LA LUNE DE SANG {LA MORT}

Ce soir-là, l’atmosphère à la maison était lourde. Le dîner fut silencieux. Mon père jetait sans cesse des coups d'œil vers la porte, comme s’il attendait une mauvaise nouvelle. Moi, je n’arrivais pas à avaler quoi que ce soit. Seraphine… exposée comme un trophée... ça me hantait.

Puis, la porte s’ouvrit. Mon oncle entra, le visage pâle, les mains tremblantes. Il s’assit sans un mot, essuya son front en sueur, puis dit d’une voix cassée :

— Ils ont changé la loi…

Mon père fronça les sourcils.

— Quelle loi ?

Mon oncle fixa la table, comme s’il n’osait pas croiser nos regards.

— Celle du prince… Celle qui condamnait uniquement les louves. Maintenant… elle concerne tout le monde. Humains, vampires, hybrides… Aucun n’est épargné. Et ça ne s’arrête pas là. C’est une loterie maintenant. Tirée chaque semaine.

Ma mère se leva brusquement.

— Une loterie ?! Mais pourquoi ? Pourquoi ?!

Mon oncle hocha lentement la tête.

— Ce n’est plus notre prince. Quelque chose a changé en lui. Ou quelqu’un l’a changé.

Je restais muette. Tout ce que je savais… c’est que mon odeur avait disparu il y a deux semaines. Et que quelque chose avait changé en moi aussi.

Tu veux que je continue avec ce qui se passe ensuite dans ton corps ?Exact. Voici la suite intégrée :

Mon oncle me regarda soudain, les sourcils froncés.

— Tu as toujours ta fièvre ?

Je secouai la tête.

— Non… Elle a disparu depuis deux semaines.

À cet instant précis, une douleur vive traversa mon bas-ventre. Je me redressai brusquement, confuse. Ma mère posa sa main sur mon bras, inquiète.

Je me levai lentement… et c’est là que mes yeux tombèrent sur la chaise où j’étais assise : une tâche rouge sombre. Du sang.

Ma mère poussa un léger cri, se précipita vers moi. Mon oncle pâlit.

— Non… non, pas maintenant… murmura-t-il. Elle n’est plus protégée…

Mon père demanda, alarmé :

— Tu es sûre qu’on n’a plus de fiole ?

— Même si on en avait, il est trop tard, répondit mon oncle. Les gardes doivent déjà être dans le secteur.

Comme s’il avait invoqué le pire, on entendit des pas lourds dehors.

Des gardes.

Ils s’arrêtaient. Parlaient. L’un d’eux dit clairement :

— Tu sens ça ? C’est une odeur de chaleur. Forte. C’est proche.

— Louve ?

— Non. Pas exactement… plus… humaine. Mais en chaleur, c’est sûr.

Mon oncle se précipita vers la porte d’entrée, fit signe à mon père de la verrouiller.

— Monte dans ta chambre, Akira. Vite. Et prends un bain.

Je n’ai pas discuté. J’ai couru. Les pas se rapprochaient. Les battements de mon cœur aussi.Tandis que je courais dans l’escalier, le bruit sourd des coups contre la porte retentit violemment.

— Ouvrez ! Garde royale !

Je refermai la porte de ma chambre à double tour, le cœur battant à tout rompre. En bas, j’entendis mon père parler fort, tentant de garder son calme :

— Que se passe-t-il ?

— Nous avons détecté une odeur de chaleur dans ce quartier. Le prince a ordonné la récupération immédiate de toute potentielle candidate.

Mon oncle prit la parole :

— Il n’y a personne ici correspondant à cette description.

Un silence, puis un bruit de reniflement. Un garde parla plus bas :

— L’odeur est plus forte ici. Ça vient de cette maison.

Ma mère monta précipitamment les escaliers, entra dans ma chambre, m’attrapa le bras :

— Dans la baignoire. Vite.

Je me déshabillai en vitesse et plongeai dans l’eau glacée. Ma mère ajouta quelques gouttes d’une fiole qu’elle avait gardée en cachette. L’eau prit une légère teinte argentée, et un parfum de lavande intense emplit la pièce.

— Ne bouge pas, chuchota-t-elle. Ne fais pas de bruit.

En bas, les gardes insistaient.

— Nous devons entrer.

Mon oncle soupira bruyamment.

— Vous n’avez pas de mandat. Sans autorisation directe, c’est une violation.

Un long silence.

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