chapitre 7

Le lendemain matin, Serena fut tirée de son sommeil agité par un bruit sourd contre la porte. Un des hommes de main d’Aurelio entra sans prévenir, déposant une tenue sur le lit.

— "Mets ça," ordonna-t-il d’un ton sec avant de repartir sans attendre de réponse.

Serena se redressa lentement, l’esprit encore embrumé, et fixa la robe. C’était une pièce élégante mais provocante, un symbole clair du contrôle qu’Aurelio exerçait sur elle.

Elle serra les poings, une vague de révolte traversant son corps. Mais les images d’Alessia, blessée et impuissante, la ramenèrent à la réalité. Chaque décision qu’elle prenait désormais était guidée par une seule pensée : protéger sa sœur à tout prix.

Elle enfila la robe à contrecœur et se regarda dans le miroir. La femme qui lui renvoyait son reflet semblait être une étrangère, une coquille vide.

Un autre homme entra peu après pour l’escorter jusqu’au bureau d’Aurelio.

Aurelio était assis dans son fauteuil, un verre de whisky à la main, lorsqu’elle entra. Son regard s’alluma d’une lueur satisfaite en la voyant dans la tenue qu’il avait choisie.

— "Parfait," dit-il, un sourire narquois aux lèvres. "Tu apprends vite."

Serena se tint droite, les bras croisés, refusant de baisser les yeux malgré la tension qui pesait sur elle.

— "Qu’est-ce que tu veux de moi aujourd’hui ?" demanda-t-elle, sa voix froide mais tremblante.

Aurelio posa son verre et se leva lentement, s’approchant d’elle jusqu’à ce qu’il soit à quelques centimètres de son visage.

— "Ce que je veux, Serena, c’est que tu comprennes ta place ici. Tu es à moi maintenant, et chaque décision que tu prends, chaque mot que tu prononces, doit être pour me plaire."

Elle le fixa avec un mélange de haine et de défi.

— "Et si je fais tout ce que tu demandes ? Tu laisseras Alessia tranquille ?"

Aurelio esquissa un sourire cruel.

— "Si tu obéis, elle vivra. Mais si tu ne fais ne serait-ce qu’un faux pas, je te garantirai qu’elle regrettera chaque jour de sa vie."

Serena sentit un frisson glacé parcourir son échine.

— "Très bien," murmura-t-elle, résignée.

— "Bien," répondit Aurelio en se redressant. "Alors commençons par un dîner ce soir. Toi et moi. Je veux que tu sois parfaite."

De retour dans sa chambre, Serena s’effondra sur le lit, le poids de sa situation l’écrasant. Mais alors qu’elle fixait le plafond, une idée germa dans son esprit. Si elle devait jouer le rôle qu’Aurelio attendait d’elle, alors elle pourrait peut-être utiliser cette proximité pour trouver une faille.

Elle savait qu’elle ne pourrait pas affronter Aurelio directement. Il était trop puissant, trop calculateur. Mais si elle parvenait à gagner sa confiance, à comprendre ses faiblesses, alors peut-être qu’elle pourrait retourner la situation.

Les heures qui suivirent furent consacrées à réfléchir à un plan. Chaque geste qu’elle ferait, chaque mot qu’elle prononcerait, serait calculé pour semer la discorde dans l’empire d’Aurelio.

Serena se regarda dans le miroir une dernière fois avant de quitter sa chambre pour le dîner.

— "Tu veux que je sois parfaite, Aurelio ?" murmura-t-elle. "Alors je te donnerai exactement ce que tu veux… jusqu’au jour où je te détruirai."

Avec cette promesse gravée dans son esprit, elle sortit de la chambre, prête à affronter son ravisseur une fois de plus.

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