Chapitre 15

- De quoi parlez-vous, maître ? je demande le plus naturellement possible.

Le roi grogne puis me prend violemment par le bras, je pense qu'il a remarqué mes blessures. Je ne peux pas dire s'ils sont très voyants ou superficiels, Carole ne m'a pas donné de miroir pour que je puisse les regarder. La force qu'il utilise pour secouer mon bras me fait mal, j'essaie de sortir. Il nous emmène dans la salle de bain, nous arrivons directement devant la grande glace. Le vampire est juste derrière moi, ses mains sont sur mes hanches. Je sursaute à mon reflet, je peux voir les égratignures de Liam sur ma joue ainsi que de nombreux bleus sur ma peau. Personne ne peut manquer les traces de coups. Je baisse la tête par réflexe, qu'est-ce que je vais bien pouvoir inventer comme mensonge cette fois ? Je joue avec mes manches en me mordant la lèvre, j'avance d'un pas pour me libérer de l'étreinte de mon maître.

- Qui t'a frappé Louis ? Il me demande.

- Ce n'est rien maître, je vous assure.

- Arrête de toujours éviter la question et réponds-moi !

Il hurle en me plaçant contre le mur de la salle de bain. Ma tête heurte d'abord le support et je gémis de douleur. Ses canines sortent de sa bouche, ses yeux rouges me fixent avec beaucoup de rage. Les larmes me montent rapidement aux yeux, va-t-il me frapper aussi ? Mes poignets sont plaqués contre le mur, il les tient fermement pour que je ne puisse pas m'échapper. Une de ses mains vient prendre mon menton pour tenir mon visage vers lui. Son regard dévie vers mes bleus comme il y a quelques minutes, seule ma respiration bruyante se fait entendre dans la pièce.

- Il s'appelle L-Liam, maître, finis-je par avouer.

- Vous êtes-vous défendu ? Tu l'as frappé en retour ?

Je hoche la tête. Pourquoi est-ce important pour lui de savoir ? En rien. Il hoche la tête tout en rapprochant sa tête de mon cou. Je panique, je ne veux pas qu'il me morde maintenant. On ne peut pas retourner dans la chambre et faire ça tranquillement ? Malheureusement, ce n'est pas moi qui décide. Quoi qu'il en soit, je suis venu ici pour qu'il mange. J'allais aller à la casserole de toute façon. Ses boucles chatouillent ma peau, j'éternue involontairement. Le roi rit, ce qui me fait rougir. Le vampire commence à embrasser la base de mon cou puis vient me mordre le lobe de l'oreille. Je suis très mal à l'aise, je ne peux pas bouger car mes poignets sont immobilisés. Je tourne violemment la tête pour essayer de le faire arrêter, mais il continue.

- Que faites-vous maître? Je babille.

Il ne répond pas et continue d'embrasser la peau sensible de mon cou. Puis, il aspire cette dernière entre ses lèvres. Je sens ses dents mordre ma chair de manière provocante, ne pas pouvoir bouger me met hors de moi. Il me fait une sucette et je ne peux rien faire pour essayer de l'arrêter. Je gémis sans même le vouloir, je le sens sourire autour de mon cou. J'aime le sentir contre moi et ça me fait très peur. Tout son corps est aussi plaqué contre le mien, j'ai un peu de mal à respirer tellement mon souffle est saccadé. Il continue à embrasser mon cou, sa langue glisse sur ma clavicule ce qui me fait encore gémir. Je sursaute quand je sens sa main droite saisir férocement ma hanche, il tient toujours mes poignets avec sa main gauche. Mon maître a enfin fini de me torturer, il me regarde droit dans les yeux sans me lâcher.

- Si tu savais comme ça me met en colère de savoir que quelqu'un t'a fait du mal, Louis, me murmure-t-il doucement.

Je suis comme absorbé par ses paroles. Eh bien, sa phrase n'a aucun sens puisqu'il m'a tué en me mordant. C'est comme me faire mal. Je sors de mes pensées en sentant ses crocs s'écraser soudainement sur ma mentonnière, me faisant hurler de douleur. C'est là que ma peau a été prise en otage par les dents de mon maître, ce qui me fait encore plus mal que d'habitude. Il tire mes cheveux vers la gauche en plus de ça pour que mon cou lui soit bien exposé. J'ai l'impression que ses canines sont encore plus enfoncées dans ma chair que les autres fois. Tout le plaisir que j'avais pris quelques minutes auparavant vient de s'effondrer. Je me vois dans le miroir, je me sens mal. Personne pour pouvoir se battre dans une telle situation. Je ne fais que crier, ce qui est inutile puisque personne ne veut m'aider. J'entends mon maître gémir tandis que son bassin se presse contre le mien, il le fait bouger doucement à un rythme régulier. Quelques larmes coulent sur mes joues, dommage que tout cela s'arrête. Ma vision commence à se brouiller, je me sens de plus en plus fatigué. Je posai ma tête contre l'épaule du roi en soupirant et je lâchai prise. Je ne lutte plus, j'attends juste que le temps passe. Je pense qu'il a enfin fini de boire mon sang puisqu'il retire ses crocs de ma chair puis pose sa tête contre mon cœur. J'ai les yeux mi-clos à cause de la fatigue, il me regarde puis passe ses mains sous mes cuisses. Je retrouve un peu de mes forces pour essayer de me libérer, mais mon corps se redresse rapidement. Le roi me porte en passant mes jambes autour de sa taille, j'enroule mes mains autour de son cou et pose à nouveau ma tête sur son épaule.

Nous voyageons à une vitesse vampirique et c'est toujours le même effet pour un humain. J'ai l'impression que je vais vomir. Je reconnais les murs de la grande salle à manger, j'ai hâte de goûter mon repas. Ma tête tourne un peu à cause du voyage, je partage ces informations avec mon maître qui se dépêche de s'asseoir sur l'une des chaises à table. Je me cache dans mon pull pour me couvrir, il fait très froid ici. Giorgio apporte ensuite mon repas et je le dévore avec beaucoup d'efforts. J'ai l'impression que ma main pèse une tonne. Au menu: pâtes au saumon. C'est délicieux. Pour une fois, je mange tout le contenu de mon assiette. Le roi a souri quand il m'a vu le faire, celui qui était un peu inquiet pour ma santé. Je sens son regard sur mon cou, plus précisément sur ma nouvelle sucette. Je le couvre avec le capot de mon pull en rougissant, j'espère que personne ne le verra avant qu'il ne disparaisse. D'ailleurs, pourquoi en a-t-il fait un? Aucune idée. Le vampire me ramène ensuite pour m'emmener dans ma chambre, heureusement je suis léger et il a de la force compte tenu du nombre de fois où il me déplace avec lui par jour. La porte de l'infirmerie est ouverte lorsque vous passez devant, Carole me lance un regard qui signifie "osez-vous toujours me dire qu'il ne se soucie pas de vous?" Je n'ai pas arrêté d'y penser depuis qu'elle m'a dit cette phrase. Un vampire ne peut pas avoir un sentiment envers un humain, surtout s'il est son esclave. C'est carrément impossible, personne n'a jamais vu ça auparavant. Mon maître me met sur mon matelas et part directement par verrouillé derrière lui. Je retrouve ma lèvre inférieure en me couchant, j'aurais aimé coucher avec lui. Merde, mais qu'est-ce que je dis? Je deviens fou. Je m'endors directement après avoir mis ma couverture sur mon corps. Je me réveille toujours la nuit à cause de mon cauchemar habituel, mais cette fois, je me réveille seul sur mon matelas et pas dans un lit dans les bras de mon maître. J'essaye de me rendormir, mais impossible après ça, j'ai trop peur de refaire cet horrible rêve traumatisant. Je reste donc, les dernières heures que je suis normalement laissé dormir, en regardant un point fixe sur le mur devant moi. Je chante quelques chansons pour passer le temps, mais j'ai l'impression que les minutes ressemblent à des heures. J'ai un peu de douleur dans ma joue gauche, probablement à cause de ce connard Liam. J'entends la porte de ma chambre s'ouvrir lentement. Je fais rapidement semblant de dormir en me couvrant complètement. Je reconnais la voix de Carole quand elle me réveille, toujours avec des gestes doux. - Avez-vous bien dormi? Elle me demande en caressant mes cheveux. - Pas trop, j'ai toujours fait un cauchemar, je réponds d'une voix rauque. Elle hoche la tête et m'aide à me lever. Je m'étire un peu en bâillant, j'espère passer une bonne journée même si, à mon avis, ce sera difficile. - Qu'est-ce que c'est ?? De quoi veut-elle parler? Sa main descend un peu mon pull sur mon épaule et je me rends compte qu'elle parle de ma sucette. Je recule soudainement en jouant avec les manches de mon pull. Je babille quelque chose d'incompréhensible, puis je lui dis la vérité. - C'est le Maître qui m'a fait ça hier, je ne sais pas pourquoi ... "Je pense que je sais pourquoi Lou," dit-elle avec un sourire. En voyant mon air perdu, elle continue de ses yeux: - Il veut que vous lui apparteniez. Pardon? Appartenance? Je ne comprends pas ce qu'elle me dit. - Appartenant à Lou, ce mot n'a qu'une seule signification. Même si vous lui appartenez déjà en tant qu'esclave, il veut plus que cela. Cette sucette est une sorte de marque, si vous préférez. De cette façon, d'autres sauront que vous êtes à lui et qu'ils auront intérêt à ne pas vous toucher s'ils ne veulent pas souffrir la colère du roi. Je ne réponds pas, trop choqué par ses paroles. Je ne suis que son esclave, point final. Rien de plus n'arrivera jamais entre mon maître et moi. L'infirmière ne semble pas être de mon avis étant donné son sourire, espère-t-elle que nous aurons une relation? Ce vampire est complètement fou. - C'est ridicule, je souffle en secouant la tête. Elle soupire et quitte ma chambre pour m'accompagner à la salle de bain, moi toujours sous le choc. Mon ami me souhaite alors une bonne journée en me donnant un bref baiser sur la joue avant de partir. Je prends une douche avec de l'eau bouillante, je frotte bien ma peau pour ne pas avoir d'infection sur mes blessures et, en même temps, pour essayer d'effacer ma sucette. Je sais que ça ne va pas comme ça, mais comme on dit, qui n'essaye rien n'a rien. Je viens de remarquer après deux bonnes semaines que le gel douche que j'utilise pour laver avec la même odeur que le roi. Il sent extrêmement bon, comme lui. Mes tâches commencent juste après et c'est toujours aussi ennuyeux. Mon dos me fait parfois souffrir de me pencher pour ramasser des vêtements. Je me demande qui nettoie la chambre du roi, si seulement quelqu'un la nettoie ... mais je ne pense pas que ce soit le cas, sinon il ne m'aurait pas puni quand je suis entré. Je frissonne à cette pensée, mon cerveau rejoue la scène où le vampire a planté ses crocs dans mon poignet. La pause déjeuner arrive moins rapidement que d'habitude pour mon plus grand bonheur. Je trouve de plus en plus difficile de regarder le roi dans les yeux après tout ce que Carole m'a dit. Déjà que j'ai gémi en sentant sa langue sur ma peau ... c'est incroyablement embarrassant. Je couvre mes mains en m'asseyant sur la chaise devant mon maître. Il a un sourire collé sur son visage, ce qui me fait beaucoup peur. Ce n'est pas un sourire normal, ce dernier lui donne un regard sadique. A-t-il une idée en tête? - Votre nuit s'est-elle bien passée? Je hoche la tête, même si c'est un mensonge. Étrangement, il ne m'ordonne pas de lui répondre avec des mots comme il l'aurait fait habituellement. Son idée peut le rendre trop euphorique pour me réprimander. Je mange mon repas dans le silence le plus complet, le seul problème est que je mange des spaghettis bolognais. Donc je m'en fiche partout et le bruit que je fais pour sucer les pâtes est dégoûtant. Ma pause se termine assez rapidement et je recommence au nettoyage. Je prie pour ne plus rencontrer Liam ou d'autres esclaves, surtout après ce qui s'est passé hier. Je pense que l'affaire a fait le tour du bâtiment. Qui est le pauvre gars qui souffre de la colère des trois maintenant que je suis ici? Je n'en ai aucune idée, mais je le plains. Au milieu de l'après-midi, un vampire s'approche de moi. C'est un homme beaucoup plus grand que moi, ses iris sont rouge très pâle par rapport à la couleur des yeux de mon maître. - Êtes-vous Louis? Il me demande d'une voix grave. - Hum ... oui, c'est moi, je réponds incertain. Il ne me répond pas et me prend directement par le bras. Je ne comprends rien, où m'emmène-t-il? Pourquoi le fait-il? Ce vampire marche beaucoup trop vite pour moi, j'essaye de sortir. Nous marchons le long des couloirs que je reconnais pour certains, je pense que nous nous dirigeons vers la grande pièce où j'ai dansé avec le roi. Mon hypothèse est confirmée, je reconnais la porte de la pièce. Il l'ouvre à la volée et me jette presque à l'intérieur puis partit. Je tombe à genoux, mais je me lève directement avec un sourire. Je vois le roi assis sur son trône à l'arrière de la pièce, c'est vraiment impressionnant. Nous sommes seuls dans le grand espace, des dizaines de questions me pénètrent dans la tête. J'entends la serrure de la porte derrière moi, un signe que je ne pourrai pas m'échapper en cas d'urgence. Je n'ose pas parler, je joue juste avec mon pull. Le vampire hoche la tête de loin pour me dire d'approcher. Je marche très lentement au milieu de la pièce, il me dit ensuite de m'arrêter avec sa main. - Master- - Tais-toi, il me coupe d'une voix ferme. J'obéis directement en baissant la tête. Les larmes me viennent aux yeux, qu'est-ce que je fais ici? Pourquoi me parle-t-il comme ça? Je me tiens comme une statue en attendant que quelque chose se passe. Quelques minutes avant la porte, en bas à droite, s'ouvre. Je vois un esclave jeté sur les carreaux, environ comme moi il y a dix minutes. Ce dernier lève la tête, c'est Liam. Je recule d'un pas quand je le vois, que fait-il ici? Mon maître veut-il que nous nous battions? Dès que l'humain me voit aussi, il me regarde. Le roi le signale également d'avancer. Liam court ses poings serrés. Sa mâchoire est contractée, comme s'il était toujours sur le point de me frapper. Il est maintenant à un peu plus d'un mètre de moi, il regarde mon cou. - sale putain, murmure-t-il pour que seul je puisse l'entendre. Je couvre ma sucette avec mon pull en baissant la tête. Le Maître se lève de son trône puis se dirige vers nous. J'ai peur du reste des événements, mon petit doigt me dit que tout ira comme une sucette. Liam n'a pas l'air terrifié du tout par rapport à moi, qui tremble comme une feuille. Il continue de me regarder avec un regard noir, ce qui est très dérangeant. Le vampire se place entre nous et je prends un pas en arrière pour me sentir un peu plus à l'aise. - Regardez son visage, Liam, ordonne-t-il. Liam lève un sourcil sans vraiment comprendre. Pour dire la vérité, je ne comprends pas non plus. - Tu ne vois rien de différent de l'habitude? Il continue. - Nous l'avons frappé Maître, explique Liam d'une voix calme. - Est-ce normal? - Pas de maître. - Qui lui a fait ces blessures, Liam? - Je ma maîtrise. - n'ai-je pas dit que je tuerais la prochaine personne qui oserait lever la main sur lui? - Alors maître. Oh mon Dieu, non. Ma bouche s'ouvre sous la peur, il a l'intention de le tuer. Mon maître va tuer Liam. J'avance d'un pas, prêt à intervenir, mais Je reçois une forte pression contre ma poitrine qui m'envoie de l'autre côté de la pièce. Je gémis de douleur, mon dos heurta violemment la porte. Le visage de Liam n'exprime aucune émotion, comme s'il s'attendait à cette scène. Est-ce que mourir ne lui fait pas peur ? Soudain, je vois les griffes du vampire s'écraser sur la poitrine de l'humain. Je couvre ma bouche de mes mains tremblantes, c'est horrible. J'entends les cris de douleur de Liam, même si je le déteste, je ne peux pas rester ici sans rien faire. Ce dernier tombe à genoux sur le sol lorsque les griffes du roi sont retirées de sa chair. Le poing du vampire s'élève alors en l'air et tombe contre la mâchoire de l'esclave. Il lui assène de nombreux coups, certains plus violents que d'autres. L'humain au sol crache beaucoup de sang, mais le roi ne s'arrête pas.

- Arrête, je t'en supplie ! Je crie en me repliant sur moi-même.

- Tu te tais! Hurlez le vampire tout en continuant à vous déchaîner sur mon vieil ami.

Mes larmes brouillent ma vue, mais je peux encore voir tous les coups qui sont envoyés. La main droite du vampire repose sur le tibia de Liam et il resserre sa prise jusqu'à ce que l'os se brise. L'humain hurle de douleur et je me bouche les oreilles en criant à mon tour. C'était donc l'idée du roi pendant ma pause de midi. Je comprends maintenant pourquoi il avait un sourire sadique collé aux lèvres. Celui-ci ne s'arrête pas là et fait de même avec l'autre jambe. Il prend alors le cou de Liam pour le mordre en enfonçant ses crocs très profondément dans sa chair. Je ne sais pas s'il boit son sang, mais en tout cas, c'est absolument affreux. Je décide de fermer les yeux pour ne plus voir la scène, je vais m'évanouir en voyant tout le sang. Soudain, j'entends un crépitement et la pièce est plongée dans le silence. Je rouvre les yeux en sanglotant, retirant doucement mes mains de mon visage. Liam est allongé sur le sol, ses yeux sont toujours ouverts et j'ai l'impression qu'il me regarde même s'il est mort. J'essaie de reculer le plus possible, mais je suis déjà contre la porte. Le roi se relève lentement en s'essuyant le menton. Il se tourne alors vers moi et prononce clairement :

- Tu es à moi et seulement à moi, Louis.

***Téléchargez NovelToon pour profiter d'une meilleure expérience de lecture !***