Épisode 7

Leonel

J'ai tout préparé pour le voyage de Mag, mais je suis très inquiet car elle devra faire le voyage seule. Mon cœur souffre de la séparation et je m'inquiète de ce qu'elle devra affronter. Je sais que je l'ai bien formée et même été impoli, afin qu'elle se concentre sur sa force et ses compétences, plutôt que sur ses émotions.

Ma compagne, Elza, est terrifiée. Elle essaie de se cacher pour pleurer, pensant que je ne remarque pas, mais il serait impossible de ne pas remarquer ces beaux yeux enflés. Le seul calme était Daniel, qui semblait ne pas se soucier de quoi que ce soit, tout lui semblait normal.

"Qu'est-ce qui ne va pas, papa ?" demanda-t-il, remarquant mon inquiétude.

"Tu sembles très inquiet et ce n'est pas bon pour Mag. Elle est forte et réussira, tu verras."

"L'Alpha a raison de te choisir, tu es très intelligent, mon fils."

Après cette conversation, j'ai essayé de me calmer, en accordant plus de crédit à ma fille, qui est une reine et l'univers la guidera.

Mag

Ce cocotier, le grand méchant loup des pauvres, pense qu'il peut me tromper. Il m'a embrassée sans demander la permission, ce voleur de baisers innocent de jeune fille, il va le payer. Désolée les gars, je suis juste stressée. Bon, le premier a été volé, mais le deuxième a été offert. Vous savez pourquoi ? J'ai vu cette sorcière Deborah arriver derrière lui et j'ai voulu lui rendre la pareille.

Je suis humaine, les gars ! Et aussi un loup, bien sûr. Mais je n'ai pas pu résister à la provoquer. Je ne m'attendais simplement pas à apprécier ça. Je n'avais jamais embrassé auparavant et peu importe qu'il m'ait rejetée, je ne l'ai pas rejeté, j'ai aimé ça et beaucoup aimé.

S'il en a profité, j'en ai profité encore plus, jusqu'à ce que la sorcière arrive et fasse un scandale. Je me suis simplement retournée et suis partie en silence, comme je l'ai dit, j'ai de meilleures choses à faire.

Je n'ai même pas pu profiter correctement du centre commercial !

Là où je vais, il n'y a pas de centre commercial. Je voulais en profiter davantage, mais ces deux-là ont gâché ma journée. Je me suis contentée d'un milkshake ovomaltine au kiosque près de la sortie du centre commercial. Pouah ! Je suis tellement prête à voyager, sinon ils vont me faire interner pour dire "pouah" autant de fois.

J'arrive à la maison et ma mère m'attend, marchant de long en large en se frottant les mains.

"Qu'est-ce qui ne va pas, maman ?"

Elle sursauta, je suppose qu'elle était tellement nerveuse qu'elle ne m'a pas remarquée entrer.

"Oh, ma fille, je suis contente que tu sois là !"

Elle s'approcha de moi et se saisit de mes épaules.

"Nous devons parler, tu dois connaître la réalité de l'endroit où tu veux aller."

"Maman, calme-toi, papa m'a déjà parlé."

Elle me tira sur le côté, sans lâcher mes épaules, et nous nous assîmes sur le canapé.

"Je veux que ton frère t'accompagne, pour te protéger."

Elle ne sait vraiment pas quel fils elle a, et encore moins quelle fille.

"Si David vient avec moi, je devrai le protéger. En plus, je vole, il n'y a pas de danger."

"Tu vois ? Ton père ne t'a pas tout dit," dit-elle encore plus effrayée.

"Qu'est-ce qu'il ne m'a pas dit, maman ? Dis-le-moi simplement."

Elle prit deux grandes respirations pour se calmer, se redressa, me faisant face, et me prit les mains.

"J'ai vécu toute mon enfance et mon adolescence dans cet endroit, ce n'est qu'à mes dix-huit ans que ton père est arrivé et m'a emmenée à la civilisation."

"Tu parles comme si c'était un endroit sauvage."

"Et c'en est un, ma fille. C'est une Meute complètement cachée des autres et de la civilisation. Même l'Alpha ne sait pas où elle se trouve."

"Mon père me l'a expliqué et je trouvais ça génial, comme ça personne ne peut me trouver. En plus, si je suis leur élue, le chemin se montrera à moi."

"C'est pourquoi je suis si inquiète pour toi et ta sécurité. Pour y arriver, tu seras testée pour prouver que tu es digne de rencontrer les Sangs Rouges."

"Testée ou pas, je réussirai."

"Tu devras trouver ton chemin par toi-même. Ton père y est arrivé après s'être perdu dans la neige. Nous pouvons seulement te donner des indications, le reste te revient. Tu devras suivre sans te perdre, à travers un chemin sauvage avec des animaux sauvages, chasser et dormir en plein air. Il n'y a pas de magasins, de restaurants, ni même de maisons ou de personnes dans cette région. Oh mon Dieu ! Ma petite fille perdue dans cet endroit sauvage, je ne peux pas supporter ça !"

Elle a l'air désespérée, même. Je l'observe en silence. Je n'arrive pas à croire qu'elle soit si inquiète. Elle ne s'est jamais vraiment souciée de moi. Elle ne prêtait jamais attention à savoir si je mangeais, si je dormais, si j'étudiais, ou même si elle me congratulait pour mon anniversaire. Comment a-t-elle subitement décidé de s'inquiéter ?

"Je ne comprends pas, maman. Tu ne m'as jamais accordé beaucoup d'attention, ou pris soin de moi, alors pourquoi est-ce que tu fais tout ce cirque maintenant ?"

"Oh, ma chérie, ne parle pas comme ça, ma préoccupation est réelle."

"Maman, tu ne voulais même pas voir mon loup..."

"La peur, ma fille, simplement la peur. J'ai toujours cru qu'un jour tu irais auprès de notre peuple, et depuis que tu étais petite, j'ai gardé mes distances parce que je savais qu'un jour tu partirais et que tu devrais affronter toutes les choses auxquelles tu fais face maintenant."

"Tu me dis que j'ai souffert à cause de ton manque d'attention toutes ces années juste parce que TU ne voulais pas souffrir ? Est-ce que tu comprends à quel point tout ça sonne pour moi comme de l'égoïsme pur et un manque d'amour ?"

"Je suis désolée, ma fille, mais pour ma défense, je te confesse que je ne supportais pas la vie dans la Meute de ta grand-mère. Si ton père ne s'était pas présenté, je pense que je serais déjà morte. Je ne peux pas m'imaginer te voir traverser toutes les difficultés de cet endroit."

La fille gâtée parla plus fort que sa mère. Parce qu'elle n'aimait pas et ne tolérait pas d'y vivre, elle supposait que je n'en ferais pas non plus.

"Ce n'est pas une raison pour ne pas prendre soin de moi ici, maman. Tu sais quoi ? Je ne dirai plus rien, tu peux garder tes crises pour toi, je ne veux pas savoir, pardon."

Je me levai et me dirigeai vers ma chambre, me jetant sur le lit en regardant le plafond "rose". Je commençai à analyser ma vie et à imaginer ce qui allait venir. Je ne laisserai pas les inquiétudes de ma mère me faire perdre confiance en moi. Je vais suivre mon destin, c'est la seule opportunité de prouver que je suis capable et de clouer le bec aux commérages.

Je suis une guerrière, une gagnante et une louve spéciale. Rien ne pourra me vaincre.

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