Chapitre 8

Le dîner se tenait dans une salle privée à l’atmosphère luxueuse, éclairée par des chandeliers qui diffusaient une lumière douce et dorée. Une longue table ornée de vaisselle en argent trônait au centre, et Aurelio était déjà installé à une extrémité, un sourire satisfait sur les lèvres en voyant Serena entrer.

Elle avançait avec une grâce maîtrisée, portant la robe imposée par Aurelio. Chaque pas était une bataille intérieure pour contenir sa colère et sa révolte.

— "Tu es splendide," déclara-t-il, posant son verre de vin.

— "Merci," répondit-elle d’un ton neutre, refusant de montrer la moindre émotion.

Elle s’assit en face de lui, croisant ses mains sur ses genoux pour dissimuler leur légère tremblement.

— "Tu vois, Serena," commença-t-il, "tout cela aurait pu être évité si ta famille n’avait pas joué avec le feu. Mais je dois admettre qu’avoir une Bellanova sous mon contrôle a un goût particulier."

Serena serra les dents mais ne répondit pas, préférant garder le silence plutôt que de risquer une provocation.

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Le dîner se déroula dans un calme tendu. Aurelio parlait de ses affaires, de ses victoires, comme s’il cherchait à l’impressionner ou à lui rappeler son pouvoir. Serena écoutait, enregistrant chaque détail pertinent.

— "Pourquoi cette obsession pour ma famille ?" finit-elle par demander, brisant le silence.

Aurelio posa sa fourchette, ses yeux s’assombrissant.

— "Parce qu’ils m’ont pris ce qui comptait le plus pour moi. Mes parents. Ma dignité."

Il marqua une pause avant de poursuivre, le ton plus grave :

— "Tu es la dernière pièce du puzzle, Serena. Tu es ma revanche."

Elle le fixa, essayant de discerner une faiblesse dans son regard, un moment d’humanité. Mais tout ce qu’elle y trouva, c’était une haine froide et calculée.

— "Et Alessia ?" demanda-t-elle doucement. "Elle n’a rien à voir avec tout ça."

Aurelio esquissa un sourire cruel.

— "Elle est ta faiblesse. Tant qu’elle est en vie, tu feras tout ce que je veux. Tu comprends maintenant pourquoi elle est précieuse pour moi ?"

Serena détourna le regard, son cœur lourd. Elle avait toujours rêvé de retrouver Alessia, mais jamais dans de telles circonstances.

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À la fin du dîner, Aurelio se leva et fit le tour de la table pour se tenir près de Serena. Il se pencha légèrement, son souffle chaud caressant son oreille.

— "Tu apprends vite, Serena. Continue comme ça, et peut-être que cette vie sera plus facile pour toi."

Elle se redressa, les poings serrés, mais força un sourire.

— "Je n’ai pas vraiment le choix, n’est-ce pas ?" murmura-t-elle avec une fausse docilité.

— "Non," répondit-il, un sourire en coin.

Lorsqu’il sortit de la pièce, Serena sentit ses jambes fléchir. Elle se laissa tomber sur sa chaise, les mains tremblantes. Mais au fond d’elle, une lueur d’espoir persistait. Aurelio était peut-être puissant, mais il était aussi aveuglé par sa haine. Cette obsession pourrait être sa faiblesse, et Serena comptait bien l’exploiter.

***

Plus tard dans la nuit, alors qu’elle était seule dans sa chambre, Serena se tenait près de la fenêtre, regardant les étoiles.

— "Alessia, je te sortirai de cet enfer," murmura-t-elle.

Elle savait que le chemin serait long et dangereux, mais elle était prête à tout risquer pour sauver sa sœur et mettre fin au règne d’Aurelio. Pour cela, elle devait continuer à jouer son rôle, porter le masque qu’il attendait d’elle, tout en préparant sa vengeance dans l’ombre.

Elle posa sa main sur la vitre froide, une détermination nouvelle dans les yeux.

— "Tu as peut-être gagné cette bataille, Aurelio," murmura-t-elle. "Mais je gagnerai la guerre."

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