La beauté des flammes

C'est beau

C'est ce que j'ai dit tout doucement alors que notre maison était en feu, à l'instant même où mes parents venaient de rendre leur dernier souffle, le jour de mon 6ème anniversaire. Mais qu'est-ce qui n'allait pas chez moi ?. Alors que les sirènes des camions retentissaient, que tout le quartier était en alerte, que l'on entendait les cris aigus de nos voisins, que mes parents, la seule famille que j'avais, les seules personnes qui m'aient accepter étaient en train de succomber à la mort, moi j'admirais la beauté des flammes. Ces flammes qui dansaient autour du bâtiment, attiraient mon regard, ils avaient un tel pouvoir presque hypnotisant. Ils dégageaient une douce chaleur réconfortante qui peut vite devenir une fournaise bouillonnante donnant l'impression d'être dans le coeur d'un volcan. L'Homme qui avait résolu la plupart des mystères de ce monde, qui avait vaincu les maladies, définit son passé à travers de simples ruines, conquis et construit des nations et des pays entiers, inventé de zéro sa communication, sa culture, ses objets du quotidiens, se trouvant aujourd'hui au sommet de la chaîne alimentaire. L'Homme qui avait dompté la nature elle-même n'était pas capable de dompter ces flammes, et se trouvait impuissant devant elles. A ce moment précis, je ne pouvais m'empêcher de regarder celles-ci avec admiration. Les larmes et les cris, les sirènes résonnaient de plus en plus forts, les hurlements de mes parents brûlants vifs, tout ce chaos sonnait pour moi comme une douce mélodie. Toutes ces personnes impuissantes face aux flammes, qui grandissaient de plus en plus pour montrer sa grandeur, me plongeais dans un bonheur incompréhensible. Ma joie était telle que je me suis mis à pleurer, heureusement car à ce moment un homme assez imposant portant une drôle de combinaison et un casque sur la tête venait apparemment m'annoncer une mauvaise nouvelle. Lorsque je vis l'homme s'approcher, j'effaçais alors tout trace de sourire sur mon visage et afficha une mine triste et dépitée. Je ferma les yeux un instant et senti quelqu'un s'agrippant à moi, me serrant fort dans ses bras musclés comme s'il voulait m'étouffer. En ouvrant les yeux, je vis l'homme qui semblait si fort, pleurer et trembler en s'agrippant à mon torse, puis tout à coup il fit une mine désolé et grave en même temps, s'agenouillant devant moi, rassemblant toutes ses forces et commença à me poser des tonnes de questions:

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