu devrais fuir, souffla-t-il en posant une main près de sa tête. Tu sais ce que je suis.

— Peut-être que c’est ça que je veux, murmura-t-elle.

Leurs souffles se mêlèrent. Il ne la toucha pas encore, mais tout en lui hurlait le contraire. Son regard brûlait, ses lèvres se crispaient. Il luttait… contre lui-même.

— Tu ne comprends pas, Alayna. Je ne suis pas un homme bon. Je contrôle, je détruis, je consume.

Elle le fixa, le défiant presque.

— Peut-être que c’est ce que je cherche… me faire consumer, enfin sentir quelque chose de vrai.

Il craqua.

Ses lèvres trouvèrent les siennes, brutales, affamées. Il la souleva, la plaqua contre le mur froid, mais c’est la chaleur de leur étreinte qui fit frissonner Alayna. C’était un baiser interdit, presque douloureux, chargé de promesses sombres.

Elle ne se débattit pas. Elle l’accepta.

Et dans cette étreinte fiévreuse, les chaînes du silence se brisèrent un peu plus.

Il la reposa doucement, son souffle heurté contre le sien, les yeux voilés de ce désir qu’il s’était juré de contenir.

— Tu ne sais pas ce que tu fais, Alayna… je ne suis pas fait pour t’aimer, dit-il d’une voix rauque.

Elle s’approcha encore, effleurant sa chemise du bout des doigts.

— Et si c’était moi qui n’étais pas faite pour être aimée doucement ?

Il baissa les yeux, ses mains tremblant légèrement alors qu’il luttait contre lui-même. Puis, dans un élan de vulnérabilité rare, il murmura :

— Tu fais naître quelque chose en moi. Quelque chose que je croyais mort.

Elle s’approcha, posa sa main contre sa joue.

— Alors laisse-le vivre. Même si ça brûle. Même si ça détruit.

Il ferma les yeux. Et dans cette nuit moite, remplie

crets et de tension, ce n’était plus seulement un jeu dangereux. C’était une chute libre.

Une chute dans l’interdit, où chaque souffle, chaque contact, chaque regard… devenait une nouvelle chaîne qu’aucun d’eux ne voulait briser.

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