/_C'est la salle où tu iras si tu me choisis. Je te laisse 2 minutes pour te décider._/
PDV Ray :
Deux minutes.
Deux minuscules minutes pour choisir mon destin.
Je regarde encore une fois autour de moi. Ce trône noir, imposant, semble m'observer, me juger. L'air est lourd, presque irrespirable. Mon dos me lance encore de douleur, mon cœur saigne toujours d'avoir vu ma famille dans cet état.
Et pourtant… malgré tout… il faut que je choisisse.
J'inspire un grand coup. Mon choix est fait.
— Alors ! As-tu pris ta décision ? Me demande t'il.
Je relève la tête, plonge mon regard dans l'ombre qui cache le visage du roi et d'une voix tremblante mais déterminée, je réponds :
— Oui… Je choisis de vous servir.
Un silence glacé envahit la pièce.
Puis, un éclat de rire sourd résonne entre les murs, un rire qui semble tout ébranler.
Le roi Lucifer, toujours dissimulé dans l'obscurité de son trône, murmure d'une voix vibrante :
— Sage décision… Très sage décision…
Jackson sourit pour la première fois. Un sourire presque compatissant.
— À partir de maintenant, tu m'appartiens, Mon Ange
Ses mots claquent comme un fouet. Plus aucun retour possible. Plus aucun espoir.
Et malgré la peur qui serre ma gorge, au fond de moi, une étrange lueur de défi commence à naître.
Peut-être... peut-être que même en enfer, je trouverai un moyen de survivre.
Je pense que j'ai fait le bon choix. Jackson me dirige vers ma nouvelle chambre.
Elle est spacieuse et lumineuse. Elle contraste bien avec la salle du trône qui reste très sombre. Je n'ai sûrement pas besoin d'affaires puisqu'à présent je ne suis qu'une âme errante avec pour seule but de servir son roi.
Jackson me murmure doucement comme pour ne pas se faire entendre " Tu n'aurais sûrement pas dû choisir de le servir. Il est d'une cruauté sans nom. " Pourtant, même avec son conseil ou ça compatit je ne doute pas de ma décision.
Nous parlons un moment et je découvre que Jackson était en faîte père d'une famille de trois enfants, mais que sa femme était, elle aussi, décédé à cause de son violeur et il a choisis de tué l'agresseur de sa femme et ce pourquoi il a fini en enfer.
En fait il n'est pas du tout muet. Il était juste timide et c'est sa carrure imposante qui effraie.
Il m'affirme être là depuis 120 ans. Le pauvre… Il m'explique chacune de ses blessures et elles viennent directement ou indirectement du roi. Ça ne me rassure pas.
Une fois qu'il repart je m'allonge rapidement dans mon lit. Ce matin, me paraît être à des années lumières. Pourtant, c'est bien, ce matin que ma vie a péri dans les flammes.
Je m'endors.
L'eau était partout. Noire, glaciale, lourde comme du plomb. Je tendais les bras, cherchant désespérément à attraper quelque chose, n'importe quoi, mais mes mains ne rencontraient que le vide humide. Au-dessus de moi, des éclats de flammes dansaient à la surface, déchirant l'obscurité de couleurs rouges et or, comme un ciel en feu.
J'entendais le bois craquer, hurler, se tordre dans une agonie lente. Notre bateau, notre fier "Liberté", n'était plus qu'une carcasse brûlante. Des étincelles tombaient autour de moi, petites étoiles assassines qui piquaient ma peau avant d’être englouties par la mer.
Je voulais crier, mais l’eau emplissait déjà ma gorge. Je battais des jambes, je luttais, je montais... montais... mais la surface semblait s’éloigner à chaque mouvement, se transformant en un lointain tableau de lumière et de hurlements.
Soudain, une main surgit de l’ombre — une main calcinée, les doigts tordus comme des branches mortes — et agrippa mon poignet. J'essayai de me débattre, mais la poigne était glaciale, inhumaine. Lentement, inexorablement, elle me tirait vers le fond.
Dans un dernier effort, je levai les yeux. J'aperçus mon propre visage, flottant au-dessus des vagues, les yeux vides et la bouche ouverte dans un cri silencieux.
Puis tout s'effondra en un claquement sec.
Je me suis réveillée en sursaut, haletant, trempé de sueur. Le grondement des vagues résonnait encore dans mes oreilles. Mais il était trop tard : la terreur du rêve s'accrochait à moi comme une seconde peau. J'ai chaud, j'ai froid, j'ai peur. Ce n'était qu'un cauchemar. Tout est fini à présent. Tout va mieux. Je suis mort.
Je retente de m'endormir.
Je ne marchais plus de mon plein gré.
Mes jambes avançaient, mécaniques, tandis que mon cœur hurlait de terreur. Autour de moi, tout était brumeux, comme si le monde avait été plongé dans un voile sale et froid. Une voix, rauque et sifflante, chuchotait dans mon oreille, m'ordonnant d'aller plus loin, toujours plus loin, vers cette silhouette noire qui m'attendait.
Je voulais m’arrêter. Je voulais fuir. Mais mon corps ne répondait plus.
La silhouette grandit, se précisa. C'était un homme, ou plutôt... quelque chose qui avait vaguement forme humaine. Son visage n'était qu'une masse d'ombres mouvantes. Il tendit une main, et à ce moment-là, je sentis quelque chose en moi se déchirer. Comme si un fil invisible me reliait à lui, un fil que je ne pouvais ni couper, ni fuir.
Il me parla sans ouvrir la bouche :
"Tu es à moi."
Je voulus crier que non, que je ne voulais pas, mais mes lèvres restèrent closes. Mes bras se levèrent d'eux-mêmes. Je tendis mes propres poignets vers lui. Une chaîne noire, surgie du néant, s'enroula autour de mes poignets avec un bruit métallique.
Je sentis son pouvoir glisser sous ma peau, envahir mes veines comme un poison lent.
Je n'étais plus qu'une marionnette.
Tout ce que j'avais été – mes souvenirs, mes rêves, ma liberté – s'effaçait, aspiré par cette chose qui m'avait revendiqué.
Je voulais lutter. Je voulais hurler. Mais tout ce que je pus faire, c'était le regarder me voler moi-même.
Je me réveillai en hurlant, les poignets douloureux, comme si les chaînes étaient encore là, invisibles et glacées.
Pourquoi ai-je fait ce cauchemar ? Est-ce à cause du roi ? Qu'importe ! Je n'arrive décidément pas à dormir.
Je me lève et essaie de me diriger vers la " cantine" où l'on mange pour voir s'il n'y aurait pas quelque chose à grignoter pour m'occuper.
Je me dirige vers la cuisine d'un pas hésitant, la porte est ouverte alors j'entre et ouvre le frigo. Des pas résonne derrière moi, mais je n'y prête pas attention. Je trouve un yaourt donc je le prends.
Un voix s'élèvent derrière moi et me demande se que je fais là. Je ne prends même pas la peine de répondre ni de me retourner. Une main ferme agrippe ma hanche et me retourne me faisant faire face à lui. Il est grand, son aura aussi. Je ne distingue pas son visage mais les contours de sa silhouette me laissent voir ses muscles.
Cette voix sexy me chuchote ensuite :
— Mon Ange, que fais-tu dans mes cuisines ?
Je la reconnais. Sa voix. Se surnom.
C'est lui.
***Téléchargez NovelToon pour profiter d'une meilleure expérience de lecture !***
14 épisodes mis à jour
Comments