Épisode 6

Je me suis assise sur le tronc d'un arbre tombé, sous la lueur de la lune, les arbres comme témoins, et il a commencé à raconter.

"Quand j'étais plus jeune, j'ai décidé que je voulais connaître d'autres catégories de loups, c'est ainsi que je suis devenu un vagabond. J'ai visité différentes catégories de loups, j'ai rencontré le Suprême et j'ai rejoint la Meute du Sang Rouge. J'étais fasciné par tout ce que je voyais. Ce sont des loups-garous indigènes avec une peau rouge. Leurs caractéristiques différentes me fascinaient. C'est là que j'ai trouvé ma compagne, ta mère."

"Pourquoi ne nous l'a-t-on jamais dit ?" ai-je demandé, remplie de questions dans ma tête, surtout à propos de ma mère.

"Au bout de quelques jours là-bas, j'ai compris que seules les personnes choisies par l'univers arriveraient là-bas. Destinées à un rôle important parmi les rouges. La matriarche, ta grand-mère, règne sur tout d'une main de fer. Ils ont essayé d'envahir l'endroit à cause des minéraux du sous-sol. Mais ta grand-mère entraîne très bien les loups rouges, et elle continue encore aujourd'hui."

"Pourquoi suis-je née comme ça, père ?"

"Parce que c'est ce que l'univers voulait. Tu es l'élue pour régner sur ton peuple, ma chère, tu es très spéciale. Les loups rouges sont les plus différents de notre race. Ils ont le sang le plus fort, qui oxygène leur corps de manière plus efficace, leur conférant une grande résistance dans toutes les situations. C'est seulement ainsi qu'ils peuvent survivre dans un endroit aussi inhospitalier que l'Alaska."

"L'Alaska est très froid, survivre là-bas doit être difficile."

"En plus de ça, ils vivent dans une région avec des montagnes rocheuses et en été, ils affrontent des prédateurs dangereux comme les ours et les panthères."

Il y a une légende à propos d'une reine qui unira les meutes du Nord et du Sud. Mais c'est ta grand-mère qui peut te raconter cette histoire.

"Je comprends, donc je ne suis pas différente ou bizarre, je fais partie d'un peuple spécial."

"Spécial et ancien, ma fille. Je suis très fier de toi, et c'est pourquoi je t'ai entraînée toutes ces années. Demain, je t'organiserai une rencontre avec ta grand-mère."

"Penses-tu que David voudra venir aussi ?"

"Non, ton frère ne s'en sortirait jamais dans une entreprise comme celle-ci. Ta mère se fait des illusions avec lui. Mais il est à l'université et obtiendra son diplôme en tant que professeur d'histoire, c'est ça son rôle dans la Meute. J'ai toujours su qu'il n'était pas né pour être un guerrier."

"Que penses-tu qu'il va se passer avec l'Alpha ? Va-t-il vraiment me rejeter ?"

"J'ai bien peur que oui, ma fille. Il a une petite amie depuis deux ans, il dit l'aimer. Je ne sais pas s'il changera d'avis, puisqu'il t'a dit de rester loin de lui au lieu de vouloir mieux te connaître."

"Oui. J'ai ressenti la douleur de la rupture du lien, père."

"Oh, ma chérie, je suis tellement désolé," dit-il en me serrant fort dans ses bras.

"Je pense que nous devrions rentrer à la maison maintenant, sinon maman va faire tout un scandale, mais avant ça, je voulais savoir pourquoi tu n'as pas participé à ma transformation."

"C'est un sujet délicat à discuter, et le père Alpha nous a demandé de garder le secret."

"Si sérieux ?" Il a acquiescé.

"Oui, allons-y, ma chère. Demain, je préparerai ton voyage et j'informerai ta grand-mère."

***

Narrateur

Le sujet dont Leonel ne voulait pas parler était les événements qui se déroulaient près de la frontière avec la Meute voisine, qui constituaient un véritable manque de respect envers les femelles et l'espèce des loups-garous. Les jeunes femelles avaient été abusées et blessées au point de ne pas survivre.

Il y a quelque temps, ils ont rencontré des animaux aux caractéristiques cruelles qui ont entraîné leur mort, sans autre but que de les tuer. Mais au cours des deux dernières semaines, les attaques se sont intensifiées et se sont concentrées sur les femelles. Leonel est allé avec sa compagne enquêter et a conclu que les blessures avaient été causées par un loup-garou très cruel et incontrôlable.

C'est pourquoi la mère de Mag était si émotive et légèrement déséquilibrée, incapable de surmonter la vue de ces corps démembrés. Elle avait besoin de ce moment de détente à la fête pour échapper aux horreurs qu'elle avait vues. Peut-être que sa fuite devant ces souvenirs pouvait être perçue comme une faiblesse, mais c'était sa façon de faire face à la douleur.

Mag

Le lendemain, mon père m'a envoyée au centre commercial, dans un magasin spécifique, pour acheter des vêtements d'hiver. Il avait dit qu'il avait déjà tout commandé et que je devais juste les essayer.

En marchant dans les rues, je voyais des gens qui me regardaient et chuchotaient, probablement à propos de la décision étrange de l'Alpha. Maintenant, ils me voyaient comme rien de plus qu'un enfant. Ça m'importait peu, je suis trop jeune pour m'occuper d'un Alpha et de sa maîtresse.

En parlant de ça, la première personne que je vois au centre commercial est la maîtresse elle-même. Je fais semblant de ne pas la voir et je me dirige vers le magasin que mon père m'a recommandé.

"Mag, Mag, attends."

Oh mon dieu, donne-moi de la patience. Je me tourne vers la voix aiguë, en affichant un visage résigné.

"Qu'est-ce qu'il y a, ma fille ? Pourquoi me crie-tu dessus ?"

"Je voulais juste te faire savoir que Jonjon est à moi et tu ne devrais pas croire qu'il t'acceptera, car tu finiras par être blessée." Comme c'est gentil, elle me donne un avertissement pour me protéger d'un chagrin d'amour.

"Wow ! Tu es si gentille, n'est-ce pas ? Mais moi aussi, je suis gentille, chère. Tu peux l'avoir pour toi toute seule. Au revoir, j'ai mieux à faire."

Je l'ai laissée parler toute seule, car j'ai senti son odeur à proximité et je voulais l'éviter à tout prix. Je suis allée au magasin, j'ai essayé quelques vêtements en fourrure magnifiques et chauds. Après les avoir sélectionnés, je les ai laissés pour la livraison. Je suis sortie du magasin avec l'esprit ailleurs et j'ai percuté quelqu'un qui m'a rattrapée avant que je ne tombe.

Jonathan.

J'étais au centre commercial avec Deborah quand j'ai senti ce parfum familier. Ma compagne. J'ai regardé autour de moi et je l'ai vue parler à Deborah, ça ne pouvait pas être quelque chose de bon puisqu'elle s'est retournée et est partie précipitamment. Je suis allé voir ce qui s'était passé.

"Que s'est-il passé, Deborah ?" ai-je demandé et elle avait l'air effrayée.

"Cette fille têtue m'a laissée parler toute seule," a-t-elle plaint avec sa petite voix agaçante.

"Elle est juste comme ça, mais qu'est-ce que tu lui as dit ?" je voulais savoir si elle avait contrarié ma compagne.

"Oh, juste la vérité, seulement la vérité," a-t-elle dit en feignant l'innocence.

"Quelle vérité, Deborah ?" ai-je demandé, montrant mon agacement.

"Que tu es à moi et à moi seule."

Depuis que j'ai reconnu ma compagne hier, j'ai commencé à trouver Deborah un peu agaçante. Tout chez elle a commencé à m'irriter. Cette voix aiguë et plaintive, les expressions faciales fausses, la superficialité de vouloir constamment faire du shopping, tout ça me dérange trop. Était-elle comme ça avant et je ne l'ai tout simplement jamais remarqué ?

J'ai laissé Deborah dans le magasin où elle voulait aller et je suis parti à la recherche de Mag. Je l'ai trouvée dans un magasin de vêtements pour temps froid. J'ai passé un moment à observer sa confiance en traitant avec les vendeurs. Quand elle a fini et est sortie du magasin, je me suis approché d'elle et nous nous sommes percutés, je l'ai retenue par les bras pour l'empêcher de tomber. J'ai rapproché son corps du mien et sans perdre de temps, j'ai pris possession de ses lèvres.

Ses lèvres étaient douces et sucrées, mais soudain, j'ai goûté du sang. Elle m'a mordu.

"Pourquoi as-tu fait ça, Jon ? Tu m'as rejetée hier, tu te souviens ?"

"Ce n'était qu'un baiser d'adieu pour que tu te souviennes de moi et je ne t'ai pas rejetée, j'avais juste besoin de temps. Maintenant, viens ici."

Je l'ai attirée vers moi et je l'ai embrassée à nouveau, savourant ses lèvres et entremêlant ma langue à la sienne. C'était bon, tellement bon, surtout quand elle a répondu.

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