Chapitre 2

...DAWSON....

Le réveil fût brutal. De même que le coup que j'ai flanqué à mon alarme. Pas le temps d'un Petit déjeuner, que mes pieds me traînèrent jusqu'à ma Hyundai. Énervé au summum, je me surpris à frapper contre mon volant à cause des bouchons. Mon humeur était au plus bas. Le ciel était maussade et aucun oiseau n'a ouvert sa grande gueule en ce si mauvais matin.

Hasard ? Allez savoir.

— Bonjour, Monsieur Jo–

— Oui, Ambroise, je la coupe. Avez-vous décalé mes rendez-vous de ce matin ?

— N-non, vous ne me l'aviez pas–

— Décalez-les. Je ne veux recevoir personne dans mon bureau pour le moment.

Elle sembla vouloir dire quelque chose mais je n'attendis pas et pris illico presto l'ascenseur. Quelques patients me saluèrent et je répondis brièvement avant de gagner mon havre de paix. Du moins presque.

— Salut, partenaire ! débarqua Kirk d'une entrée fracassante.

Dites-moi que c'est pas vrai...

Il prit place en face de moi et me remit un dossier.

— Tiens, ce sont les résultats des radios de mardi.

Je l'ouvris et le parcourus, avant de le fermer d'un geste sec. Kirk haussa du sourcil.

— Qu'est-ce qui ne va pas ?

Je plantai mes pupilles dans les siennes, puis affichai un large sourire.

— Rien ! Tout va à mer-veille !

— Tu sais que ton sourire est juste affreux ?

Je repris ma mine grincheuse et rangeai le dossier dans mon tiroir avant de le regarder de nouveau, d'une froideur sans précédent.

— Sans commentaire.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Rien, et c'est bien ça le problème. Faut toujours que ce soit moi qui...et puis merde !

Je tape sur mon bureau et bondis de mon siège, tandis que Kirk m'observait, abasourdi.

— Tout doux, mon beau. C'est au sujet d'Olivia ?

Une fois de plus, il venait de taper dans le mil.

— Bien-sûr. Comme toujours ! Tu n'as pas idée d'à quel point elle peut être si énervante, quand ça lui prend !

— Ok, d'accord. Mais d'abord, calme-toi s'il-te-plaît. Nous sommes au travail, alors respire et reprends ton calme.

Je m'appuie sur les rebords de mon siège et tente de me reprendre. Cela fait, Kirk réitéra sa question.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Hier soir, j'ai tenté de l'appeler.

— Et a-t-elle répondu ?

— Évidemment que non. Je ne sais même pas ce qui m'est passé par la tête. J'espérais qu'elle décroche et me passe Lily, mais c'était trop beau pour être vrai...

— Je comprends, tu as craqué. Ta fille doit te manquer...

J'acquiesce.

— Énormément.

Il se leva et me tapota l'épaule.

— Réessaye une prochaine fois, mais veille à trouver quoi dire une fois qu'elle répondra !

Je méditai silencieusement sur ses paroles.

— Allez, on a du pain sur la planche. Souris un peu, tout le monde n'est pas obligé de savoir pour ton divorce. Si tu veux, ce week-end, nous irons en salle. Ça te dit ?

— Pourquoi pas...

...❖❖❖...

...THÉA....

— Allez, j'y vais !

— D'accord, prends soin de toi.

Emilio posa un bisou sur mon front avant de prendre la route pour le lycée. Je débarrassai la table, puis m'apprêtai également à partir en cours. J'enfilai ma veste en cuir et glissai sur mes bottines, avant de sortir de la maison.

Je longeai le trottoir et arrivai en peu de temps qu'il en faut au centre-ville. Trouver une maison dans un quartier résidentiel n'était pas une mince affaire. Sans compter toute la paperasse qui allait avec ! Mais quand mon frère est venu me rejoindre, j'ai dû prendre des mesures afin qu'il ne puisse manquer de rien.

Mes cheveux coiffés en une afro, je me hâtai de traverser la route. Sauf qu'un idiot n'ayant pas l'air d'avoir vu que le feu était rouge, manque de me faucher, avant de freiner de justesse, à quelques mètres de moi. Par l'effroi, je sursaute avant de voir ce connard s'énerver.

— Ça va pas de traverser comme ça ?!

— Non mais, vous êtes aveugle ou quoi ?! C'était à vous de vous arrêter !

— Sur le coup, c'est vous qui l'êtes !

— Je vous demande pardon ?!

— Dégagez de la route si vous ne voulez pas vous faire renverser !

Son kulo me sidèra.

Furieuse, je tapai contre le capot de sa voiture et lui montrai mes deux sublimes majeurs.

— Allez vous faire foutre !

Il me dévisagea alors que je me rendis sur l'autre trottoir. Non mais quel abruti ! Juste parce qu'il ne voulait pas admettre avoir été sur son putain de portable, il se la joue. Ça y est, il a refait ma journée, le salaud...

J'arrivai devant la bâtisse, quand la sonnerie me mis en alerte. Je me dépêchai donc d'aller en classe, les nerfs toujours à vif.

— De ce fait, nous pouvons dire que la nature humaine est en elle-même un obstacle quant à l'épanouissement de notre âme...

Attentive, je pris note et n'hésitai pas à poser des questions à monsieur Rivera, notre professeur de psychologie. J'en étais à ma dernière année, dangereusement proche de mon master en psychologie humaine. Oui, étrange venant de quelqu'un qui s'est chamaillé comme une gamine pré-pubert avec un tocard de conducteur. Cependant, je pouvais me montrer bien pire, professionnellement parlant. Bien que le langage familier soit un peu une seconde nature, chez moi.

Cela ne servait à rien d'exposer son parcours scolaire, dans des situations comme celle-ci. Il fallait juste un vocabulaire suffisant et merdique pour bien tenir la conversation. Si l'on peut la considérer ainsi...

C'était l'heure de la pause et Mady m'approcha, aussi excitée qu'une puce. En dernière année comme moi, nous nous sommes rencontrées un peu par hasard, en cherchant nos emplois du temps respectifs. Delà est née une drôle d'amitié qui, même après trois ans, demeure flambant neuf !

— Devine quoi, Bestie !

— Quoi ? Dis-moi ce qui se passe ! Pourquoi tu es si agitée ?

— Désolée, mais je n'arrive plus à tenir sur place. Kirk m'a déposée hier.

— Ah bon ? Mais, attends, y a quelque chose qui va pas là. Vous avez dormi ensemble ?

— Non, jamais je ne ferai une chose pareille ! Il est venu me prendre chez moi. Et...

— Et...?

— Nous sortons ensemble !

— Non ?!

— Si !

Je hurlai de joie et sautillai en lui serrant dans mes bras. Mady m'avait tellement parlé de ce Kirk et de ses sentiments que leur histoire était digne d'un drama sud-coréen. Je me repris et me racla la gorge.

— Attends, comment ça s'est passé ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ? Je veux tout savoir.

...❖❖❖...

...DAWSON....

Cette folle a refait ma journée, tiens !

Et son cran m'a donné envie de sortir de ma voiture pour l'insulter à mon tour. Dieu merci que je me sois retenu de le faire. Sortir autant de mes gonds n'était pas digne d'exemple. Et contrairement à elle, je savais gérer mes colères, tel l'homme mature que je suis.

À l'entendre, on aurait dit une fille du Queens, ou de Brooklyn. Des personnes peu fréquentables. Son anglais bancal et sa réaction avait confirmé mes soupçons. Encore heureux de ne pas avoir perdu de temps en entrant dans son jeu. Sinon, j'aurais reçu une mauvaise visite de ses amis gangsters.

Quand elle m'a fusillé du regard, j'ai bien cru qu'elle allait bondir sur mon véhicule. En était-elle capable ? Peut-être. On ne le saura jamais.

J'exagère sans doute. Voire un peu trop. De toute façon, je préfère ne plus y penser. Elle n'a rien eu de grave, c'est déjà ça. Autrement dit, j'aurai eu de sacrés ennuis. D'ailleurs, ça ne m'aurait pas étonné qu'Olivia en profite pour m'enfoncer plus que je ne suis, et salisse davantage mon nom. Tous ces détails étaient à prendre en compte. Il en valait pour ma réputation de médecin.

Au volant, je me m'attendis pas à ce que mon portable sonne. J'y jetai un coup d'œil et me figeai à la vue du nom affiché sur mon écran.

“Olivia”.

Tiens, en parlant du loup...

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