Chapitre 3: l’espoir d’un monstre

« Nous sommes le 12 mai 3065 dans la ville de Riverseek. Cela fait désormais trois jours que la disparition de Johns Colins fut déclarée. Il fut le premier d’une longue série en même pas une moitié de semaine. Les victimes se comptent au nombre d’une centaine. »

23 mai 3065 \- 19h45

« Nous sommes le 23 mai 3065 au soir. Cela fait deux semaines que les disparitions s’enchaînent dans la ville de Riverseek. De nombreux curieux arrivent aux abords de la ville. Les policiers chargés de l’enquête, les agents Bellick et Burckard, ont confirmés que: ´´ le ou les kidnappeurs sont organisés et ne s’attaquent qu’aux habitants vivant dans la ville depuis au moins douze ans’’. Malheureusement, les adultes ne sont pas les seuls touchés par cette catastrophe. »

23 mai 3066

« Cela fait désormais une longue année depuis la disparition de tout les habitants de la ville de Riverseek. Notre très cher Soleil prend la parole en cette période de deuil: ´´ les disparus de Riverseek resteront à jamais dans nos cœurs. Nous conserverons leurs souvenirs’´.

_ Elle ne viendra pas.

_ C'est étrange. Ma sœur n'est jamais en retard. Elle préférerait un diner en tête à tête avec toi ou un couteau sous la gorge.

_ T'es tellement drôle. Ça me touche.

_ Je ne rigole pas. Aether ne t'aime pas, Calum. Pourquoi tu persistes ?

Calum est mon ami mais je déteste le voir tourner autour de ma petite sœur. Ma pauvre et innocente petite sœur. Je connais mon ami et il n'est pas le genre d'homme que je veux pour Ae. Mais bon, à mon humble avis, aucun homme ne peut mériter de seulement embrasser les chevilles en or de ma merveilleuse sœur. Aether a toujours été une petite fille solitaire et peu bavarde. Ses activités favorites étaient la lecture dans le jardin et les pique-niques dans l'herbe. Il été rare de voir un sourire sur son visage et lorsque celui-ci apparaissait en ces rares occasions, il n'avait rien avoir avec l'acquisition d'une nouvelle robe couteuse ou de bijoux en tout genre, Aether souriait lorsqu'elle était avec Calum. C'est bien la seule raison pour laquelle il n'est pas encore mort au bout de mon épée.

Nous sommes interrompus dans nos réflexions par des coups sur la porte. J'ordonne l'entrée de la personne derrière la porte et je reconnais la dame d'honneur de ma petite Ae.

_ Je suis navrée, Votre Majesté. La jeune Lady sera légèrement en retard. Un homme a exigé une audience auprès de ma maitresse.

À une heure aussi tardive ? Et un homme ? Calum pose la question avant moi.

_ Qui était-ce ?

_ Le demandeur n'a pas donné de nom, monsieur. Il a juste dit qu'il était un prêtre d'Ambra.

Un prêtre d'Ambra ? Je me relève immédiatement et me précipite dans le couloir, les doigts serrés autour du pommeau de mon épée.

_ Aller chercher tout les soldats que vous pourriez trouver et rameutez-les dans le Salon de la Sainte ! Immédiatement !

Je coure le plus rapidement possible vers la pièce privatisée réservée à ma sœur. Le palais est grand et dans une situation comme celle-ci, il l'est trop. Ambra. Putain ! Tout ça est de ma faute ! Les prêtres d'Ambra sont connus pour être dangereux. Ou plutôt, ils sont inconnus au reste du monde. Je ne réfléchis pas et défonce la porte de la pièce. J'écarquille les yeux et reste statufié durant quelques secondes. Ma petite sœur est allongée au pied d'un sofa, son visage est livide, ses yeux sont fermés, une expression de douleur est crispée sur ses traits et une lame est profondément logée dans son abdomen. Au-dessus d'elle se tient un homme en robe blanche. La lumière de la lune passant à travers les rideaux qui voltigent au gré du vent lui donne une allure angélique mais son sourire, lui, rappelle le démon qui se cache dans les ténèbres attendant le moment propice à ses agissements infâmes. Il fait tourner le couteau et alors le cri de souffrance d'Aether me ramène dans le présent. Avec cet homme. Je dégaine mon épée sans plus attendre et me précipite sur le prêtre. Mon arme rencontre un grand vide car l'homme s'est déjà enfui. Accroché au rebord de la fenêtre, ce dernier saute dans le vide du quatrième étage. Lorsque je regarde par dessus celle-ci, je ne fais face qu'au terrain inoccupé. Aucun corps à l'horizon, il est encore vivant.

_ Ae, regarde-moi. Ouvre les yeux ! M'abandonne pas ! Plus jamais, tu m'entends !

Je me retourne. Calum tient Aether dans ses bras, sa tête pend en arrière et ses yeux vacillent. Il attrape sa main délicate dans la sienne plus grosse et la sert fortement une fois. Après quelques secondes, les muscles de son poignet se contracte un peu.

_ Elle est vivante ! Appelez un médecin !

Il la porte, une main sous ses genoux et place la seconde entre ses omoplates. Calum la soulève alors que la garde préalablement appelé par la servante d'Aether sur ma demande.

_ Libérez le chemin !

Je me précipite derrière Calum et ma sœur et leur ouvre toutes les portes jusqu'au bureau de mon père. Les portes éclatent contre les murs opposés. Mon ami dépose ma précieuse sur le canapé de mon père et celui-ci accoure vers nous. Calum s'installe au bord du canapé et presse autour du couteau la blessure.

_ Que s'est-il passé ?

Un homme rentre en urgence dans la pièce et se présente comme un docteur. Il sort un couteau de sa poche et commence à déchirer la robe. Jusque là appuyé contre le bureau, je réagis immédiatement et me relève. Mais Calum agit avant moi en stoppant les mouvements du médecin.

_ Vous faites quoi là ?

_ Je suis navrée monsieur mais il faut que j'examine la plaie avant de retirer le couteau.

_ Très bien. Mais si vous la touchez plus que nécessaire, je vous couperais les mains moi-même. Ça doit être compliqué d'exercer votre métier avec deux moignons.

Le docteur fixe mon ami dans les yeux et il doit voir quelque chose là dedans parce son visage se ferme et devient complètement livide. L'homme fuit son regard et reprend ses examens. Calum déchire lui-même la robe de bas en haut, en faisant bien attention de ne montrer que le strict minimum du corps de ma sœur. Le toubib enfile des gants et appuie autour de la blessure. Il finit par retirer l'arme blanche du ventre d'Aether qui tressaille légèrement et sert la main de Calum qui à l'air de souffrir. Après avoir vérifier que la lame n'est fait aucun dégât matériel dans le corps de ma perle de petite sœur, le docteur recoud la blessure puis en panse les alentours. Enfin, il donne des antidouleurs à Ae dont Calum se plaint d'ailleurs auprès du médecin qu'il aurait dû lui donner au début de l'opération.

Mon père s’installe à l’autre bout du sofa. Il pose ses pieds sur ses genoux en lançant un regard mauvais à l’héritier de Monaco qui paraît indifférent et ne même pas l’apercevoir. Sûrement trop occupé à admirer ses doigts dans les boucles blanches de ma frangine. Appuyé contre le bureau massif de papa, je surveille ses mouvements.

Aether ne se réveille finalement que quelques heures plus tard. Trois plus précisément. En plus d’un antidouleur, le docteur lui a injecté du medicinae: un mélange de plusieurs plantes dont on a découvert les propriétés curatives il y a plusieurs siècles de cela lors de l’infection de coronavirus, l’épidémie mondiale la plus meurtrière depuis un millénaire. Elle comprend de la lavande, du myrte ainsi que quelques autres. L’amalgame sert d’antibiotiques, antiseptiques et de remède miracle. Pas pour toutes les maladies mais la plupart peuvent désormais être traitées. Je ne pensais pourtant pas que la guérison d’Aether serait aussi rapide. Ses mains agrippent sa tête alors qu’un gémissement s’échappe de sa gorge. Sa première idée est de se redresser mais elle est visiblement mauvaise étant donne qu’elle se recouche immédiatement. Je m’approche doucement et m’agenouille devant elle, caressant doucement ses cheveux.

_ Salut. Où as-tu mal ?

_ Calloway… Message… Il avait un message pour toi. Il a dit que c’était ta faute.

_ Je sais. C’est bon, tout va bien maintenant. Je suis là, ma précieuse.

Elle me lance un regard amusé et glousse gracieusement. Cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu son rire. Ma sœur est une solitaire ou plutôt elle se force à l’être. Sa peur de l’abandon resurgit chaque fois qu’une personne tente de la connaître. Ce qui est une des raisons pour laquelle je ne veille sur elle qu’à distance. En plus de cela, depuis petite déjà Ae était une petite fille fière et têtue: les qualités requises pour faire parti de cette famille car les gens, et particulièrement les aristocrates, n’hésitent pas à user de manipulation et de stratagèmes pour obtenir le pouvoir et le soutien de la famille Impériale.

_ Ton surnom est bizarre, Calloway.

_ Ça te fait rire c’est que ça fonctionne.

Son regard se voile avant que quelques larmes ne fasse leur apparition au coin de ses yeux. Je panique et essuie ses perles lacrymales du bout du doigt. Tout est de ma faute.

_ Je suis désolé. J’aurais dû mieux te protéger.

_ On aurait tous dû le faire.

_ Il a dit qu’il était un prêtre d’Ambra mais je sais que cette ville n’existe pas. Les religieux prennent le nom de la cité dans laquelle ils officient.

Je soupire et me tourne vers les deux hommes sur le canapé. Mon père me lance le regard.

_ Ambra a belle et bien existé. Il y a une dizaine d’années. C’était une petite communauté reliée à une plus grande ville: Riverseek.

_ Les disparus de Riverseek.

_ Exactement. L’histoire donnée aux médias est différente de la réalité. Papa nous a envoyés, Calum et moi, à Riverseek. Nous y avons découvert une secte de psychopathe meurtrier: les prêtres d’Ambra. Ils veulent réinstaller un modèle de monarchie oligarchique avec une élite à la tête de notre pays. Quelques uns ont été capturés vivants et interrogés. Ils avaient prévus de nombreux attentats, Aether.

Nous nous sommes rendus là où on savait qu’on pouvait les trouver et on les a décimés. Jusqu’à aujourd’hui j’étais persuadé qu’ils étaient tous morts.

_ Si c’était il y a dix ans… vous n’aviez que neuf ans !

Une nouvelle fois, mon ami prend la parole, me prenant de vitesse.

_ Nous sommes des guerriers, ma jolie. Gouverner n’est pas que l’affaire de papier à signer. Le fil de nos épées a traversé leurs corps car nous étions assoiffés de sang. Nous prends-tu pour des montres ?

Soudain, son si doux visage se ferme et ses traits se durcissent. S’il y a bien un attribut de sa personnalité que je ne supporte pas c’est cette expression froide. Celle qui signifie que la future impératrice, la Sainte d’Andorra prend le dessus sur cette magnifique jeune fille. À ce moment ci, je sais que ce n’est pas ma sœur qui prend la parole.

_ Non. Vous auriez dû vérifier. Je préfère quand les morts le reste. Espérer ne fait pas de moi un monstre.

\* \* \*

Bonjour tout le monde, je suis navrée pour ce léger retard de chapitre car celui-ci était normalement prévu pour Noël. Pour tout vous dire, je déteste vraiment écrire des petits mots dans mes livres mais celui-ci est obligatoire.

Joyeux Noël bande de morue ! Et bonne année.

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my Hero académia

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2021-12-26

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