Épisode 5

Arvan

Nous sommes tous sur les nerfs quant à qui prendra les rênes en tant que nouveau cadre de l'entreprise. Je peine à comprendre que ma société soit plongée dans la tourmente par un simple oméga.

Enfin, il sort de l'ascenseur. Je dois admettre, il est incroyablement séduisant, et sa simple présence suscite en moi un agacement déconcertant. Je suis encore plus exaspéré lorsque je vois le désir évident de le posséder reflété sur les visages de chacun. C'est exactement ce que je pensais ; il vient d'arriver et déjà tout le monde se courbe en quatre pour attirer son attention. Cet oméga ne représente rien d'autre que des ennuis.

Pour rassurer ces incapables, je suis le premier à prendre la parole. Ils gardent leurs distances lorsque je m'approche.

"Monsieur Montenegro, bienvenue. Je suis Arvan Daniel." Malgré son allure grave, je perçois une légère crainte et une aversion de sa part dès que nos regards se croisent et que ma voix atteint ses oreilles, (où ai-je déjà vu cet homme ? Son regard est…). Il reste derrière l'un de ses gardes du corps, ne faisant même pas l'effort de se montrer poli - pas le prototype d'un oméga typique.

"Merci ! Quel bureau est le mien ?" Il ne montre aucun intérêt pour les autres cadres, en particulier pour moi. Pour qui se prend-il ?

Caled : "Par ici, Monsieur Montenegro. Comment s'est passé votre voyage ?" Il ne bouge pas tant que son garde du corps ne le fait pas. Comme s'il s'assurait que personne ne s'approche trop de son patron. Qu'est-ce qui cloche avec cet oméga ? Il fait une pause, probablement à cause des murmures des personnes présentes.

"Soyons clairs, je ne m'intéresse qu'à la sauvegarde des intérêts de la famille Montenegro, et j'utiliserai impitoyablement toute mon autorité pour abattre quiconque osera me défier," ses mots sont lourds de colère et de mépris, presque palpables. J'avais des soupçons quant à des problèmes dans ses autres entreprises, mais est-il en train de suggérer que nous détournons de l'argent des Montenegro ?

"Choisissez bien vos mots. Nous accusez-vous de quelque chose ?"

"Pour vous accuser, j'aurais besoin de preuves et, si je les avais en ma possession, les coupables auraient déjà été arrêtés et auraient perdu tout prestige et argent. Je suis simplement en train de clarifier les enjeux car je suis certain que beaucoup pensent que je suis juste un oméga naïf et crédule - mais ils se trompent complètement, si vous me permettez." Je dois avouer que je ne m'attendais pas à être adressé de cette manière. Au-delà de mon propre choc, les expressions sur les visages de ces idiots sont sans égal. Il semble que la prise de fonction de cet oméga pourrait s'avérer plutôt intéressante après tout.

Noah

Je suis reconnaissant que Jorge les ait maintenus à distance. Une autre chose que je dois à Elian. Affronter Arvan et ce bref affrontement avec lui a presque épuisé toute la force que j'avais réunie ces derniers jours pour me tenir debout ici aujourd'hui.

Chaque fibre de mon être réagissait à sa proximité. Heureusement, les inhibiteurs du docteur sont toujours efficaces. Comment se fait-il que je réagisse encore à lui ? Je sais que cette marque ne disparaîtra jamais, mais elle devrait être aussi inerte que le moi d'il y a toutes ces années.

Caled : "Nous y voilà, Monsieur Montenegro. Puis-je vous appeler Noah ? Nous avons le même âge, et il est étrange d'être si formel." Je ne peux vraiment pas supporter cet homme, et pas seulement à cause de ce qu'il a fait dans le passé, mais parce que ses intentions sont évidentes.

"Non, tu ne peux pas. Je suis Monsieur Montenegro pour toi et tout le monde dans cette société. Je n'ai aucun intérêt à me faire des amis. Adresse-toi à moi uniquement pour des questions professionnelles. Est-ce clair ?" Son malaise face à ma position est évident. Il a l'habitude de ne pas être contesté par un oméga. Je peux à peine croire que j'ai un jour trouvé quelqu'un comme lui attirant.

Caled : "C'est très clair, si vous m'excusez."

"Encore une chose," il s'arrêta pour me regarder.

"J'ai besoin de toutes les informations sur les transactions avec le groupe Daniel - les états financiers, les transactions des dernières années, tout."

Caled : "Avec tout le respect que je vous dois, ces questions ne relèvent pas de mon domaine de compétences, mais plutôt de celui de..."

"Alors parlez à la personne responsable. J'ai besoin de ces documents sur mon bureau d'ici la fin de la journée," dis-je en refermant la porte devant son nez avant qu'il ne puisse terminer.

Prêt à appeler mes enfants, un coup frappe à la porte.

"Je m'appelle Valentina Muñoz, je suis votre assistante. Monsieur Elian m'a envoyée une semaine avant votre arrivée." Mon frère pense vraiment à tout.

"Entrez !" Elle est assez jeune et attrayante. Peut-être est-elle en phase de bêta. Il semble que nous ayons le même âge.

"Je vous en prie, prenez place, Valentina. Je suppose que vous avez quelque chose à me remettre ?"

Valentina : "Oui, M. Montenegro. Suivant les instructions de M. Elian, j'ai rassemblé toutes les informations que je pensais vous être utiles. Elles sont organisées par entreprise, date et projet. De plus, j'ai demandé la documentation nécessaire pour l'enquête à toutes les entreprises concernées."

"Je suis impressionné. Vous avez fait un excellent travail ; cela va me faire gagner beaucoup de temps."

Valentina : "Merci, M. Montenegro. Cela fait partie de mon travail."

"Selon ceci, deux entreprises n'ont toujours pas soumis leurs documents. Qu'est-il arrivé ?"

Valentina : "Je m'en occupe, M. Montenegro. Cossio et le groupe Rose sont les seules à ne pas avoir obtempéré..."

"Veuillez vous en occuper. Dites-leur que leur délai est dépassé et qu'ils n'auront pas une minute de plus. Il y aura des pénalités en cas de non-conformité."

Valentina : "Compris, M. Montenegro. Excusez-moi." Elle est partie, semblant craintive. Le stress fait son effet, vingt minutes seulement dans cet endroit et j'ai besoin d'un peu de vie avant de continuer.

J'ai attrapé mon téléphone et composé le numéro de mes enfants. Joe a répondu rapidement, apparaissant tous les deux à l'écran, Zoe tenant son jouet en peluche en me saluant.

Zoe : "Papa, tu rentres bientôt ?"

"Mon amour, j'aimerais tellement être là pour te faire plein de câlins et de bisous, mais je ne peux pas rentrer tout de suite."

Joe : "Tu ne seras pas là pour le déjeuner alors ? Je n'ai jamais raté un repas avec mes enfants, sauf quand ils étaient à la crèche."

"Je promets d'être là pour le déjeuner. Vous me manquez énormément."

Zoe : "Tu vois ? Papa va venir, Joe. Tu as dit qu'il ne pouvait pas, Papa."

"Toujours pour vous deux. Je vous aime. Je dois retourner travailler maintenant, soyez sages."

Zoe et Joe : "Au revoir, Papa." Un coup à la porte - encore Jorge.

"Quel est le problème ?"

Jorge : "Monsieur Daniel était ici. Sachant que vous étiez occupé avec vos enfants, je lui ai dit que vous étiez indisponible. Si j'ai dépassé les limites, je m'en excuse."

"Non, tu as bien fait. Merci." Quel Daniel était-ce, Arvan ?

Jorge : "Excusez-moi, M. Montenegro."

"Jorge ?"

Jorge : "Oui, M. Montenegro ?"

"Quel Daniel est venu ?"

Jorge : "Il prétendait être Mauricio, le père de Caled, le frère aîné du Président." Au moins ce n'était pas Arvan. Mais que cherche cet homme en venant me voir ? Il n'a jamais été une figure agréable.

"Très bien, bon travail."

En me tournant vers mon travail, je ne peux pas m'attarder si je veux être avec mes enfants à l'heure du déjeuner.

Il est 11h30 maintenant, juste assez de temps pour rentrer chez moi.

Valentina : "M. Montenegro, le Président souhaite que je vous rappelle la réunion des cadres qui commence dans 15 minutes."

"Quinze minutes ? Impossible. L'heure du déjeuner est sacrée pour moi et je ne la retarderai pour rien. Rédigez un rapport, s'il vous plaît."

Valentina : "Comme vous le souhaitez, M. Montenegro."

Jorge : "Où devrions-nous aller, Monsieur ?"

"Chez moi, Jorge. Ils m'attendent."

Jorge : "Oui, Monsieur."

Arvan

"M. Montenegro ne pourra pas assister à la réunion ; je le représenterai," m'informe son secrétaire, visiblement anxieux. Quel genre de personne est-il ? Les rumeurs de couloir sont-elles vraies ? Son heure du déjeuner est sacrée mais pas la nôtre ? Il est un oméga, ni meilleur ni pire que les autres, alors. Ses affaires personnelles passent avant une entreprise qu'il s'est engagé à protéger. Ses intentions sont manifestement égoïstes.

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