ÉCHAPPÉE

J’ai peut-être exagéré, c’est vrai que laisser une drépanocytaire imprudente dans une foret pour mon petit ami n’était pas la meilleure des idées que j’ai pu avoir, je commence à sérieusement m’inquiéter, surtout qu’elle n’a jamais été forte physiquement, et qu’elle n’a rien pour communiquer ou pour partager sa communication parce que l’idiote a oubliée son téléphone à la maison, elle était sensée revenir il y a déjà trois jours mais aucune nouvelles d’elle ; je devrais peut-être signaler sa disparition à la police avant que papa ne fasse une attaque. Sa fille la plus sage a quand même disparue, ce serait le prétexte parfait pour lui de nous abandonner en mourant d’une crise cardiaque. Je n’arrêtais pas de faire les cents pas dans la maison avec une angoisse grandissante en moi. Je le sentais bien, c’était ce truc de jumelle que l’on ressentait quand l’une de nous a des problèmes. Et elle, je le sens bien, elle en a un énorme.

Je n’avais plus la patience d’attendre que la police la retrouve alors que ça fait des jours qu’elle n’est pas là. Brusquement, je fus saisi d’une grande frayeur : et s’il lui été arrivé quelque chose ? je ne me le pardonnerais jamais ; alors, comme poussé par un excès d’adrénaline, je pris les clés du camping-car et fonça au lieu de campement habituel ; ce qui devrait me prendre une bonne heure. Heureusement, plus jeune, j’ai appris à retrouver un individu par les traces qu’il aurait laissé en passant ; donc la retrouver en forêt serait un jeu d’enfant pour moi. Je commençais à entrevoir les arbres de la forêt que j’entendis des bruits bizarres et à cet instant, quelqu’un surgit des bois. Je pouvais deviner la silhouette d’une jeune femme, elle m’avait l’air affolée, essoufflée et… mais attendez, c’est Nayla ! à l’instant où mon cerveau capta que c’était ma sœur, mon corps réagit tout seul, je descendis plus vite que je ne cligne les yeux et me mis à courir comme si la mort me poursuivait vers celle que j’ai tant recherchée pendant tout ce temps, je ressentis toute sorte d’émotion à la fois, comme un mélange de soulagement, d’interrogation, de colère et frustration, j’avais tellement de questions mais que je préférais garder pour plus tard, d’abord je devais l’emmener à l’hôpital.

C’était la première fois que je me sentais aussi bien au sein de ma meute, depuis l’alpha a fait prisonnière cette humaine et a ordonné de ne pas la toucher, j’ai tout de suite su qu’il y aurait un énorme changement dans la meute. Tony était devenu beaucoup plus tolérant et patient qu’il ne l’a jamais été. Hier déjà, il a juste fait fouetter une servante qui la regardé dans les yeux ; de nature, il l’aurait égorgé avec ses griffes et aurait jeté sa dépouille aux chiens. S’ils arrivaient à être un peu plus qu’une prisonnière et son ravisseur, elle pourrait devenir la première Luna humaine de toute l’histoire de la meute. Et peut-être même qu’il relâchera Talan si tout va bien dans sa vie amoureuse !! Parce qu’après tout, c’est grâce à son arrivée qu’on a pu repousser la condamnation à mort de mon frère. Tout va bien maintenant qu’elle est là, la meute va pouvoir vivre et prospérer en paix.

_Garde : Sir Grayson, je suis désolé de vous déranger mais, pourriez-vous annoncer à l’alpha que la prisonnière qu’il a ramené l’autre jour a réussit à s’enfuir.

_Grayson : hahahahahahahahahaha, très bonne blague mon ami. Mais dis-moi, tu ne ris pas ? C’est une plaisanterie n’est-ce pas ? le garde me regarda d’un air triste et baissa les yeux pour ne plus fixer les miens. J’espère que c’est une plaisanterie ; n’est-ce pas ?

Je ne voulais pas y croire, la seule chance pour moi de revoir un jour mon frère venait de s’enfuir sans laisser de traces. Comment ? comment est-ce possible qu’elle ait réussie à échapper à des gardes aussi bien entrainer que vous ? qui plus est une humaine !! Elle ne m’avait pas l’air d’être une bodybuildeuse ; donc je ne vois pas comment elle aurait pu s’enfuir sans qu’aucun de vous ne le remarque !!

_Garde : Je suis vraiment désolé mon seigneur, mais quand nous sommes arrivés avec ma troupe pour le tour de garde, nous avons juste trouver la grille ouverte ; cela n’avait pas l’air d’avoir été forcé. On dirait juste qu’on a utilisé la clé pour ouvrir la cellule.

_Grayson : Quelqu’un l’aurait aidé à s’échapper alors que la paix allait faire son entrée dans la meute ? Et aucune autre odeur ne flottait dans l’air à par la sienne ?

_Garde : A vrai dire, il n’y avait aucune odeur dans les parages. Ni la sienne, ni celle de la personne qui aurait pu l’aider à s’échapper.

_Grayson : Ce n’est pas normal ; elle vient tout juste de découvrir l’existence des loups-garous, comment arriverait-elle à masquer son odeur ? A moins que l’un de nous ne l’ai aidé à le faire. Apprêtez-moi ma Mercédès, ordonna-t-il avant de laisser des instructions claires à son second : Tu dois occuper l’alpha et faire en sorte de retarder son heure de visite habituel le temps que j’aille à sa recherche.

_ Tony : OU EST ELLE PASSEE ?!

Oh non il est trop tard, il a découvert sa disparition, la paix tant attendue dans la meute s’est envolée, rien à faire on est foutu.

_ Tony : faites venir les gardes qui avaient été assignés à sa surveillance, immédiatement !

_ Garde : Mais, mon seigneur, vous ne trouvez pas que c’est une bonne nouvelle qu’elle soit partie ? les humains sont une grande menace pour nous et de surcroit, même si elle décidait de raconter ce qui lui est arrivé à quelqu’un d’autre ils l’a prendraient tous pour une folle et ne l’écouteraient pas. Et tout… Le pauvre n’eut pas fini sa phrase que sa tête roulait déjà au sol comme un vulgaire jouet.

_ Tony : qui d’autre veut discuter mes ordres ?

Personne ne répondît, ils baissèrent la tête. Oui, c’est bien ce que je pensais, maintenant faites venir les gardes qui étaient assignés à sa surveillance et appelez-moi Grayson immédiatement !

Il eut à peine fini de parler que les gardes se dispersèrent pour exécuter les ordres donnés, personne ne le désobéit en général, et encore moins quand il est comme ça.

Les gardes chargés d’arrêter les soldats assignés furent les plus rapides, ils les escortèrent devant le maitre suprême

_ Tony : voilà donc les incompétents qui n’ont pas réussis à garder une prisonnière, une gamine sans défense et sans aucune force dans les bras

_ Gardes : que votre règne soit aussi long que votre vie mon seigneur ! nous savons que nous ne méritons pas votre clémence, mais nous vous supplions de nous épargner, ce n’est pas notre faute ! dirent-ils affolés

_ Tony : ce n’est pas votre faute ?! très bien donnez moi une seule raison de ne pas vous ôter la vie

L’un des gardes prit la parole et dit : seigneur, nous ne savons pas comment mais nous nous sommes retrouvés tous inconscients d’un seul coup et à notre réveille la cellule était complètement vide, nous avons ensuite essayés de la pister grâce à notre odorat mais son odeur était masquée, impossible de la retrouver, on dirait presque que quelqu’un l’aurait aidé à s’échapper

_ Grayson : mon seigneur, que votre domination soit éternelle, je vous en prie écoutez ce que j’ai à dire, ces soldats n’y sont pour rien.

_Tony : as-tu des preuves de ce que tu avances ?

_Grayson : oui mon maitre, j’ai fait analyser les repas qu’ils avaient pris la veille et nos analystes ont détectés de la belladone dans leur repas, comme vous le savez la belladone est du poison pour les humains mais une drogue pour les loups et ce n’est pas tout car celui qui a fait ça a pensé à tout, pour masqué l’odeur de cette drogue il y a ajouté du vinaigre et on retrouve cette même odeur dans la cellule c’est pourquoi ils n’ont pas pu se mettre à sa poursuite, cette jeune fille ne croyait même pas en l’existence des loups garous jusqu’à il y a peu je ne pense pas qu’elle ait pu s’échapper toute seule, ce qui veut dire qu’il y a un traitre parmi nous qui a aidé votre prisonnière à s’échapper et a donc trahit la meute et notre alpha, je vous propose donc mon seigneur de me laisser ouvrir une enquête pour découvrir le coupable, donnez-moi aussi du temp pour la retrouver dans les plus bref délais, je me permet aussi de vous implorer d’épargner la vie de ces soldats

_Tony : tu as trois jours pour la retrouver, tu pourras mener ton enquête après si tu le souhaites mais la retrouver doit être ta plus grande priorité oublies tout le reste, il faut à tout prix qu’elle me revienne dans le cas contraire ton frère et ces soldats que tu cherches tant à protéger périront de la pire des façons, d’une mort lente et douloureuse, ils seront mis dans le taureau en fer !

_Grayson : bien mon seigneur, il sera fait selon votre volonté mon maitre, merci de m’accorder votre confiance dit il en mettant un genou à terre

_Tony : A présent que tout le monde dispose !

Sur ces mots la salle se vida aussi vite qu’elle se remplit un peu plus tôt.

Elle ne peut pas m’échapper je le lui interdis. Mais pour qui se prend-elle à défier ma volonté ainsi ?! si je mets la main sur elle, qu’elle soit certaine que même la mort ne pourra m’empêcher de l’avoir. Dit-il en serrant ses points.

Etant donné que ma sœur ne semblait pas très en forme, j’ai dû l’emmener très vite aux urgences et prévenir papa afin que sa tension retombe un moment. Selon les médecins elle a juste besoin de repos et de prendre un peu l’air, mais une autre recommandation comme quoi elle devait consulter un psy ne semblait pas trop plaire à papa. Alors j’ai pris la décision de la sortir un peu tous les jours afin qu’elle puisse géré le stress.

Dès qu’on nous en a donné la permission, mon père est tout de suite aller la voir et tenait à passer la nuit à l’hôpital afin de veiller sur elle mais je savais qu’il ne tiendrait pas le coup, j’ai donc insisté pour pouvoir rester auprès de notre petite Nayla. Je savais que c’était un peu de ma faute, si j’étais avec elle on aurait pu évité tout ça, alors je devais au moins m’occupé d’elle pour cette nuit.

_Inès : Alors ? Comment tu as trouvé cette petite sortie en solitaire ? ce à quoi je n’eus que le silence comme seule réponse. Je sais que tu es très fâchée et contrariée du fait que je ne sois pas venu avec toi et tu as tout à fait raison ; mais s’il te plait ne boudes pas maintenant. Je suis là pour m’occuper de toi et tu devras bien me parler à un moment ou à un autre. Je m’attendais à ce qu’elle réagisse car Nayla n’a jamais été du genre rancunière mais la salle resta plongée dans un silence de mort et elle ne cessais de regarder par la fenêtre de sa chambre. J’ai donc du me résoudre à la laisser un peu tranquille, peut-être que le choc était vraiment trop grand et qu’elle n’arrivais pas à me pardonner de l’avoir abandonner.

_Nayla : Tu n’as pas à t’en vouloir Inès, même si tu étais là tu aurais fini comme moi aujourd’hui…

je ne comprenais pas trop ce que Nayla venait de dire, mais au moins elle ne semblait pas en colère contre moi et c’était déjà pas mal. Afin de ne pas perdre son attention, je décide alors de comprendre ce qu’elle venait de dire sur son état.

_Inès : Qu’est-ce que tu racontes ? Mais bien sûr que j’aurais pu te protéger et tu n’aurais pas non plus fini comme ça. Tu as croisée une bête sauvage dans la forêt ?

Nayla sursauta au moment même où elle entend les mots « bête » et « sauvage », on aurait dit qu’elle en était terrifiée ; et elle tourna doucement la tête pour me regarder dans les yeux. Et je dois avoué que ses yeux étaient aussi effrayant que ceux des faucheuses dans « Madame pérégrine et les enfants particuliers », ses yeux étaient…

je n’ai pas pu finir ma réflexion que Nayla commença déjà à verser des larmes comme si on venait de lui annoncé le décès de notre père.

_Inès : Mais pourquoi pleurs-tu Nayla ? tu as mal quelque part ?

_Nayla : Inès, les médecins me prennent pour une folle et papa pense que j’ai dû resté inconsciente pendant trop longtemps et que je confond mes rêves et la réalité, snif. Stp, toi ma sœur crois moi je t’en prie, snif. Je ne suis pas folle et je sais ce que j’ai vu, c’était des monstres, ils pouvaient se transformer en loups et en humains ; ils étaient aussi grands que des éléphants, ils étaient cannibales et omnivores, je sais que ça peut te paraitre complètement fou mais, je peux juré sur la tombe de maman que je ne te mens pas, snif.

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