Chapitre 5 - Un kidnapping ?

/_D'un coup, ce qui semblait être une morsure me brûla davantage. Je ressens cette chose étrange. Un appel ?_/

PDV Xiao Jin :

Je l’ai ressenti. Par ce lien de sang que j’ai créé avec mon sang pur, j’ai senti... l’odeur de son sang. Il saigne. Et son cœur bat la chamade. Quelque chose ne va pas. Il est en danger.

Je sors de mon bureau en trombe, ignorant la voix de mon assistante qui m’appelle pour la réunion prévue dans dix minutes. Je ne l’écoute pas. Je n’en ai rien à faire. Mon chauffeur m’attend à peine que je claque la portière et lui ordonne de se dépêcher. Sa vie est peut-être en jeu.

Je me concentre. J’essaie de capter l’odeur, de suivre le fil invisible qui nous relie. Mais la trace s’amenuise... Merde !

Cette ruelle. Je la reconnais. C’est ici qu’on s’est embrassés pour la première fois. Pourquoi... pourquoi je ne sens plus rien au-delà de ce point ? Je saute hors de la voiture, le cœur battant.

Et là, ça me frappe. Cette odeur... ça empeste le vampire. Il y a une signature familière. Un parfum sucré mêlé à une aura prédatrice. Beurk. Mais au milieu de tout ça, une trace, fine mais bien réelle — l’odeur de mon sang pur. Ce petit être fragile... où est-ce qu’ils l’ont emmené ?!

PDV Nagasaki Kourougami :

Je me réveille lentement, une étrange brûlure me picotant la peau. Mes paupières s’ouvrent avec difficulté. Un homme se tient là, à quelques pas, me regardant avec intensité. Il me fait peur. Et pourtant… je ne peux m’empêcher de remarquer quelque chose en lui. Un air de ressemblance avec l’autre… avec celui de cette fameuse nuit. D’ailleurs, je ne connais toujours pas son nom. Quel dommage.

Mais je dois me recentrer. Ce n’est pas le moment de penser à lui. Je suis attaché, enfermé, et ce type me fixe comme si j’étais un trésor ou un animal de compagnie. Quelque chose me dit que ma vie est en jeu.

— Ne t’inquiète pas, je ne te ferai rien… ou du moins, pas pour l’instant, dit-il d’un ton calme mais ambigu. Au contraire, je t’ai sauvé. Tu devrais me remercier, non ?

— Sauvé ? De quoi ?

— D’un vampire incontrôlable. Disons que je suis tombé au bon moment. Bref, reste ici, et tout ira bien.

Sa voix est douce, presque mielleuse, mais une menace flotte dans l’air. Je ne lui fais pas confiance. Pourquoi m’a-t-il vraiment enlevé ? Et surtout… de quoi voulait-il me sauver ? Et… de qui ?

Au loin, j’entends une porte claquer. Elle s’est ouverte brusquement, comme si quelqu’un venait de faire irruption. L’inconnu l’a entendu aussi, il se redresse d’un bond. Il me lance un regard noir et me murmure sèchement :

— Tais-toi.

Je m’exécute, figé par la peur, le cœur battant à tout rompre. J’attends. Qui va franchir cette porte ? Un sauveur ? Un autre danger ? Peut-être les deux.

Et puis je le vois.

Il est là. Debout, comme une ombre imposante dans l'encadrement. Prêt à se battre... pour moi ? Vraiment ?

L’homme à ma droite — cet inconnu que je ne comprends toujours pas — éclate d’un rire moqueur en le voyant entrer.

— Ah ! Donc c’est toi qui as marqué ce sang pur ?

— Oui. Alors je te conseille de t’éloigner de lui. Immédiatement.

— Ou sinon quoi ?

— Je ne te le répéterai pas. Éloigne-toi.

— Tsss... Quel rabat-joie tu fais, Xiao Jin. Tu crois que je suis un danger ? C’est moi qui l’ai sauvé. De toi.

— Me sauver de moi ? Tu délires complètement. Je suis peut-être un danger, oui. Mais toi aussi, tu l’es. Tu as laissé ton ancien sang pur mourir par la faute de ton propre frère ! Et maintenant tu veux te racheter ? Le protéger ? C’est une blague ?

Un silence brutal tombe dans la pièce. La mâchoire de l’inconnu se crispe, douloureusement. Je le vois, ce tremblement contenu, cette colère froide qui monte... ou est-ce de la peine ?

Mais bordel... Qu’est-ce qu’il se passe ici ? C’est quoi, un "sang pur" ? Pourquoi m’appellent-ils comme ça ? Et pourquoi est-ce que tout le monde semble vouloir soit me sauver, soit me garder pour lui ?

Pendant qu’ils se disputent, je me débats discrètement contre mes liens. J’essaie de me libérer, en vain. Rien n’y fait. C’est comme si les cordes se resserraient à chaque tentative.

(Flashback de Shen Min)

Tout à coup, une vague de douleur envahit Shen Min. Ses poings se serrent, et il ferme les yeux un instant. Il revient à ce moment précis, des années en arrière, où tout avait basculé. La scène qui se déroule dans son esprit est aussi vivante qu’un cauchemar.

Il est dans un manoir isolé, entouré de pierres froides et de l’écho des voix murmurantes de la nuit. La pièce est plongée dans l’obscurité, mais il peut voir son frère à l’autre bout de la salle, son visage marqué par la colère et la douleur.

Shen Min, s'écria, brisant le silence de la nuit :

"Tu n’as pas idée de ce que tu as fait. Il était tout pour moi, et toi, tu as tout gâché !"

Shen Min se souvient de ce regard empli de haine, et de ce moment où tout a changé : quand son frère a tuer la seule personne qui avait un jour réellement pris soin de lui, le sang pur qu’il avait trouvé et aimé comme un enfant perdu.

Il n’était pas un simple compagnon. C’était ma rédemption. Mais mon frère a tout détruit. Il a pris ma vie, mes rêves, et m’a laissé avec rien d’autre que des regrets…

Il se souvient parfaitement du regard glacial de son frère, l'arme à la main.

"Tu l'as tué ! Pour de l'amour ! Ce n’était qu’un outil pour ton bonheur ! Tu n’as jamais compris !"

Shen Min, paralysé par la douleur et la perte, regarde son frère s’avancer avec l’arme. Il n'a jamais voulu que cela se termine ainsi, mais il ne pouvait plus reculer.

Un cri. Puis le silence lourd.

Le sang pur est mort. Et Shen Min est resté là, au centre de cette scène macabre, les mains couvertes de sang. Mais ce n’était pas lui qui l’avait tué. C’était le destin, ou peut-être la fatalité de sa nature.

Il ne l'avait pas tué, mais n'avait rien fait quand son frère lui a pris la vie. Depuis ce jours, son frère, pour lui, n'a plus jamais existé.

( Retour à la réalité )

PDV Shen Min :

La pression dans ma poitrine ne cesse de croître. J’ai failli tout perdre encore une fois. Mais cette fois, je ne le laisserai pas partir. Pas après tout ce que j’ai sacrifié.

Je me tourne vers lui, mon regard fixant Kourougami avec une détermination nouvelle.

 "Tu ne sais pas encore qui tu es, n'est-ce pas ?" murmurai-je, le souffle court.

Je suis sur le point de lui révéler ce qui pourrait tout changer. Mais un bruit derrière nous interrompt mes pensées.

Et quand je me retourne… tout bascule.

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