PDV Ray :
Quand, enfin, je me réveille à la bonne heure. Sois, 7 h 36 du matin, je m'habille me prépare et me dirige ensuite vers la salle du trône. Aujourd'hui je vais travailler et peu être que cette nuit de passion seras oublié pour Lucifer.
Je suis là, dans ce coin d’Enfer, un endroit froid et sordide, où les murs suintent d’humidité et où l’air est lourd de souffrance.
Lucifer m’a dit de "me montrer utile". Il m’a dit que mon nouveau rôle ici serait de "travailler" pour lui. Et, bien sûr, je ne peux pas refuser.
Je suis vêtu de ce haillon déchiré, à peine digne de ce monde sinistre.
Il m’a envoyé ramasser des pierres, les trier, les empiler… en suivant des instructions totalement absurdes. Comme un esclave, je me courbe, je me casse le dos, je serre les dents sous l'agonie de mes muscles endoloris.
Les pierres sont énormes, lourdes.
Chaque mouvement me semble impossible, mais j’essaie de suivre les ordres. Je ne peux pas me permettre d’échouer. Pas ici. Pas sous les yeux de Lucifer.
Je pousse un soupir de frustration, mon corps me trahissant à chaque tentative. Mes bras tremblent sous l’effort, et je sens l’humidité s’infiltrer dans mes os.
Je n’arrive pas à aligner les pierres correctement. Elles tombent, glissent entre mes mains comme si la terre elle-même me refusait.
Je lance un regard désespéré vers la silhouette familière qui se profile dans l’ombre.
Il est là.
Toujours là. Lucifer. Il m’observe, avec son regard de braise, un sourire moqueur sur les lèvres.
Je me redresse, tentant de cacher ma frustration, mais je sens déjà qu’il a vu.
— Alors, Mon Ange… tu n’arrives toujours pas à faire ce qu’on te demande ? dit-il d’une voix douce, mais mielleuse, comme s'il savourait chaque mot.
Je serre les poings, mais aucune réponse ne sort de ma bouche. Je ne veux pas lui donner ce plaisir.
Il s’avance alors, chaque pas lourd de menace et de sensualité. Il n’a pas besoin de me toucher pour que je sente sa présence écrasante.
Je vois son regard se poser sur moi, sur mon corps épuisé, sur les pierres éparpillées autour de moi.
— Quelle déception… soupire-t-il, s’arrêtant à quelques pas.
— Je pensais que tu serais plus… capable. Après tout, tu n’es plus qu’un simple âme perdue, mais tu pourrais au moins essayer de faire honneur à ce statut.
Je relève la tête, mais je me sens déjà petit, fragile. La moquerie dans sa voix me frappe en plein cœur.
— C’est trop difficile pour toi, Mon Ange ? demande-t-il, sa voix plus basse, presque séduisante.
— Il faut vraiment que je te montre comment faire… ?
Je m’efforce de cacher ma colère, mais je sens mes muscles se tendre sous son regard glacial.
Il fait un pas de plus, et soudain, il est là, à mes côtés. Je peux sentir la chaleur de son corps, son parfum, sa présence qui m’enveloppe.
Il regarde mes mains tremblantes, puis, avec une lenteur presque cruelle, il les prend dans les siennes.
— Laisse-moi t’aider, murmure-t-il.
Il place mes mains sur une pierre lourde, me guidant doucement, comme un professeur… mais sa touche est possessive. Ses doigts frôlent les miens, exercent une pression que je ne peux ignorer.
Je veux m’échapper.
Je veux me retirer.
Mais c’est trop tard.
Il me maintient là, son souffle chaud dans mon cou, sa main glissant sur ma peau avec une lenteur délibérée.
— C’est ainsi qu’on fait les choses, Mon Ange, chuchote-t-il près de mon oreille.
— Suis mes mouvements, et peut-être que tu apprendras enfin… ce que ça fait de me servir.
Je ferme les yeux, mortifié.
Mes muscles sont en feu, mais il est là, si près, son corps frôlant le mien à chaque mouvement. Et je ne peux rien faire d'autre que de subir.
Ses lèvres effleurent ma peau, chaudes, humides.
— Tu veux savoir… si tu peux être plus qu’un simple esclave ici, Ray ? dit-il, son ton devenu plus intime, plus… excitant.
— Alors montre-moi… que tu en as la capacité.
Je respire profondément, le cœur battant la chamade. Je suis perdu. Entre la colère, la frustration, et une tension inouïe qui me dévore, je ne sais plus où donner de la tête. Je déteste cette situation, mais au fond… une partie de moi l’aime.
Lucifer retire doucement ses mains, me laissant seul, mais son regard ne me quitte pas.
Il se tient là, un sourire carnassier flottant sur ses lèvres.
— Je reviendrai plus tard… pour voir si tu as progressé.
— Et peut-être… tu seras digne de recevoir plus que mes moqueries. Mais pas encore.
Il s’éloigne, ses pas lourds résonnant dans le silence. Je reste là, tremblant, les muscles en compote, à la fois soulagé et brûlant de désir.
Mais je sais une chose :
Je suis déjà tombé dans son piège. Et je n’ai aucune idée de comment m’en sortir.
Le lendemain, je suis épuisé.
Les muscles de mon dos me lancent à chaque mouvement, et mes mains sont rougies par l'effort de la veille. Mais il n'y a pas de répit en Enfer. Non, ici, le temps ne s’arrête jamais, pas même pour ceux qui ont échoué.
Je suis dans une grande salle, un genre de salle d'exécution, avec des chaînes suspendues au plafond et des instruments de torture… inutiles à présent. La pièce est remplie de démons, qui m'observent, les yeux pleins de malice et de rires étouffés.
Au centre, Lucifer se tient là, majestueux et imposant comme toujours, mais il a un sourire étrange aujourd’hui. Un sourire qui semble dire "Aujourd'hui, tu vas souffrir, mais peut-être qu’après tu me plairas".
— Ray, commence-t-il, sa voix riche et dangereuse, résonnant dans la pièce.
— J'espère que tu as récupéré de ta première tâche, car aujourd'hui, tu vas devoir déplacer ces chaînes de l'autre côté de la salle… avec tes mains liées. Et je te laisse deux heures pour finir.
Je le regarde, incrédule.
Deux heures ?
Pour déplacer des chaînes lourdes, à mains nues, et avec les poignets attachés ?
Il a un regard glacial, implacable.
Je sais que c’est impossible. Mais si je ne le fais pas, ce sera encore pire.
Il lève une main, et les chaînes lourdes se mettent en mouvement, s’enroulant autour de mes poignets avec un bruit sinistre, se resserrant pour m’empêcher de respirer correctement.
— Bonne chance, Mon Ange, murmure-t-il avec un petit rictus de satisfaction.
— Je reviendrai voir si tu y arrives. Mais je doute que tu sois à la hauteur.
Les autres démons dans la pièce éclatent de rire. Leur voix est cruelle, moqueuse, et le son de leurs moqueries m'attaque comme des coups de fouet. Je ne peux rien faire, sauf tenter de me concentrer sur la tâche, essayer de ne pas flancher sous ce regard constant et ces rires qui me dévorent.
Je commence à traîner les chaînes derrière moi. Elles sont immenses, les maillons cliquetant sur le sol d’une manière sonore et terriblement agaçante.
Chaque mouvement me fait presque hurler de douleur, mais je m’accroche. Je n’ai pas le choix. Je dois montrer que je suis fort, que je peux endurer tout cela, même si l’humiliation me fait grincer des dents.
C'est alors qu'une voix moqueuse se fait entendre derrière moi.
— Regarde-le, il ne peut même pas déplacer ces chaînes.
C’est un démon grand et imposant, avec des cornes tordues qui jaillissent de son crâne. Il rit de façon sardonique.
— C’est pathétique, il ne pourra jamais y arriver,** ricane un autre démon, avec des yeux jaunes luisants.
— On dirait qu’il veut impressionner Lucifer, mais il ne fait que nous amuser.
Je serre les dents. Les chaînes me blessent, mes bras sont presque au point de craquer sous la pression, mais je me force à avancer. Pourtant, chaque mouvement me semble douloureux, et je suis sûr que tout ce qu'ils veulent, c’est que je rate, pour pouvoir se moquer de moi encore plus.
Lucifer, toujours calme, reste immobile dans l’ombre, mais je vois son regard. Il observe chacun de mes efforts, mes tentatives désespérées. Il sait que je vais échouer, mais il veut que je souffre. C’est comme un jeu pour lui.
— Allez, Ray, se moque une autre voix.
— Fais-le pour ton maître, montre-lui ce que tu vaux. Peut-être que si tu t’agenouilles, il te donnera un peu d’aide, non ?
Les démons rient.
Je suis en train de devenir leur spectacle. Ils se délectent de ma souffrance, de ma faiblesse. Je veux crier, leur dire de se taire, mais tout ce qui sort de ma bouche, ce sont des râles de douleur, des bruits de suffocation à chaque fois que j'essaie de tirer un peu plus sur les chaînes.
Mon visage est rouge, mes mains pleines de sang, mais je continue. Parce que c’est ce qu’il faut faire. Parce que je ne veux pas que Lucifer ait raison.
Le rire des démons s’intensifie, se transforme en moqueries cruelles.
— Tu es vraiment une blague, Ray !
— On dirait qu’il va mourir avant même de finir !
Je veux leur répondre, leur dire que je peux y arriver. Mais je suis trop fatigué, trop faible pour parler. Et la vérité, c’est que je n'y arriverai pas. Pas sans aide.
Alors, dans un dernier effort désespéré, je me penche en avant, tire encore une fois sur les chaînes, mais je sens mes poignets se faire trancher sous la tension. Le sang coule le long de mes bras, et je tombe à genoux, épuisé.
Je n’ai pas réussi.
Le silence envahit la salle, mais je sais ce qu’il va se passer.
Lucifer s’avance lentement, l’air amusé.
Il se penche vers moi, se baissant juste assez pour être à ma hauteur, et son souffle chaud caresse ma peau.
— C’est dommage, Mon Ange.
Il me fixe droit dans les yeux, une lueur de mépris et de désir dans son regard.
— Je t’avais dit que ça serait trop pour toi.
Les démons autour rient encore plus fort. Mais Lucifer ne les arrête pas. Il savoure mon échec.
— Mais… au moins, tu as essayé.
Il effleure ma joue d’un doigt léger.
— Peut-être que tu as encore des choses à m’offrir, Ray. Peut-être que je vais te récompenser pour ton effort.
Et je comprends, dans l’obscurité de ses paroles, que l’humiliation n'est pas terminée. Parce qu'ici, en Enfer, l'échec ne mène jamais à la rédemption. Seulement à plus de souffrance. Et, peut-être, à une récompense qu'il me réserve pour plus tard.
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