Chapitre trois

❗️CETTE HISTOIRE APPARTIENT À @Aurore_Payne

Il me regarde de ses iris sombres, je suis complètement bloqué. J'ai l'impression que mon corps ne veut plus m'obéir. J'aimerais me décoller de lui et courir le plus vite possible, mais je ne peux pas, je suis paralysé par la peur. Ses yeux parcourent l'ensemble de son visage. Je le vois fixé mes joues, mon front, mon nez, mes lèvres. Je suis de plus en plus mal à l'aise. Sa main tient fermement mon col contre son torse et en voyant que je commence à avoir du mal à respirer, il prend mon bras gauche. J'inspire un grand coup en tirant mon bras vers moi, quand compte-t-il me lâcher ? Combien de temps va-t-il continuer à me fixer ? Bien évidemment, je n'arrive pas à me dégager. Sa poigne se resserre autour de mon poignet, des larmes se forment aux coins de mes yeux. J'essaie de paraître fort, de ne pas passer pour un faible, mais mes émotions ont pris le dessus. Je baisse la tête et attends que tout ceci se finisse.

Je vois le roi secouer la tête, il me tire ensuite violemment en commençant à marcher. Mon cœur bat plus vite, où allons-nous ? Je pense que nous retournons près des trois autres vampires. En effet, je reconnais les deux grandes portes brunes et les poignées dorées. Je manque de trébucher en entrant, le vampire me traîne sans aucune délicatesse. Presque instantanément, les hommes de la pièce se tournent vers nous. Ils nous regardent avec de grands yeux. Je souris intérieurement parce que je vois de la peur dans leur regard, ils sont dans le pétrin. Puis, je me rappelle l'état de ma situation et je perds mon sourire.

- Ma-Maître... dit l'un des vampires en s'abaissant.

- Pourquoi cet esclave se promenait-il en liberté dans le château ? Interrompt le roi.

       À la fin de sa phrase, ce dernier me fait tomber à genoux sur le sol. Je sursaute lorsque mes genoux entrent en contact avec le carrelage, j'ai terriblement peur de la suite des évènements. Je me sens sale, j'ai l'impression d'être une poupée. Je baisse la tête et laisse les larmes dans mes yeux couler librement sur mes joues. Je sais très bien que le roi va me tuer.

- Nous pouvons tout vous expliquer ma-maître...

- Non, vous ne pouvez pas bande de bons à rien. Je vous avais précisément demandé de m'amener cet esclave et de le surveiller jusqu'à ce que j'arrive, mais voilà que je le retrouve dans un des couloirs à essayer de s'enfuir. Heureusement que cet humain n'a pas retrouvé le chemin jusqu'à la sortie, car vous ne seriez déjà plus de ce monde. Maintenant, hors de ma vue.

- Ma-maître, s'il vous plaît... tente Jonathan, beaucoup moins joyeux.

- J'ai dit hors de ma vue ! Crie-t-il d'une voix grave.

 J'ai extrêmement peur. Peur de lui surtout. Je n'ose pas relever la tête. Les trois vampires qui m'ont amené ici sortent de la pièce, eux aussi tremblent. Ils disparaissent de mon champ de vision en à peine quelques secondes. Je me retrouve seul avec le roi des vampires. Qui l'aurait cru ? Jamais je n'aurais pensé à me retrouver dans une telle situation et surtout, dans de telles circonstances. 

Soudain, mes mains sont libérées. Je le sais parce que je ne sens plus le tiraillement de la corde sur ma peau. Comment est-ce possible ? Elle était vraiment épaisse. Mon premier réflexe est de frotter mes poignets, je vois des traces violettes dessus. J'avais raison lorsque je disais que la corde se resserrait. Ou alors c'est juste moi qui bougeais trop... J'aperçois le roi devant moi, enfin plutôt ses chaussures puisque je suis toujours à genoux. Surtout, ne relève pas la tête Louis... Mon corps commence à trembler de plus en plus fort. Être seul avec lui me terrifie.

- Relève-toi humain.

C'est quoi ce surnom ? J'exécute son ordre, toujours en gardant la tête baissée. Je n'ai pas d'autre choix que de lui obéir. Putain, qu'est-ce qu'il est grand. Avec la tête baissée, je lui arrive à la hauteur de ses abdominaux. Est-ce moi qui suis si petit ? Non, je trouve que j'ai une grandeur normale pour un homme. C'est lui qui est juste trop grand.

Il commence à tourner autour de moi en faisant des pas lents qui me font m'impatienter. J'ai l'impression d'être une proie. Sa proie.

- Relève la tête, m'ordonne-t-il.

Pas de "humain" à la fin, cette fois ? J'hésite à obéir. Je ne veux pas croiser ses iris rouges. Je ferme les yeux et essaie de penser à de belles choses pour me détendre. Rien à faire, sentir la présence d'un vampire qui, en plus, peut me tuer à n'importe quel moment, ne me rassure pas.

- Relève la tête, maintenant, répète-t-il d'une voix qui se veut plus dur.

Je ne peux pas refuser cet ordre une deuxième fois. Je relève donc doucement la tête et ne le vois pas. Où est-il ? Derrière moi ? Je n'ose pas me retourner, alors je reste dans cette position. Je tire sur les manches de mon pull pour cacher mes poignets, bien qu'il les cache déjà. C'est un automatisme que j'ai en présence des vampires. Deux mains viennent brutalement se poser sur mes hanches, je sursaute et laisse échapper un bref cri. Cri que je regrette assez vite. J'essaie de me dégager de son emprise, mais ses mains commencent à compresser mes hanches tellement la force qu'il utilise est grande. Je suis sûr à cent pourcent que j'aurai des marques. Les larmes coulent toutes seules sur mes joues.

- Louis, c'est bien ça ton prénom ? Je l'entends murmurer derrière moi.

- O-Oui, je bégaie.

- Appelle-moi maître, esclave.

- Oui maître.

Je déglutis à la fin de ma phrase. Je ne sais pas les raisons de ma gêne, mais l'appeler maître me rend très mal à l'aise. J'appelais Sébastien de la même façon, mais avec lui, ma gorge se serre et ma voix tremble. Je sursaute une nouvelle fois en sentant ses mains remonter lentement vers mon ventre.

- Si je ne me trompe pas, ce qui n'arrive que très rarement, tu étais l'esclave d'un certain Saro. Le pauvre est venu ici-même, juste à l'endroit où tu te trouves, pour me demander à genoux de le tuer. Il me suppliait. Tu te rends compte à quel point il était ridicule ? Il ne pouvait se suicider seul étant un vampire, il s'est donc résigné à venir me voir moi, le roi. Je n'ai pas hésité très longtemps, il n'est pas une grande perte pour la société. Il a donc laissé un esclave seul chez lui, sans rien lui dire. Cet esclave se retrouve donc maintenant sans maître. Triste histoire, n'est-ce pas ? Tu sais ce qui la rend encore plus triste ? C'est que cet esclave, il se trouve que c'est toi, Louis. Alors, ai-je tort ?

- V-vous avez tué Sébastien... Dis-je en sanglotant.

- Oui, Louis, je l'ai tué. Mais c'est lui qui m'a demandé de lui accorder cette faveur.

Sa prise sur mes hanches se resserre encore, me laissant gémir de douleur.

- Vous mentez ! Je crie en m'éloignant de lui.

Il ment, Sébastien n'est pas venu ici. Il n'a pas demandé à ce monstre de le tuer, c'est impossible. Il n'a pas pu faire ça. Il ne montrait aucun signe de dépression, il n'avait en aucun cas l'air triste lorsque j'étais en sa présence. Je le regarde en pleurant, mes nerfs lâchent. Je recule pendant que le vampire s'amuse à me regarder, un rictus déforme ses lèvres. Qui a-t-il de drôle dans tout ça ? Une forte envie de lui foutre mon poing dans la gueule me prend. Je veux qu'il arrête de sourire. Mais si je fais un tel geste, je peux dire au revoir à ma petite vie. De plus, cela ne servirait à rien puisqu'il est un vampire et que je suis humain. Si je le frappe, il ne sentira rien du tout. Même pas une petite chatouille. Rien, nada. 

Il se rapproche toujours et je vois ses yeux changer de couleur. Ces derniers ne sont plus rouge sang, mais deviennent bordeaux. Que se passe-t-il ? Je pense que c'est à cause de la luminosité de la pièce. Je suis bloqué contre le trône, décidément j'ai beaucoup reculé. Je regarde à gauche, puis à droite. Je vois la porte située à ma gauche et soudain, une idée me vient en tête. Je ne perds pas une seconde de plus pour courir jusqu'à ce maudit bout de bois. Il n'y a que quelques mètres, je peux y arriver.

Je me jette dessus et tourne la poignée dans tous les sens. Je commence sérieusement à paniquer lorsqu'elle ne s'ouvre pas. Non, elle ne peut pas être fermée à clé. S'il vous plaît, faites qu'elle s'ouvre. Je mets tout mon poids dessus pour tenter qu'elle s'effondre. Un torrent de larmes roule sur mes joues lorsque je comprends que je ne pourrai pas m'échapper. Je me tourne pour faire face à ce vampire qui me fait tant peur. Il se trouve à une distance raisonnable de moi, mais continuer toujours d'avancer, tel un prédateur. Ce qu'il est en fait. Je ne suis que son repas.

- Qu'as-tu dit, Louis ? Ai-je bien entendu ?

Je ne lui réponds pas, je lui ferai plaisir en parlant. Il verrait toute la peur que je ressens à travers ma voix. Mes yeux me trahissent déjà. Je colle le plus possible mon corps contre la porte en continuant à appuyer sur la poignée. J'ai un tout petit espoir qu'elle s'ouvre et me laisse m'enfuir. Je sais que ça n'arrivera pas, malheureusement.

- Je mens, c'est ça ?

Il prend un malin plaisir à me torturer. Il est fou. D'un coup, mes poignets sont épinglés contre le bois de la porte et ma respiration se bloque. Le roi ne se retrouve maintenant plus qu'à quelques centimètres de ma personne. C'est là que je vois à quel point il est grand. Le haut de mon crâne lui arrive au ras de son cou, même un petit peu plus bas. Mes yeux sont donc entre ses deux pectoraux. Je ferme les yeux et continue à pleurer comme un lâche. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie, je pense. Je bouge comme je peux, ce qui est une très mauvaise idée. Ses mains se resserrent autour de mes poignets et je sens comme si...comme si quelque chose rentrait dans ma chair. Je crie, putain qu'est-ce que ça fait mal !- Sache que toi, un simple esclave, n'est absolument rien par rapport à moi. Rien. Tu comprends cela ? Je suis le roi, le maître de tous vampires et humains sur cette planète. Je peux te tuer en un simple claquement de doigt seulement en te brisant le cou par exemple. Tu ne verrais rien venir tellement j'aurais été rapide. Ou alors, préfères-tu une mort lente et douloureuse ? Je pourrai te mordre en aspirant ton sang très lentement. Ou même en brisant chaque os de ton petit corps. N'oublie pas, Louis, qu'à chaque instant en ma présence, ta vie pourrait s'envoler.

Il murmure chaque parole près de mon oreille. Je frissonne et essaie de ne plus l'écouter. Je suis conscient que tous ces mots sont vrais. Mais qu'il me tue, ai-je envie de lui dire. Tue-moi, de toute façon ma vie n'a aucune importance dans ce monde. Cela ne me dérangerait absolument pas de rejoindre ma mère. Si Sébastien est vraiment venu ici, je ne comprends pas son geste. Pourquoi vouloir se suicider ? Je suis perdu dans mes pensées. Je sens le regard du monstre sur mon visage, ce qui est très pesant. 

J'ai toujours autant mal aux poignets, je sens un liquide mouiller mon pull noir. Ce liquide descend le long de mes avant-bras, c'est froid. Les yeux du roi reviennent au rouge sang. Nous nous regardons droit dans les yeux, les miens doivent être rouges à cause de mes larmes, mais c'est bien le cadet de mes soucis. Je comprends soudainement ce qu'est le liquide. Du sang, mon sang.

Le vampire recule subitement sa tête et prend une grande inspiration, comme s'il voulait renifler quelque chose. Sa bouche s'entrouvre légèrement et je peux voir quelque chose qui me terrifie : des canines. De longues canines qui me font frissonner d'horreur. Je bouge tout mon corps pour essayer de lui échapper. Son torse se plaque violemment contre le mien et j'arrête tout mouvement. D'un parce que je ne peux plus bouger, de deux parce que la peur me paralyse. 

Sa tête se rapproche dangereusement de mon poignet droit. Je lui crie d'arrêter, je hurle à m'en déchirer la gorge, mais je m'en fou. Je ne veux pas qu'il fasse ça, non. Sa main se retire de mon poignet pour ensuite abaisser la manche de mon pull d'une lenteur incroyable. Tout mon avant-bras droit est à présent nu. Il prend cette fois-ci ma main pour ensuite l'approcher de sa bouche. Je me retire d'un mouvement sec pour échapper à son emprise, ce qui marche. Pas pour longtemps. Il reprend ma main et la maintient plus fermement. Je sens son souffle contre mon poignet qui me fait souffrir. Je peux voir sur ce dernier la trace de la main du prédateur devant moi. Il y avait aussi cinq petits trous, comme si ses ongles s'étaient plantés dans ma chair. Du sang continue encore à couler, ce qui me donne la nausée. Je déteste voir du sang, que ce soit le mien ou celui de quelqu'un d'autre. Son regard se plante dans le mien pendant l'espace de quelques secondes.

- S'il...S'il vous plaît... Je vous en supplie... je pleure.

Sa bouche rencontre mon poignet et je sens sa langue lécher le sang qui coule. Ce geste me répugne tellement. Il lèche mon sang comme si c'était normal pour lui. Mais bien sûr que c'est normal, Louis ! C'est un vampire. Un putain de vampire.

Sa langue descend le long de mon avant-bras, il ne veut pas perdre ne serait-ce qu'une goutte de ce liquide rouge qui me maintient en vie. Je pleure à chaudes larmes, je voudrais être enterré six pieds sous terre pour ne plus jamais le croiser et revivre ce moment. Une fois qu'il en a fini avec mon bras droit, il recommence son opération, mais cette fois-ci, avec le gauche. C'était déjà horrible de sentir sa langue sur ma peau une fois, mais alors une deuxième... Je pense qu'il a enfin terminé. Sa bouche se décolle de ma peau et il recule doucement. Il n'est plus collé contre moi et je peux enfin respirer correctement. J'ai l'impression que la tension qui s'était installée dans la pièce est retombée. Je regarde l'état de mes poignets, il n'y a plus de sang, mais les sortes de petits trous sont toujours là. Étaient-ce ses ongles ? Je ne sais pas. Mon regard se pose ensuite sur le roi, il se lèche les lèvres et je grimace de dégoût.

- Ton sang, Louis, est absolument délicieux.

Je n'ai pas envie de lui répondre "merci". Il s'approche pour me prendre par le bras pour ensuite me tirer hors de la grande salle. Il nous fait marcher le long d'un énorme couloir, bordel où est-ce qu'il m'emmène cette fois ? J'ai du mal à le suivre tellement il marche vite. Nous nous arrêtons devant une autre porte. Le roi ne prend même pas la peine de toquer qu'il entre en trombe et appelle un homme.

- Desso, vient ici ! Crie le vampire.

- Oui, maître ? Répond le concerné.

- Conduis Louis dans le bâtiment des esclaves. Explique-lui les règles. Quand ce sera fait, reviens me voir. J'ai à te parler. Il se rapproche de l'oreille de ce certain Desso et lui chuchote quelque chose.

- D'accord, maître.

Qu'est-ce qu'il a bien pu lui dire ? Je déteste ne pas savoir quelque chose me concernant sûrement. Le dénommé Desso me dit de le suivre sans poser de question, mais je ne bouge pas d'un pouce. Je veux savoir ce qui se passe. Voyant que je ne vais pas bouger, Desso me prend le bras en soupirant. Beaucoup de questions se posent dans ma tête et le fait de ne pas avoir de réponse me perturbe assez.

- C'est quoi le bâtiment des esclaves ? Je demande en me mettant à sa hauteur.

- C'est là où nous, les esclaves, vivons. Maintenant arrête de parler, je dois t'expliquer les règles par ordre du roi. Cela répondra déjà peut-être à certaines de tes questions.

Je ne parle plus, il m'a carrément stoppé dans mon élan. Il m'explique donc les règles que je n'écoute qu'à moitié. Il y en a tellement, je ne sais pas si je vais toute les retenir. J'apprends qu'il faut appeler le roi "maître", bon ça je le savais déjà. Il ne faut jamais lui désobéir, toujours être disponible lorsqu'il nous appelle. Ne jamais le contredire est très important. Rien n'est interdit par contre dans le logement pour les esclaves. Il n'y a aucun vampire pour nous surveiller si l'on peut dire cela comme ça. Bagarres et insultes sont autorisées seulement dans le bâtiment. Desso me conseille de ne pas chercher les embrouilles avec les autres parce qu'ils peuvent nous faire du mal. Nous entrons dans le bâtiment des esclaves qui devient maintenant ma nouvelle maison. L'humain à côté de moi m'informe que je dormirai au troisième étage, le dernier donc. J'aurai deux "camarades de chambre", génial... Espérons qu'ils seront sympas. À chaque étage, il y a une salle avec les cabines de douche à l'intérieur. Chaque chambre est équipée d'une toilette, bien évidemment. 

Nous entrons maintenant dans ma chambre. Il n'y a personne dans cette dernière puisqu'ils travaillent tous. C'est là que je me demande à quel moment de la journée nous sommes.

- Au fait, quelle heure il est ?

- Il est 17 heures, me répond Desso après avoir regardé sa montre.

17 heures, déjà ?! Mais combien de temps a duré le trajet pour m'amener jusqu'ici ? Ma nouvelle connaissance me laisse le temps de prendre mes repères dans ce grand bâtiment et me dit de me reposer. Mais, avant, il m'explique les horaires pour travailler, les repas, le couvre-feu et les levers. Desso sort enfin de la pièce, me laissant seul. Je repense à ma journée et à la langue du roi sur mes poignets. Mon dieu, qu'est-ce que c'était horrible comme sensation. Je décide de me coucher, le temps passera peut-être plus vite. En m'endormant, je repense à Sébastien qui est maintenant mort. Tout ça me paraît tellement impossible à croire.- Louis, réveille-toi. Le maître te demande.

- Q-Quoi ? Dis-je encore endormi.

- Le roi te demande, tu dois venir avec moi.

Je reconnais la voix de Desso. Je me lève en soupirant et le suis donc. De toute façon, je n'ai pas le choix. Nous traversons le petit sentier qui mène au château, il fait presque nuit maintenant.

- Qu'est-ce qui va m'arriver, Desso ? Je demande, inquiet.

- Je ne sais pas, Louis.

Je vois bien qu'il me ment au son de sa voix qui est plus tremblante, mais je ne dis rien. Desso nous fait entrer dans le château par une autre entrée, celle des esclaves, je suppose. Nous traversons encore des pièces que je n'ai jamais visitées. Nous arrivons devant une grande porte en acajou, il me regarde avec un regard rempli d'inquiétude.

- Voilà, le maître t'attends derrière cette porte. Bonne chance Louis.

Sur ce, Desso s'en va et je me retrouve seul, une nouvelle fois. J'hésite à toquer, mon poing reste dans les airs de longues minutes. Je prends mon courage à deux mains et cogne trois petits coups sur le bois. La porte s'ouvre directement et je tombe nez-à-nez avec le roi, vêtu d'un t-shirt basique et d'un pantalon noir. Il me fait entrer en me poussant, quelle délicatesse. Je suis impressionné.

- Vous m'avez demandé, maître ? Je demande en baissant la tête.

- C'est exact, sinon tu ne serais pas là, Louis.

Il a raison. Je baisse la tête et pince les lèvres. Je me sens un petit peu stupide en cet instant.

- Pourquoi ? J'ose poser la question d'une petite voix.

- C'est l'heure de mon repas, Louis. Je dois manger, moi aussi. Il a un sourire sadique collé sur les lèvres.

- P-Pardonnez-moi maître, mais je ne comprends pas ce que vous voulez dire.

- Oh, mais tu vas vite comprendre Louis, ne t'inquiète pas.

Pourquoi toujours dire mon prénom dans ses phrases ? Je ne comprends pas ce qu'il veut dire. Il se rapproche doucement de moi, c'est là qu'un déclic se fait dans ma tête. Lorsqu'il dit "son repas", c'est moi. La porte se trouve derrière moi, je ne suis qu'à un mètre d'elle. Je me jette sur cette dernière et l'ouvre d'un coup sec. Je sais que celle-ci n'est pas verrouillée. Je réussis à mettre un pied en dehors de la pièce, mais je suis violemment ramené à l'intérieur par un bras à l'entour de ma taille. Je suis ensuite projeté contre un mur. Je sens le vampire se coller contre moi, comme il y a quelques heures. Sa main droite tient fermement ma taille tandis que l'autre tire mes cheveux de l'autre côté pour exposer mon cou. Je le vois regarder fixement cette zone si sensible. Ses iris deviennent d'un rouge très sombre et ses canines sortent. J'essaie de me débattre et d'échapper à ce monstre qui veut boire mon sang. Il tire encore plus mes cheveux vers l'arrière, m'arrachant un gémissement de douleur. Nos regards se croisent, il me sourit quelques secondes avant de planter violemment ses crocs dans ma jugulaire. Je hurle comme jamais. Putain, qu'est-ce que ça fait mal.

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