Épisode 9

Frank tenait Leonardo dans ses bras et le regardait d'un regard imposant, pendant que Leonardo le regardait en silence, observant cet homme fort qui le tenait.

"Peux-tu me lâcher, s'il te plaît ?"

"Que veux-tu faire avec mes affaires ?"

"Je veux m'habiller. Ensuite, je vais chez moi. Je ne resterai pas une seule seconde de plus dans cet endroit."

"Tu ne partiras pas d'ici, Leonardo."

"Eh bien, nous verrons cela."

Consumé par la colère et un désir inexplicable, Frank tira Leonardo vers lui et l'embrassa fougueusement sur les lèvres. Leonardo fut surpris par son comportement et essaya de le repousser, sachant qu'il n'avait pas la force de s'en échapper. Il réussit à pousser la poitrine de Frank avec ses mains, mais comme prévu, Frank sembla indifférent. Leonardo mordit les lèvres de Frank, ce qui le fit lâcher prise et porter la main à sa bouche qui saignait.

Frank poussa Leonardo contre le placard, qui ressentit une douleur dans le dos à cause de l'impact.

"Aïe, créature dégoûtante ! Comment oses-tu ? Homme répugnant."

Frank le regarda, sa main toujours sur sa bouche, et sortit en colère, laissant Leonardo seul et confus quant à ce qui venait de se passer. Leonardo en profita pour prendre un t-shirt blanc et le mettre. Il chercha ensuite un pantalon, mais ne trouva que des pantalons formels.

"Il ne peut pas seulement avoir des pantalons comme ça. Ne dort-il pas ?"

Léo continua ses recherches et, en ouvrant un des tiroirs, il trouva un pantalon de survêtement de Frank. Il le prit, le leva haut pour examiner les pièces, sachant qu'elles seraient trop grandes pour lui.

Après les avoir enfilés, il se regarda dans le miroir. Comme prévu, elles étaient trop grandes, ce qui l'amusa et le fit rire. Cependant, il réalisa bientôt qu'il ne pouvait pas perdre de temps et devait trouver un moyen de s'échapper.

Il quitta la chambre de Frank et regarda le couloir qui était spacieux et orné d'or partout. Il descendit rapidement les escaliers malgré sa faiblesse et ses douleurs. Il regarda le hall d'entrée et remarqua deux gardes de sécurité à l'extérieur.

"Zut."

Il regarda les portes du hall et se rendit compte qu'en plus de celles menant aux deux couloirs, il y en avait une autre où il pouvait voir une grande table. Il entra, apprécia la salle à manger et remarqua une autre porte. En entrant, il se retrouva dans une énorme cuisine entièrement équipée. C'était une cuisine avec de grandes fenêtres, un comptoir et une table pouvant accueillir environ huit personnes. Contrairement au reste de la maison, il n'y avait pas d'or dans sa décoration, et il la trouvait jusqu'à présent l'endroit le plus apaisant.

"Bonjour, Monsieur Guerrero."

La voix d'une femme le fit sursauter, il se retourna et vit la femme qui lui avait donné à manger quelques instants auparavant.

"Salut, pouvez-vous me dire où se trouve une autre sortie ? Je dois partir voir mon père."

"Je suis désolée, jeune homme, mais vous n'avez pas la permission de partir."

"Si, je l'ai. Il m'a permis d'aller voir mon père."

Il décida de mentir car il devait prendre le risque. S'il la croyait et l'aidait à s'échapper, il pourrait disparaître avec son père et Frank ne le retrouverait jamais. Ce serait juste lui et son père quelque part loin de Seattle.

"Ne pensez pas que parce que je suis plus âgée, je suis sotte, jeune homme."

"Non, je ne voulais pas dire ça. Je suis désolé." répondit Leo, se sentant gêné.

"C'est bon. Vous devriez essayer de gagner sa confiance. Peut-être que vous pourrez le convaincre de vous laisser voir votre père. Il n'est pas aussi méchant qu'il en a l'air."

Elle sourit, se dirigea vers le comptoir et souleva le couvercle d'un plateau. Un magnifique gâteau aux fruits apparut. Leonardo sentit sa bouche s'emplir d'eau à la vue.

"Voulez-vous une part ? Je l'ai fait pour Frank. C'est son gâteau préféré."

"Oui, j'aimerais bien."

Il s'approcha alors qu'elle prenait deux assiettes, une spatule et deux petites fourchettes dorées. Leonardo sourit et secoua la tête.

"Évidemment."

Elle coupa le gâteau et le regarda curieusement en attendant sa réaction.

"Que voulez-vous dire par 'évidemment' ?"

"Quelque chose dans cette cuisine devait être doré. Est-ce une sorte d'obsession ? Est-il accro à l'or ? Même son nom de famille ne s'en éloigne pas, Gold. C'est assez étrange."

Elle tendit l'assiette à Leonardo, qui la prit, tira la chaise à côté de la table, s'assit et utilisa la fourchette en or pour prendre un morceau de gâteau. La femme assise à côté de lui fit de même, en souriant.

"Cela s'appelle l'héritage, mon garçon. Il a hérité du nom Gold et de la maison. Il n'y a pas grand-chose que nous puissions faire, n'est-ce pas ?"

Leonardo haussa les épaules tout en mangeant le gâteau sur son assiette. La pâte était admirablement légère, fondant dans sa bouche, et la crème semblait parfaitement sucrée, contrastant avec l'acidité des fruits.

"Waouh, ce gâteau est incroyable."

Elle sourit, se leva et emporta les assiettes vides jusqu'à l'évier.

"Peux-tu me dire ton nom ?"

"Ella, appelle-moi Ella."

"D'accord, Ella. Eh bien, si je ne peux pas sortir, je pense que je vais monter dans ma chambre. Je ne me sens pas très bien."

Ella le regarda avec inquiétude et se précipita vers lui. Elle toucha le visage de Leonardo et se rendit compte qu'il avait de la fièvre à nouveau.

"Tu as de la fièvre. J'avais dit à ce garçon obstiné de ne pas te laisser en bas, surtout avec cette blessure."

Leonardo regarda Ella avec sympathie. Il n'aimait pas Frank, ni cette maison froide comme de l'or, mais il aimait Ella.

"Allons, couche-toi et repose-toi."

Se sentant quelque peu faible et étrange, Leonardo acquiesça et retourna dans le couloir. Sa vision commençait à se brouiller et il hésita à monter les escaliers, posant sa main sur la rampe dorée.

Il prit une profonde inspiration et décida de monter rapidement, mais à mi-chemin, son esprit devint embrumé. Il trébucha en arrière, sa main froide et humide glissant sur la rampe. Alors qu'il était sur le point de tomber, quelqu'un le rattrapa. Quand il regarda pour voir qui c'était, Frank le souleva dans ses bras et le porta en haut des escaliers, le laissant complètement surpris et confus.

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