Panique

Je suis toujours au-dessus de Michael et nous sommes face à face. Mon couteau est toujours dans son bras.

Il y a un long silence dans la cuisine comme ci aucun de nous n'a l'air d'avoir conscience de ce qui s'est passé.

Je me sens drôle, je ne suis ni fatigué, en colère triste ou même épuisé. J'ai l'impression d'être vide de toute émotions ou sentiments, comme si j'étais un corps inerte isolé dans une bulle où le silence et la solitude règne.

Face à moi, Michael semble choqué et surpris, au plus haut point. Il ne dit rien et ne fait rien.

Mon frère tourne sa tête vers son bras poignardé et, comme s'il avait repris conscience, pousse un long cri qui, je pense s'est fait entendre jusqu'au salon.

D'un coup, je reprends conscience. Qu'est-ce que j'ai fait ?

À ce moment, les parents arrivent. Papa sursaute en voyant cette scène et maman pousse un cri.

Je panique et mon premier réflexe est d'enlever le couteau mais, je fais si brutalement que mon frère pousse un second cri. Une fois le couteau retiré, je recule et me cogne contre le mur avant de m'écrouler.

- Michael, crient mes parents en se précipitant vers lui.

Les cris de mes parents et les gémissements de Michael font descendre les domestiques et Lorenzo. Tout le monde se regroupe autour de Michael. Seule Lorenzo reste devant la porte, l'air choqué et effrayé.L'un des domestiques appelle déjà une ambulance.

Je me sens mal, je tremble, je vois trouble, j'ai le vertige, la nausée et je ne peux plus respirer. Je regarde mes mains pleines du sang de mon frère, puis je regarde la foule autour de Michael.

Pourquoi ? Pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi j'ai poignardé mon frère et pas moi ? Pourquoi j'ai créé toute cette agitation à la réception et ici ? Pourquoi j'ai traumatisé Lorenzo. Pourquoi je suis comme ça ? Je ne dois pas être comme ça.

Seigneur, pourquoi je ne suis pas normal ? Je tourne ma tête vers la porte, Lorenzo est toujours debout. Il finit par prendre connaissance.

J'ai envie de pleurer et de crier mais, je n'y arrive pas, ma tête me fait mal ! Je m'évanouis.

Je réveille. Je sais pas où je suis

- Dieu sois louer, tu es réveillé, dit une voix féminine soulagée

Je ne vois pas bien, elle a des cheveux bruns et des yeux bleus.

-Maman !?

- Oh, désolé je ne suis pas ta mère, je m'appelle Jasmine et je suis infirmière.

Je commence à voir plus clair.

-Je suis à l'hôpital ?

- Oui, répond-elle gentillement

Les souvenirs de la soirée d'hier remonte et je panique.

- je suis seul ?