Chapitre 5 – Un instant de rêve

Le lac scintillait sous les rayons du soleil du matin. L’eau claire ondulait doucement, caressée par le vent. Les rires des filles résonnaient à travers les arbres.

Anayo nageait à toute vitesse, éclaboussant l’eau autour d’elle.

— Tu ne m’attraperas pas !, cria-t-elle en riant.

— On va bien voir ça !, lança Trisha, la suivant de près.

Elles tournaient, sautaient, plongeaient, insouciantes, comme si le monde s’était arrêté.

Non loin, sur la rive, Light les observait, les bras croisés. Son regard était grave, un peu distant.

— Elles ont l’air d’avoir oublié pourquoi on est ici, marmonna-t-il.

Cuckoo, suspendu à une branche, répondit :

— C’est vrai qu’elles sont un peu… bruyantes.

Cloud, qui flottait tranquillement sur le dos, ouvrit un œil :

— Arrête de te plaindre pour une fois et viens t’amuser avec nous !

Land ajouta avec un grand sourire :

— Oui, toi aussi, Light ! Viens dans l’eau !

— Ce n’est pas envisageable, répondit Light froidement.

Trisha, sans se vexer, lui lança un regard amusé.

— Il n’aime toujours pas ça, mais moi ça m’amuse. Et toi, Cuckoo ?

— Très peu pour moi, merci bien, répondit le petit être, en croisant les bras.

— Allez, détends-toi un peu !, insista Cloud.

— Oui, tu devrais apprendre à rire un peu !, ajouta Land en riant.

Il fit alors surgir une tige de plante qui poussa doucement Cuckoo vers le bord de l’eau.

— Hé !, grogna Cuckoo, pris au piège.

Les autres éclatèrent de rire, et Cuckoo, vexé, plissa les yeux.

— Vous trouvez ça drôle ? Très bien… préparez-vous !

Il agita ses ailes, faisant tourbillonner l’air au-dessus du lac. Une brise soudaine ridait l’eau. Des éclats argentés jaillirent de la surface — des poissons, attirés par l’énergie magique, se mirent à bondir autour des filles.

— AAAAH !, hurla Trisha en s’enfuyant à la nage.

— Ils sont partout !, cria Anayo, riant et criant en même temps.

Sur la rive, Cuckoo riait aux éclats. Un vrai rire, cristallin et inattendu.

Anayo, trempée mais hilare, s’écria :

— On a réussi à faire rire Cuckoo !

Trisha, secouant la tête, un sourire aux lèvres, ajouta :

— Au moins, il y en a un qui s’amuse, finalement.

Ils continuèrent à jouer dans l’eau, jetant des éclaboussures, se poursuivant en riant. Même Land se laissa glisser dans l’eau.

Seul Light, installé sur la branche haute d’un arbre, restait immobile. Il les regardait de loin, sans expression.

Malgré leurs rires, il ne ressentait aucune joie.

La nuit tomba doucement, enveloppant la forêt d’un manteau d’ombre. Les compagnons avaient allumé un feu, et la viande grillait au-dessus des flammes. Chacun racontait une histoire, les yeux pétillants de fatigue et de bonheur.

Plus tard, un à un, les membres du groupe s’endormirent.

Tous… sauf deux.

Trisha, toujours éveillée, aperçut Light, assis près d’un arbre, les yeux perdus dans l’obscurité.

Elle s’approcha doucement.

— Je peux te parler un instant ?

Light tourna la tête.

— Tu ne dors pas ?

— Non. Pas encore envie.

— Tu voulais me dire quelque chose ?, demanda-t-il sans émotion.

Trisha s’assit à côté de lui, en silence pendant un instant.

— Pas vraiment… Je voulais juste m’assurer que tu allais bien.

Light resta figé. Il tourna lentement les yeux vers elle.

— Tu sembles toujours si… loin de nous. Et parfois je me demande si tu veux vraiment être ici... avec nous.

Mais à ces mots, Light la coupa sèchement.

— Ce n’est pas nécessaire de t’inquiéter. Je te l’ai déjà dit. Retourne dormir.

Il se leva, s’éloignant vers les arbres, son ombre disparaissant dans la nuit.

Trisha le regarda s’éloigner, le cœur un peu serré.

Le lendemain matin, le ciel était encore rose, et le camp dormait paisiblement. Trisha, réveillée avant tout le monde, se leva en silence. Elle décida de préparer le petit déjeuner.

Elle rassembla quelques ustensiles, alluma un petit feu et commença à faire griller des galettes de maïs.

— Tu prépares le petit-déjeuner ?, demanda une voix douce derrière elle.

C’était Anayo, qui venait d’ouvrir les yeux.

Trisha se retourna en souriant.

— Bonjour, Anayo.

— Tu veux de l’aide ?, proposa la jeune fille.

— Avec plaisir !

— Super, je reviens tout de suite !

Anayo attrapa un panier vide et fila vers la forêt.

— Hé ! Où vas-tu ?, s’écria Trisha, surprise.

— Cueillir des fruits ! On va faire un petit-déjeuner royal !, répondit Anayo en riant.

Elle disparut entre les arbres, insouciante.