Une fois qu'elle put maitriser ses sanglots, Hannah ce redressa et sourire à Maria pour lui montrer qu'elle allait bien. C'était bien là son défaut, sa fierté. Pour d'autre, on aurait appelé ce là, une qualité, mais pas dans le cas de Hannah. Cette fierté ne se manifestait qu'une fois qu'elle avait pleuré toutes les larmes de son corps, et une fois finir, pour ce donner contenance après ses rares moments d'abandons, elle souriait. Un sourire aussi que le lait de mauvaise qualité que Maria faisait prendre à Caroline depuis hier.
- J'y arriverai Maria, j'y arriverai, aie confiance en moi, dit-elle d'une voix faible.
Maria avait pleinement confiance en Hannah, et cela, plus que Hannah n'en avait pour sa personne. Elle savait que Hannah était capable de bien plus que cela, être une domestique... Une femme quémandant de quoi vivre.
- J'ai confiance en toi ma fille.
Sur ce, Maria tapota l'épaule de Hannah et sortir du cabanon pour rejoindre sa modeste demeure située à quelques pas plus loin du cabanon. Hannah, débarrassa la petite table et rejoignit sa fille auprès du matelas posé sur le bois humide de la pièce. Caroline dormait à point fermé telle une déesse grecque. Sa robe qui était d'un blanc immaculé lors de sa concession était à présent, tachée de taches chatoyantes par endroit. Et de plus, le bas n'atteignait plus les tendres chevilles de Caroline, mais s'arrêtait maintenant aux dessous de ses genoux.
Hannah se remit à pleurer voyant combien de fois elle n'assumait absolument rien malgré son acharnement aux travailles. Elle se sacrifiait du matin aux soirs et pourtant, même les besoins primaires de la petite Caroline n'étaient toujours pas assouvis. Elle repensa alors au jour de sa concession et maudit de tout son cœur l'homme infâme qui l'avait pris comme une proie. Elle défit ses nattes qu'elle s'était faite ce matin avant son départ pour le boulot et s'allongea à côté du corps frêle de la merveilleuse Caroline.
Le lendemain matin, les premiers rayons du soleil n'eurent même pas le temps de s'infiltrer entre le toit du cabanon que Hannah se réveilla. Aujourd'hui, elle devait se préparer de bonne heure pour aller travailler cher Dame Bianchi. Il paraissait que son fils arrivait aujourd'hui et tout devrait être propre avant son arriver. Ce remémorant des avertissements de Dame Bianchi, Hannah sortit une robe moulante beige au décolleté peu saignant. Le bas de la robe dépassait de quelques centimètres ses genoux et lorsqu'elle enfila la robe, elle resta quelques minutes sans bouger pour juger elle-même son allure.
Malgré toute la splendeur que lui conférait la robe, Hannah elle, ne remarquait que sa maigreur exposée au monde dans ce tissu. Elle pensa tout d'abord à vite la retirer et se plonger de nouveau dans l'une de ses robes bouffantes de grossesse confessionnées par Marie, mais elle se reprit en repensant aux avertissements de Dame Bianchi.
Il lui fallait à tout prix ce boulot.
Maria arriva quelques minutes plus tard avec son sourire éternel aux lèvres. Hannah ne comprenait pas comment Maria arrivait à être toujours heureuse malgré les différentes facettes que la vie lui avait montrées.
- Puissent les dieux rendent ta journée plaisante ma fille, prononça Maria d'une voix chaleureuse.
C'est avec le cœur lourd que Hannah quitta la maison pour rejoindre celle de Dame Bianchi. Les beaux yeux verts de Caroline lui manquaient énormément. La princesse dormait déjà hier avant que Hannah ne rentre à la maison et elle dormait encore aujourd'hui avant qu'elle ne reparte au boulot.
Le chemin menant à la demeure de dame Bianchi fût fait sans encombre. Arrivée à quelques mètres avant le portail de la maison, Hannah distingua deux silhouettes et elle devina aisément qu'il s'agissait de Dame Bianchi et de madame Lombardi. Cette dernière, Hannah la reconnaîtra même dans les pénombres les plus obscures. Elle se souvint de leur dernier échange dans lequel madame Lombardi a fait preuve d'une extrême arrogance et d'orgueil. C'est une dame assez vantard possédant néanmoins une très grande éloquence pour ce faire comprendre.
Flash-back.
Hannah travaillait depuis plus d'une quinzaine d'heures sans pause. Sa vision se troubla et elle décida alors de s'offrir quelques minutes pour récupérer quelques forces.
- Toi là-bas, je ne te paye pas pour prendre du bon temps, gronda madame Lombardi.
Hannah ce releva à la hâte sans manquer de s'écraser au sol. Du haut de ses un mètres soixante-quinze et ajoutée à ses talons aiguilles, madame Lombardi détaillait Hannah avec toute la haine qu'elle avait à son égard. Elle la haïssait, non seulement pour ses yeux bleus, sa longue chevelure blonde et sa peau laiteuse, mais également pour Caroline. Madame Lombardi est une dame qui se considérait comme appartenant à une haute bourgeoisie mais pourtant, avec tout l'argent qu'elle possédait, elle n'avait jamais réussi à faire un enfant. Elle haïssait Hannah pour cela, elle lui en voulait de posséder l'ultime bien qu'elle, elle ne possédait pas.
-Excusez-moi je vous prie madame Lombardi. J'avais des malaises, mes journées sont trop longues, et mes nuits trop courtes pour moi, se justifia Hannah d'une voix à peine audible.
Madame Lombardi voyait dans les plaintes de sa domestique une opportunité inestimable pour arriver à ses fins. Elle fît donc mine d'être compatissante et demanda à Hannah de se rassoir.
- Je pourrais peut-être te venir en aide, dit-elle enjouée.
Hannah surprise, secoua la tête pour être certaine d'avoir bien entendu. Madame Lombardi est une femme connue pour son impassibilité et son caractère désintéressé. Hannah se demandait alors pour quelle raison souhaiterait elle lui venir en aide. Face à la mine ébahie de Hannah, madame Lombardi décida de poursuivre.
- Je pourrais prendre en charge toute les dépenses de ta fille. Je pourrais également t'offrir une vie aisée et tu n'auras plus jamais besoin de travailler. Mais bien évidemment, tout à un prix.
Hannah demeure muette. Elle se demandait, quel serait le prix à payer pour tout cela. Madame Lombardi vint de lui proposer tout ce dont pour lesquels elle travaillait d'une rage pied. Mais qu'elle serait le prix à payer ?
- Que dois-je faire madame ? Babilla Hannah.
- Il te suffirait simplement de me confier ta fille. Elle vivra chez moi et je m'assurai de tout. Tu seras enfin libre et cette bâtarde ne te gâchera plus la vie.
Voyant la mine dépité de Hannah, madame Lombardi s'abaissa au niveau de son visage et se mit à lui caresser la joue.
- Tu es encore une jeune femme, tu rencontreras des hommes séduisants et extrêmement riches. Et avec l'un d'eux, tu pourras fonder une famille complète, avoir de nouveaux enfants et redorer ton imagine de catin. Tu le vois bien, cette petite bâtarde te gâche la vie.
Hannah horrifiée, se leva d'un bon de son escabeau. Elle détailla madame Lombardi qui abordait un sourire sournois sur son visage. C'était donc cela le prix à payer. Lui donner sa fille pour enfin bénéficier d'une vie aisée.
Hannah berça alors les yeux sur la cicatrice qu'elle avait sur son avant-bras et se rappela de l'orphelinat. Elle se dit alors, que sa mère à elle aussi avait sûrement dû faire un choix. Certainement qu'elle avait préféré la déposer devant l'orphelinat dans le but de vivre librement. Hannah se souvint de ses moments de solitudes, de toutes ses questions qu'elle aurait aimé poser à sa mère mais n'avais pu. Elle se souvint du temps de sa grossesse dans lequel, elle aurait aimé être épaulée par une mère, mais qu'elle était seule. Seule, avec pour compagnie Maria.
Hannah ce jura alors que sa petite Caroline ne sera jamais seule et qu'elle sera toujours à ses côtés. Elle préférait travailler chaque jour sans repos si cela lui permettait de garder sa fille. Et de plus, Caroline n'avait commis aucun crime en venant au monde, elle avait simplement le malheur d'avoir une mère roturière et un père violeur. Ce violeur était peut-être un inconnu, mais cela ne faisait pas
de sa vie une bâtarde. N'avait-elle pas été conçue dans un rapport sexuel binôme ? Cela ne lui accordait pas ainsi le droit à un nom de famille et également à l'amour d'une mère ?
- Excusez-moi madame Lombardi, mais pour moi Caroline représente mon joyau le plus précieux, dît Hannah d'une voix déterminée.
Madame Lombardi fût envahie par une grande colère et son visage perdit toute sa couleur. Elle fût déçue par la réplique de Hannah et son arrogance prit le dessus. Elle ne comprenait pas comment cette catin pourrait l'empêcher d'obtenir la seule chose qu'elle souhait au monde.
- Insolente, comment oses-tu me parler sur ce ton. Tu n'es qu'une pauvre catin sans perspective d'avenir.
Elle resta silencieuse un moment et détailla Hannah avec des yeux rosis par la colère.
- Sors de chez moi et toute suite, nous verrons bien comment ta bâtarde et toi vivrez sans un sous en poche.
Hannah sortit de la cuisine les larmes aux yeux.
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52 épisodes mis à jour
Comments
Lolita Ndagui OYINI
humm
2021-03-03
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