*Eren
Le luxe.
Voilà à quoi ma vie rimait. Une vie de luxe. Un appartement de luxe, un fauteuil de luxe, un bureau de luxe, une montre de luxe, des vêtements de luxe, tout ceci devant une vue de luxe sur ma ville que je qualifierais de... Luxueuse.
Comme moi.
Comme tout ce qui m'entourait, comme ma secrétaire à genoux devant moi le cu en l'air. L'odeur forte de l'alcool me provoqua un léger frémissement.
- hum~
Je baisse les yeux sur elle en constatant qu'il n'y avait plus rien dans mon verre de vodka.
Ah j'oubliais. Mon verre de vodka de luxe.
- dit moi Phy, tu préfères le soleil ou la lune ?
- Qu... Quoi ?
Je caressais doucement son entrée avec un sextoy que j'ai toujours rêvé d'utiliser. Un bite avec de légers renflements comme des sortes de clous.
- répond à ma question Phy.
Le sextoy se mit doucement en vibrer, laissant s'échapper ses cris érotiques sans aucune pudeur.
Heureusement pour elle que les murs sont insonorisées.
- L... Le soleil ?
- Pourquoi ?
- Hum~ monsieur svp...
- Je déteste qu'on ne réponde pas à mes questions Phy.
- Je vous en supplie monsieur.
Ça suffit je m'ennuie. Je coupai le sextoy et le laissa en elle.
- Mais... Monsieur je vous en supplie ne me laissez pas comme ça.
Sans un regard sur elle, je consultai ma montre, déjà 22 heures.
- Monsieur ?
- J'ai des choses à faire à demain Phy. Je remarquai le sextoy qu'elle retirait avec difficulté. Emporte ça aussi, prends le comme un souvenir.
Je commençai à travailler sur mon ordinateur lorsque la porte claqua.
Je devrais peut-être lui dire que je n'ai plus vraiment d'intérêt pour elle depuis la deuxième fois ou je les pris sur ce bureau. Je ne sais pas trop à quoi elle pense lorsqu'elle en redemande.
Pense t'elle qu'on est dans un film porno ?
Hum...
L'idée n'est pas si mauvaise. Mais, je peux trouver une meilleure personne pour ça.
Coc coc coc
A t-elle oublié son string ?
- Eren ?
- ah entre Armin.
Mon cher et fidèle ami Armin. Ce petit blond possède 15% de cet entreprise et même sans ce pourcentage je l'aurais gardé près de moi. Ce n'est pas le Einstein de notre génération mais il n'est pas loin. Ces idées, ces ambitions, ces capacités intellectuelles font de lui un allié puissant dans cet empire.
Cependant, Armin vient rarement me voir dans mon bureau. Surtout à 22h passé. Il m'envoie toujours un mail ou Phy s'il a besoin de quelque chose. J'en déduis donc que ce qu'il s'apprête à me dire est important.
- qui ya t'il Armin ? Souriais-je.
- c'est Jean.
Ah.
Bien sûr j'aurais dû m'en douter.
Jean Kirchtein.
Je n'ai même pas les mots pour montrer à quel point je ne le supporte pas.
- et qu'est ce qu'il veut ?
- il est là.
Quoi ?
- c'est une blague n'est-ce pas ?
N'est-ce pas ?
On commença à entendre du bruit devant ma porte. Des voix, celle de Phy et... de ce truc.
- Eren ! S'écria-t-il.
- je suis désolée monsieur Jaeger je n'ai pas pû l'empêcher d'entrée, balbutia Phy en ajustant sa jupe.
Pourquoi ta jupe ? Elle était bien placée quand tu sortais.
- ce n'est pas grave Phy, referme cette porte.
Si c'est grave Phy. Tu pouvais tout faire pour l'empêcher d'entrée,. Lui couper une jambe par exemple. Il vit déjà sans beaucoup de neurones, une jambe en moins n'aurait fait aucune différence.
Je m'allumai un joint par réflexe. Mon corps comprenait de lui même, que j'avais besoin d'un stimulant pour ne pas lui planter une balle entre les deux yeux. Il ne tarda pas à le récupérer entre mes lèvres en arborant un sourire narquois.
Espèce d'imbécile.
Armin se tenait droit comme un pic, en serrant sa tablette contre lui. Il est déjà prêt à supporter une de nos énièmes disputes.
- Déjà que tu entres dans mon bureau sans permission, tu oses me piquer mon joint...
- De luxe ? Il sourit en continuant. Oui Eren j'ai piqué ton joint de luxe que tu as allumé avec une allumette de luxe. Qu'est ce que tu vas me faire ?
Un vent de colère commença doucement à souffler en moi. J'ai horreur qu'on me coupe la parole, surtout si cette impolitesse viens de cette immonde chose.
- Qu'est ce que tu me veux ? Crachait-je.
- Oh rien, je m'ennuyais voilà tout.
Mon regard croisa celui D'Armin.
Jean... S'ennuyer ?
Ça ne sent pas bon cette histoire. Si Jean s'ennuie c'est que quelques choses de grave va arriver. Et en général, c'est toujours de sa faute.
Je fis mine de ne plus m'intéresser à lui et me concentrai sur mon travail. Après tout, les prévisions pour le prix des produits qu'on exporte via le port privé d'un partenaire commercial était plus importantes que les pulsions idiotes de ce playboy inutile.
Moi au moins, je suis un playboy utile.
- Tu t'ennuies aussi n'est-ce pas Eren ?
- Je ne comprends pas l'issue de cette discussion, donc si tu n'as rien à me dire, j'apprécierais que tu t'en ailles.
Armin qui jusque-là, n'avait pas dit un mot, dit une chose qui m'agaça automatiquement.
- Et si... hésita t'il. Et si tu nous disais plutôt ce que tu as derrière la tête Jean.
Non, Armin non. Je vais me retrouver mêler à ses conneries maintenant.
Il sourit, satisfait de la question. L'enfoiré.
- Je voulais t'inviter à Paradis.
- Pardon ?
- C'est un bordel plus tôt pas mal. Il est... comment tu aimes dire déjà ? Ah oui, luxueux.
- Tu me blesses dans mon égo, dis-je dans un sourire amusé. Je connais déjà tous les endroits mal famés de cette ville.
- pas celui là.
- c'est ta parole contre la mienne.
- Si tu connaissais vraiment cet endroit, je ne crois pas que tu perdrais ton temps avec Phy.
Touché.
- Tu tiens toujours à rechigner ?
Devant mon silence il prit un marqueur sur mon bureau et écriva sur la page d'un dossier qui trainait sur mon bureau, l'adresse de... Paradis ? Quel nom grotesque.
- Voilà, va faire un petit tour là bas, sourit-il en se redressant.
- Que ferais tu, si je t'annonçais que le dossier que tu viens de bafouer concerne un travail important ?
- Voyons Eren, je te connais assez pour savoir que tu ne laisserais jamais quelque chose d'important pour toi traîner comme ça.
Je ne vais pas répondre. Il vient de me montrer indirectement, qu'il arrive à traduire mes gestes, mes comportements et habitudes, de sorte à savoir ce que je vais faire.
Ce n'est pas bon du tout.
- À présent je vais partir, je reviendrais prendre de tes nouvelles plutard, dit-il en s'éloignant. Tu m'as l'air en forme Armin, il ne se fait pas trop tard ? Tu veux boire un coup avec moi ?
- Non merci, je comptais rentrer, souria Armin.
Je n'aime pas ce que je vois.
Dans la soirée, 23 heures.
Sexe, alcool, traffic de drogues, de personnes, les hormones, la testostérone, et surtout le luxe.
C'est ça Paradis ? On peut dire que c'est une pale copie de celui décrit dans la bible. Et pour la première fois de ma vie, je crois que je préfère prendre la contrefaçon à l'original.
Pour commencer, j'ai pris le deuxième niveau. Celui des bisexuel. Il y avait de la lumière tamisée, une légère musique, des hanches gracieuses, des jolis petits cus... Le Paradis quoi.
Pour être franc, j'ai été assez surpris de découvrir un tel endroit. J'étais loin d'imaginer, qu'il existait un coin où mon pénis n'avait pas fait un tour. Même si mon égo s'était émietté après que je l'ai découvert grâce à Jean, j'étais quand même heureux d'avoir enfin quelques choses qui me ferait sortir de cette insupportable routine.
Je grimaçai en me rendant compte que tout le mérite revenait à l'autre truc. Il va maintenant falloir que je me rachète.
Pensons à autre chose. Histoire de mieux m'amuser, j'ai laissé mes hommes se balader un peu et reprendre la nouvelle comme quoi je devais arriver. Et moi, habillé en civil ordinaire, s'amusant ici et là, en regardant ces demoiselles et monsieurs, ces autorités et excellences corrompues, s'affolées pour une personne sous leur nez.
Ce système d'anonymat est vraiment pratique. Et je dois dire que ce masque me va plutôt bien. Il est identique pour tous les clients mais les modèles diffèrent en ce qui concernent les employés. Grâce à tout ça personne ne sait qui je suis sauf le propriétaire des lieux, un certain Erwin ou... Peu importe. Tant qu'il me laisse faire ce qui me chante.
Installé au bar dès mon arrivée, je sirotai des cocktails légers. Pas question de finir saoul dès la première soirée.
Une jeune femme, une belle rousse vient m'attraper le bras en se suçant la lèvre inférieure avec la dose de sensualité qu'il faut.
Bien, très bien même.
Sans descendre de mon tabouret j'entourai sa taille en descendant mes mains sur ses fesses. Elle lâcha un gémissement en s'accrochant à mon cou. Cette femme respirait tout ce qui a un rapport avec la mignonnerie. Ce n'était pas tellement mon genre mais bon, on fait avec.
Mes mains continuaient leur balade sur son corps au rythme de ses gémissements. C'est là qu'une douloureuse vérité me frappa. C'était parfait. Beaucoup trop parfait. Ses sons, ses gestes, ses réactions, comme si elle était programmée pour ça. J'avais l'impression de peloter une poupée de chiffon. Avec du recul on se rendait facilement compte que tout est calculé sur elle au millimètre près. Et cette vision d'elle me dégoûta au plus au point. J'avais trop de respect pour les femmes pour les réduire à de simples poupées automates. De les écarter de cette image perfectible que j'avais d'elle.
Peut-être que ce n'était pas de sa faute ? Peut être qu'on les obligeait à tous la perfection car la satisfaction du client passait en premier ? Quoiqu'il en soit, j'avais de la peine pour elle. Parce que peut importe ces efforts, je n'arrivais pas à avoir une érection et mon regard sur elle l'a fit comprendre qu'elle était le problème.
Ce n'était pas si mal. De toute façon, je ne suis pas du genre à me rassasier après un seul plat. Elle allait sûrement finir évanouie si je l'avais eu, cette érection.
Je décidai de l'embrasser comme lot de consolation. Et comme je m'y attendais, elle le faisait à merveille. Si bien que je n'avais plus cette impression de la dominer. Je l'aurais bien remise à sa place, mais autant la laisser faire. Ça réveillera peut être mon soldat au repos.
Durant ce baisé une chose passa dans mon champ de vision. Un corps. un homme. Sa tenue légère laissait voir sans difficulté ses hanches, ses fameuses hanches, ce cu, cette taille.
Putain...
Le rire de la rousse me fit sortir de ma rêverie. J'étais dur comme du bois. Mais lorsque je relèvai la tête pour le revoir, il n'était plus là.
Ai-je rêvé ? Non impossible. Bien qu'il semble être irréel je ne pense pas avoir halluciné. Maintenant que j'y pense, j'ai entendu des clients discuter de quelqu'un. D'un homme qui rafle toute l'attention ici. Comment s'appellait-il ? Le démon de Paradis ? Est-ce lui ?
Ah, je comprends mieux.
il n'y a qu'à Paradis qu'on peut voir de véritables spectacles pornographiques ambulants.
La fameuse rousse me parla, mais je n'entendais rien. J'étais comme pris dans un tourbillon d'émotions qui me faisait bouillir et je pense que ça se voyait bien à travers mon pénis levé.
Je n’aurait jamais dû monter. Je l'ai su dès que j'ai franchi la porte de la chambre, encore hanté par l’image de l’autre. Ce type à la démarche féline, ce corps insolent, sans même un regard, cet homme m'a provoqué un tel frisson que mon corps tout entier s’était tendu.
Et maintenant, j'était là. Sur ce lit glacé de luxe, à baiser une femme dont les traits m'échappaient déjà.
Elle était belle, mais absente. Chaque geste qu’elle faisait était mécanique, huilé. Professionnel. Une performance, rien de plus.
À chaque mouvement je fermai les yeux. Pas pour me concentrer sur elle, mais pour faire revivre le souvenir de l’autre. Le torse nu, imaginaire, les mains masculines, la voix grave qui n’avait même pas encore parlé. C’était ce mirage-là que je prenais dans mes bras.
Les va-et-vient étaient lents, impersonnels. Le plaisir montait, mais il était froid, creux. Jusqu’à l’ejaculation, muette et volée.
Je rouvris les yeux, toujours en elle, le souffle court.
Et c’est là que je le revis. Par la porte entrouverte, à travers le miroir, une silhouette passa dans le couloir. Mince , souple, court, familier, élégant, luxueux.
C’était lui. L’homme de tout à l'heure. À quelques mètres à peine.
Mon cœur manqua un battement.
Tout ce qui se passait ici me parus alors grotesque.
La rousse se pencha vers moi, effleurant ma clavicule du bout des doigts, dans un automatisme tendre.
- Vous voulez rester un peu ? Murmura t'elle.
Je la fixa, un instant figé.
Puis je me redressai lentement, en me dégageant d’elle.
- Non.
Je descendis du lit, remis en place ma chemise, mon pantalon et ma ceinture. Une urgence dans les gestes. Comme si mon corps voulait fuir avant que mon esprit ne comprenne.
- L'argent est sur la table.
Et je partis sans un regard en arrière.
Elle, nue et lasse, se rallongea lentement. Pas une larme. Pas un soupir.
Elle avait sûrement l’habitude.
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