En route pour l'école, j'essaie inlassablement de rallumer ma montre. J'ai tellement peur de l'avoir cassé. Je ne veux pas de problème. Putain!! Rallume-toi. Ma mère m'a d'ailleurs interrogé à propos de cette montre, j'ai dû mentir que je l'avais avant notre arrivée ici et j'avais juste oublié de la mettre hier.
Je marche à pas précipité pour trouver Wendy. Malheureusement je n'ai pas pris son contact hier et j'ai besoin qu'elle me dise quoi faire par rapport à ma montre défectueuse.
À ma grande surprise, à peine ai-je traversé le portail, ma montre émet un signal sous forme sonore. Intriguée, je me stoppe nette. Regarde ma montre qui s'illumine et marque -30 points comme hier. Je fixe ensuite le portail, il y aurait des récepteurs qui activent nos montres à la traversée?
Je souffle soulagée de n'avoir pas gâté la montre. Je présume qu'à la traversée du portail hier, elle s'est juste désactivée. Une méthode pour sans doute évitée des piratages.
Le cœur léger, je longe les couloirs en direction de la salle de laboratoire d'hier peut-être je trouverai quelqu'un. Je tombe face à Lucien assis et concentré sur son gros bouquin. Il semble ne s'être pas rendu compte de ma présence, je me rapproche discrètement puis agite ma main droite. Je lance un brin timide : « Salut !! »
Il se retourne et soude son regard au mien toujours aussi impassible, ce qui refroidit considérablement mon élan de sympathie.
« Désolée de t'interrompre. Je reprends
—Ce n'est rien. Rétorque-t-il sèchement et il ajoute toujours en me dévisageant : Pilar c'est ça ?!
—Oui et toi c'est Lucien. » Dis-je agréablement surprise, au moins il n'a pas oublié mon prénom
Après ce bref échange, c'est un silence total et pesant ; il est si renfermé que je ne trouve pas quoi dire et pour moi c'est une situation très rare. Je reste plantée à le regarder lire, l'ennui total. Heureusement que Zach et sa bonne humeur sont arrivés. Il a entouré mes épaules affectueusement me posant des questions à propos de ma nuit et mon réveil. Il sait comment mettre les gens en confiance. Je lui demande :
« Vous vous retrouvez toujours ici ?
—Oui c'est comme notre repère, c'est une salle qui n'est presque plus utilisée
—Bonjour votre diva est arrivée!! S'exclame Wendy toujours aussi enjouée
—Arrête de jouer la diva tu n'en es pas une. Se moque Corenthin, en traversant cette dernière
—Les cours débutent bientôt, il faut y aller »intervient Camille moqueuse
Zach et moi sourions avant de traverser Wendy qui a pris une mine faussement vexée. Les cours débutent dans quelques minutes, il faut y aller. Nous nous séparons et rejoignons nos salles de classe respectives.
J'ai cours de littérature (l'un de mes cours préféré) ce matin et j'espère que je ne serai pas dans la même salle que Britny et Kyle. J'entre avec précaution et découvre avec soulagement que nous n'avons pas ce cours en commun.
La mi-journée s'est écoulée sans encombre, je dois retrouver Wendy et ses amis à la cafétéria. Je longe le couloir en traversant des élèves qui trainent le pas, bien sûr en évitant de les bousculer. J'entre dans cette grande pièce et cherche du regard ceux qui m'intéressent avant de m'aligner dans le rang pour le déjeuner.
Lorsque mon regard tombe sur l'élite des cinq, je plisse mon nez pour exprimer mon dégout. Ils veulent tellement montrer qu'ils sont parfaits et supérieurs, ça me rend malade. De nouveau, Kyle est le premier à se sentir observer pis suivi par ses acolytes. C'est clair, aucun d'eux ne m'apprécie. C'est Lucien qui viendra briser mon état de transe en s'approchant, son plateau garni en main, pour dire de la façon la plus sereine possible :
« A peine arrivée tu es déjà la risée de tous les membres de l'élite des cinq, cela en dit long sur ta personnalité »
Je le regarde s'éloigner, choquée, c'est péjoratif ou non ce qu'il dit ? Crétin!!
Il faut que je mange ça me calme toujours. Wendy qui m'a aperçu me rejoint et nous nous alignons et sa bonne humeur me fait rapidement oublier cet incident. Mon tour arrive enfin et après avoir été servie je me mets à côté pour attendre Wendy. Malheureusement, un individu me bouscule et tout mon repas se déverse au sol avec fracas. Moi à quatre pattes par terre, mon cœur saigne à cause d'un tel gâchis. Je relève le visage, prête à hurler sur le responsable de ma chute qui n'a pas encore daigné s'excuser. Il s'agit de Kyle avec son sourire prétentieux, je grince des dents, ne pouvant rien dire.
« Tu es vraiment maladroite, prochainement ne me bouscules plus »
Je n'y crois pas, l'enflure !! Ne pas répondre, ne pas répondre. Je compte jusqu'à trois pour me calmer. Je me lève dignement préférant l'ignorer et tapote ma jupe pour retirer la poussière, ce qui semble l'irriter.
« Je n'aime pas tes grands airs de fille rebelle qui se croit plus maline que tout le monde» Il lâche avec une rage non dissimulée
Je suis bouche bée face à ses paroles, une vraie déclaration de guerre. Si Wendy n'avait pas toussé à s'en arracher les poumons j'aurais répliqué. Je me retourne pour partir mais il m'interpelle :
« Est-ce que je t'ai donné l'autorisation de partir?
—Est-ce que je peux m'en aller ? Je demande durement les poings serrés, je me sens vraiment humiliée
—C'est bon vas-y. » Sourit-il narquoisement
Je m'en vais, suivie de près par Wendy qui dépose sa main libre, qui se veut réconfortante, sur mon épaule. Ma montre clignote je peux lire :+cinq points, tout ça parce que je me suis laissée faire.
Je m'installe sur la place assise, qui avait été réservée aimablement pour moi. Corenthin lance la conversation et je ne les écoute pas tellement, trop occupée à ressasser la scène humiliante qui s'est déroulée il y a quelques minutes. Zach me demande inquiet :
« Pilar tu es plutôt calme, ça va ?
—Disons que Pilar a eu un léger accrochage avec Kyle. S'interpose Wendy
—humm. Marmonne Lucien
—Tu peux t'exprimer si tu veux. Dis-je en arquant un sourcil inquisiteur, dès lors tous les regards se posent sur lui.
—Ce n'est pas pour me vanter, mais la droiture et la discrétion sont quelque chose de primordial et je les ai. Tu devrais faire de même sauf si toi aussi tu voudrais que le soi-disant beau Kyle s'intéresse toi? Rétorque-t-il durement, je suis stupéfaite
—nooonnn. Je rétorque choquée
—Alors arrête de te faire remarquer. Il déclare sur un ton très glacial
—Ecoute-moi, j'ai peut-être laissé l'autre minable me marcher dessus mais toi, ne me parle plus jamais comme, sinon je ne donne pas cher de ta peau.» Dis-je avant de me lever, remontée
Je m'en vais et déambule morose dans les couloirs. Les mains fourrées dans mes cheveux, j'essaie d'évacuer toute ma colère. Je trouve une salle vide et entre en refermant derrière moi pour ne pas être dérangé.
Cette salle doit être une ancienne salle de classe, il y a des tables et chaises endommagées. Je trouve tout de moins dans ces objets cassés une chaise assez conservée. Je m'assois ferme les yeux et des souvenirs immergent de mon esprit. Une période lointaine où j'ai été la riser de beaucoup de mes camarades. Ça ne va pas recommencer.
Je me réveille de mes pensées, j'ouvre les yeux et à ma grande surprise je vois Lucien en face de moi.
«Comment tu as su que j'étais ici? Je le questionne les yeux à présent rivés sur un point imaginaire sur un mur
—je t'ai suivi, je.......je..... Voulais m'excuser....... J'ai été impoli désolé.» Il bredouille
Je le fixe de nouveau, cette fois surprise. Je réponds simplement:
«Pas de souci, moi aussi j'ai été impolie. Désolée.
—c'est juste que toutes les filles sont folles de lui et ma première impression a été, encore une autre, folle de lui. Avoue-t-il avec franchise
—Ce n'est pas le cas, je ne vois même pas ce que l'on puisse trouver à ce connard. Craché-je sans m'en rendre compte, il me regarde estomaqué
—Tu as un sacré tempérament. Rigole-t-il
—Rassure-moi ici il n'y a pas de caméra ? Je demande assez inquiète
—Non t'inquiète, dans les salles non utilisées il n'y en a pas. Sourit-il
—Et j'espère, tout ce que je viens de dire restera entre nous sinon je crois que je serai dans la merde. Dis-je en me grattant la nuque
—Tu crois juste? » Me demande-t-il avant de rire ce qui me fait rire aussi
Nous rigolons en chœur, puis il avoue mi-amusé mi-sérieux:
« Tu as un sacré tempérament.
—Et toi, tu peux parler longtemps? » Je rétorque moqueuse
Il sourit à ma blague et je le trouve mignon, des fossettes se creusent sur ses joues. Nous décidons ensuite d'un commun accord d'aller retrouver les autres en discutant.
«Tu sais si tu veux évoluer dans cette école, tu dois juste encaisser.
—Je n'ai jamais dit que je voulais évoluer. Je m'en fiche royalement, je ne ferais rien pour. Je veux juste être droite et discrète comme toi. Je plaisante
—D'accord. Il rigole
—J'imagine que toi, tu t'en moques aussi, tu es là depuis? Je bloque
—La troisième. Il répond à ma place.
—Wow, tu es là depuis un bail. Si tu le voulais tu serais au moins à la zwischen. Je renchéris
—Tu as raison. En faite, lorsque mon ami a évolué et que j'ai vu son changement radical j'ai été dégouté. Dit-il le regard assombri
—désolée et c'est qui? Je demande piquée par la curiosité
—laissons ce sujet c'est de l'histoire ancienne. Il faut qu'on y aille, ils nous attendent. Dit-il
—d'accord.»Dis-je, un peu déçu
Vu qu'il semble apte à me parler aujourd'hui, je profite pour lui poser une question qui me brule la langue.
« Honnêtement j'ai eu la fâcheuse impression que tu ne m'apprécies pas.
—Non je n'ai aucun problème contre toi. Rétorque-t-il sans hésiter
—Ça me soulage, parce que pour ma première année je ne m'aimerais pas me faire uniquement des ennemis
—Je comprends. Il sourit de nouveau et ajoute: en faite, Kyle t'a choisi comme étant son souffre-douleur, et dans son esprit tordu ce qu'il préfère faire c'est montrer que tu n'es rien. Renchérit-il songeur, comme s'il ne voulait pas tout me dire
—Mais pourquoi tu sembles aussi bien connaitre ses méthodes ? Je demande curieuse et il me regarde sans rien dire
—Parce que lui aussi est mon souffre-douleur.» Réponds une voix que je reconnais difficilement
Il s'agit de Kyle et quelques amis de la styler qui nous bloquent le passage.
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